À cinq reprises les électeurs thaïlandais ont voté massivement pour les partisans de Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d’État militaire en 2006. Les élections ont donné une nette victoire à la liste conduite par la jeune sœur de Thaksin, Yingluk Shinawatra. Son parti le Pheu Thai a remporté 265 des 500 sièges de la chambre basse du Parlement.
Dans un premier temps, la Commission électorale thaïlandaise a différé la proclamation des résultats d’une semaine. Elle vient d’annoncer tard le soir, mardi 12 juillet 2011, que parmi les 142 candidats dont la victoire n’a pu être certifiée figure Yingluk, qui est prête à devenir Premier ministre.

La commission dont les membres ont été désignés par les auteurs du coup d’État de 2006,  qui leur ont donné le pouvoir de disqualifier des gagnants, enquêtera pour déterminer si les 142 candidats ont violé les lois électorales décrétées par ces mêmes auteurs .

La commission n’a pas, bien évidemment, précisé les raisons de sa décision.

La plupart des membres des différentes Cours sont choisis par des processus de sélection interne opaques au sein des systèmes administratifs et judiciaires. Les places restantes seront attribuées par les mêmes présidents des Cours suprêmes et administratives à des experts en sciences politiques, en sciences sociales, juristes ou spécialistes des études religieuses. S’il est bien prévu de solliciter le Sénat pour approuver les nominations, celui-ci n’a aucune possibilité de faire des propositions ni même de bloquer les lois puisque les juges ont toujours le pouvoir d’outrepasser les décisions que le Sénat pourrait prendre.

Ces pouvoirs donnés aux juges proches de la junte militaire minent encore plus l’indépendance de la justice déjà fort déficiente.

Les élites n’ont jamais accepté le verdict des urnes s’il n’allait pas dans le sens du maintien de l’ordre et du pouvoir traditionnel.