C’est l’épopée de la seconde guerre de Tchétchénie qui nous est retracée à travers plusieurs regards dont celui de Carole, une responsable française de mission de droits de l’homme de l’UE, celui de Hadji, un petit tchétchène qui a vu ses parents se faire descendre, celui d’un Russe enrôlé de force dans l’armée. Des destins qui se croisent avec notamment pour mission chacun de nous fournir une palette spécifique d’informations sur le conflit en question : les affres de la guerre, l’indispensable travail des humanitaires, l’embrigadement insupportable de l’armée russe.
Ayant fait le choix de faire la part belle au quotidien des Tchétchènes, on en saura surtout un peu plus sur le chaos que peut générer toute guerre. Rien sur les tenants et aboutissants de ce conflit qui s’est déroulé sous le règne de celui qui n’hésitera pas "à buter jusqu’aux chiottes les terroristes". Le spectateur sera balancé tout au long du film de cadre privé à cadre public et vice versa avec toujours la même redondance.
La Baraka n’est pas du tout au rendez-vous de ce film de Michel Hazanavicius où la magie du cinéma n’a malheureusement pas su opérer. Rompu aux subtilités du métier, le réalisateur a pourtant déjà fait ses preuves. Sobre, la mise en scène est belle. La prestation de certains acteurs dont celle brillante du soldat russe Kolia, (Maxim Emelianov) comme celle de Hadji, ( Abdul Khalim Mamatsuiev), le petit tchétchène que Carole, (Bérénice Béjo) prendra sous son aile ne suffiront à faire décoller le film. L’alchimie entre Carole et Hadji, duo principal, est quasi inexistante et le scénario laisse parfois à désirer. Raïssa et ses errances pathétiques pour retrouver son petit frère Hadji ne convainc pas le moins du monde.
Du coup, toutes les séquences émotion dont est truffé le film se sont avérées insipides pour ne pas dire bidon. Quant à Bérénice Béjo, elle nous en a fait trop jusqu’à rivaliser avec les actrices égyptiennes. Ce film ambitieux a de quoi laisser certains spectateurs sur leur faim…
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