Il y a des films d’horreur qui ne paient pas de mine au premier abord mais qui réservent un très agréable moment en définitif. C’est précisément le cas de celui que j’ai vu hier, à savoir The midnight meat train (littéralement le train de la viande de minuit).

The midnight meat train, c’est avant tout la rencontre entre deux personnes que j’affectionne tout particulièrement, à savoir le grand Clive Barker (pour les novices, il s’agit d’un célèbre écrivain d’horreur à qui l’on doit notamment le fameux Hellraiser) et le réalisateur Ryuhei Kitamura, dont j’avais adoré le film Versus, sorte de mélange improbable entre le kung-fu et les films de zombie.

The midnight meat parle donc d’un photographe qui, pour effectuer des clichés d’exception, sillonne le métro afin de capturer des images choc. Il est alors témoin d’un meurtre et commence alors à pister celui qu’il croit être le serial killer connu sous le nom du boucher du métro. Ce dernier massacre les voyageurs ayant la malchance de prendre le dernier métro au moyen d’un énorme marteau.

L’une des premières surprises du film est le fait que je m’attendais à un banal thriller alors que l’histoire, Clibe Barker oblige, bascule ouvertement dans le fantastique au cours de la dernière partie du film. Toutes les questions que l’on se pose durant le film trouvent des réponses pour le moindre surprenantes au terme de celui-ci.

L’ambiance du film est pour le moins réussie et l’on pénètre avec effroi dans le métro filmé de magnifique façon. L’interprétation est également un autre point fort du film avec celle de Bradley Cooper (Very bad trip, the hapiness Therapy) en photographe un peu trop curieux et l’étonnant Vinnie Jones (Arnaques, crimes et botaniques, X-men, l’affrontement final) en boucher aussi impressionnant physiquement qu’étriqué dans son costume trois pièces qu’il arbore tout au long du film.

Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à de grands moments d’émotion. Le film est d’une violence rare et rien ne nous est épargné. C’est fou ce qu’un marteau peut causer en terme de dégât sur le visage d’un être humain ! Mais cependant, cette violence est contrebalancée par un second degré qui permet de relativiser un peu la cruauté du propos. Les fans de gore en seront néanmoins pour leur compte et s’enthousiasmeront des exploits sanglants de ce croquemitaine d’un genre nouveau.

Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce film est également son ambiance très année 80 dans la façon dont les acteurs sont filmés. On retrouve un peu ce qui faisait le charme des films d’horreur d’antan, bien loin de la surenchère stylistique des nouveaux films actuels.

The midnight meat train assume pleinement son statut de série B et porte véritablement la patte de son auteur sans que le réalisateur n’ait eu à renoncer à son style si particulier. Vous comprendrez alors pourquoi ce film s’appelle le train de la viande car entre les mains du serial killer dont nous faisons la connaissance ici, l’être humain en est réduit à n’être plus qu’un morceau de viande.

Bien entendu, vous expliquer le pourquoi du comment me brûle les doigts afin de comprendre pourquoi la fin de ce film m’a paru si original mais je vais me contrôler et inviter les amateurs de gore et d’horreur à découvrir the midnight meat train sans attendre.

Un excellent choix pour se vider la tête et passer un très agréable moment…