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La Sonic Team, toujours à la recherche d’une idée pour sortir la mascotte de SEGA de sa léthargie, a eu la bonne idée de pondre en 2008 une suite à sonSonic Riders, cette fois exclusive à la Wii et sous-titréeZero Gravity. Un titre qui en jette mais qui pourrait bien sonner le glas des parenthèses sportives du hérisson bleu !
Des cinématiques réussies
Commençons par les points forts du jeu : Sonic et ses amis se retrouvent pour la deuxième fois dans un jeu de course avec des planches de snowboard qui permettent de foncer sur des tas de circuits improbables. C’est assez inédit pour la fine équipe et peut séduire les joueurs, d’autant plus que le design des circuits est assez agréable. Comme d’habitude dans un jeu Sonic depuis l’arrivée de la 3D, les graphismes sont colorés et sympathiques sans être exceptionnels : c’est soigné mais sans plus. En revanche, les cinématiques sont bien faites. Le doublage anglais est aussi un régal pour les fans.
Côté histoire, le scénario reste assez mince et classique : Sonic et sa bande tombent sur un étrange morceau de météore qui leur donne le pouvoir de manipuler la gravité. Mais de vilains robots comptent bien mettre la main dessus et pourchassent les innocentes créatures !
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Des tricks et des raccourcis à gogo
Sonic Riders Zero Gravity donne la possibilité de faire une foule de choses folles pendant les courses : des virages très serrés grâce au contrôle de la gravité, des plongeons de folie, des sauts extrêmes etc. En plus, réussir des figures permet de bénéficier d’un boost pendant plus longtemps. Certains tricks permettent même d’accéder à des raccourcis, bien cachés et judicieusement placés. Ces derniers peuvent retourner la situation à votre avantage en quelques secondes mais attention : à la moindre erreur votre retard sur les autres sera encore plus conséquent.
Le level design des circuits est intelligent, il faut le reconnaître, et offre aux joueurs plusieurs chemins ainsi que de nombreux raccourcis ou pièges habilement dispersés et qui pimentent les courses. Rien à redire de ce côté-là, c’est du beau boulot complété par quelques bonus ou armes pour dégommer les adversaires. La musique, mélange de techno et de rock, colle bien à l’ambiance.
Autre petite surprise bien motivante : quand on commence la course, il faut d’abord reculer un peu puis s’élancer vers le départ. Si le timing est réussi (si on passe la ligne dès que le départ est lancé), le joueur s’élance avec une vitesse élevée. En revanche, si on va un peu trop vite, on s’écrase contre une barrière électrique et on démarre bon dernier ! Enfin, de nombreux anneaux jonchent le sol et il faut en ramasser un maximum pour tenter d’activer un meilleur équipement. Cela rappelle les folles glissades dans les anciens Sonic, les nostalgiques apprécieront !
Allez, une petite vidéo pour voir tout cela en mouvement :
Ce jeu n’aurait-il donc que des qualités ?
Après cette petite mise en bouche qui, il est vrai, donne envie de découvrir ce jeu de course pas comme les autres, parlons des défauts et de son gros point noir : la jouabilité ! J’ai choisi, après mûre réflexion, d’essayer le jeu avec une manette gamecube. J’aurais dû prendre des tranquilisants avant : Sonic et ses amis sont difficilement contrôlable, même un pad en main ! Essayez donc des tricks ou il faut secouer la Wiimote quand vous avez un pad entre les mains : non seulement les sensations sont totalement différentes, mais en plus cela ne réagit pas vraiment ! Bref, on peut oublier les magnifiques figures promises et se contenter du minimum : c’est frustrant mais pour la santé mentale du joueur, il faut vraiment se contenter de peu ! La difficulté est infernale en raison d’une maniabilité approximative qui gâche totalement le plaisir. Vous pensiez la jouabilité exécrable avec une manette ? C’est encore plus catastrophique à la Wiimote !
C’est dommage, car Sonic Riders Zero Gravity aurait pu devenir le Mario Kart de la Sonic Team, d’autant plus qu’on peut contrôler, outre Sonic, Tails et les personnages de Sega, 18 en tout. Le jeu propose aussi plus de 60 types d’équipement et 16 courses ainsi qu’un mode multijoueurs jusqu’à 4 !
N’oublions pas aussi la présence de nombreux bogues, comme ce joli screen illustrant un bogue d’affichage (non, Tails ne flotte pas dans les airs, il est coincé dans les textures de la piste) :
Zero Pointé plus que Zero Gravity
Mais qui voudrait passer du temps sur un jeu où il est pénible et hasardeux de tourner ? Finir même certaines épreuves du didacticiel relève presque de l’exploit ! Plutôt que d’apprendre de leurs erreurs du premier opus, les développeurs ont récidivé et nous sortent un jeu agaçant au possible ou finir premier sans casser la manette ou envoyer la wiimote par la fenêtre est un miracle. Contrairement à Mario qui réussit assez bien sa reconversion en sportif de haut niveau, Sonic manque une fois de plus son retour et rêve encore au jeu qui lui fera honneur. Contactons au plus vite B.B. Pour signaler ce cas flagrant de cruauté envers les animaux car le traitement infligé à Sonic depuis de nombreuses années est inhumain. Pourquoi s’acharner à en faire un héros de jeu mal finis ? Ce mystère n’a toujours pas été résolu et jeu après jeu, Sonic s’enfonce dans la médiocrité. Allez, courage Sonic, à chaque fois que tu penses avoir touché le fond, les développeurs arrivent à te caser dans un jeu encore plus ridicule. On finirait presque par en rire !
Une chose est certaines : ni la Wii ni Sonic et ses amis ne méritaient cela !