Terrorisme : l’éradiquer ou le favoriser ?

Présents à la conférence internationale sur le désarmement nucléaire qui a débuté, samedi 17 avril, à Téhéran, sous le slogan "énergie nucléaire pour tous, armes nucléaires pour personne", les ministres des affaires étrangères, libanais, syrien et irakien ont apporté leur soutien au programme nucléaire iranien qu’ils jugent de pacifique et élaboré à des fins civiles. Aussi, d’après les médias iraniens, ces derniers auraient manifesté leur souhait de voir Israël rejoindre le Traité de non prolifération nucléaire (TNP) car selon eux, l’état hébreu représente une grande menace pour la région, en raison de sa détention de têtes nucléaires. Alors que l’occident, lui, menace l’Iran de graves sanctions et flaire un danger potentiel  dans son programme. Deux visions qui s’entrechoquent. 

En effet, force est de constater que les clivages n’ont cessé de se creuser entre d’une part, certains pays arabes, l’Iran et l’Occident d’autre part ce, depuis les interminables guerres lancées contre le terrorisme en Irak et en Afghanistan. Guerres dont les scandaleuses dérives continuent de se perpétuer d’un mandat à l’autre (américain).
Comment ces populations pourraient-elles demeurer insensibles face à tous les abus exercés sur certains suspects  à Guantanamo et ailleurs. Guantanamo, Sud-est du Cuba, zone délibérément choisie en dehors des Etats-Unis pour détenir et suspendre les droits des dits terroristes. Là, tous les excès sont  encadrés par le Patriot Act, loi liberticide votée en novembre 2001 par le congrès américain sous l’administation Bush, créant ainsi un état d’exception avec possibilité de s’affranchir de toutes les normes et de toutes les conventions internationales, au nom du péril terroriste et au nom de la survie des Etats-Unis : emprisonner sans procès, espionner des associations politico-religieuses sur simple suspicion, installer des écoutes téléphoniques.
Aussi, conformément aux "Mémos", peut-on infliger légalement aux présumés membres d’Al Qaïda, les sévices suivants non seulement en toute impunité mais tout en respectant la déclaration universelle des droits de l’homme : prendre un homme à la gorge, le gifler, le jeter contre un mur, lui écraser le visage, l’enchaîner au plafond, le frapper au ventre, lui infliger une simulation de noyade, le priver de sommeil pendant onze jours, l’asphyxier. Pour cela, il suffit de prendre quelques précautions techniques.
En effet, d’après les Mémos, la gifle n’est pas une torture car elle est appliquée entre l’extrémité du menton et le bas du lobe de l’oreille. La privation de sommeil ne l’est pas davantage car elle est entrecoupée de périodes de repos. L’immobilisation du visage, autrement dit, écraser le visage, est autorisée à condition de garder les pouces loin des yeux. De même, jeter un homme contre un mur est légal sous réserve que la cloison soit flexible et que tête et cou soient protégés par une serviette. La noyade est permise mais à condition d’être pratiquée avec une solution saline destinée à maintenir le taux de sodium dans le sang, et après ingestion d’aliments liquides, histoire d’éviter que la personne ne s’étouffe dans ses vomis. Ainsi le respect de ces égards met le bourreau à l’abri de toute poursuite.
L’administation Obama se trouvant fort dépourvue face à la déclassification de ces pratiques, par un texte le FOIA (freedom of information act) sous la pression des droits de l’hommiste et se voulant de surcroît, plus humaniste, se lance dans l’utilisation des drones en Afghanistan. Méthode radicale qui épargne les corvées des interrogatoires soumis à de fortes restrictions et qui, de plus, a pour vocation d’éradiquer les terroristes. Mais les drones exercent une violence indiscriminée entre victimes et cibles, terrorisent les population. D’ailleurs, il semblerait que l’année dernière, il y a eu 600 morts par drone dont 100 civils.
Au nom de la sécurité, des arrestations abusives tous azimuts, des enfermements à Guantanamo, Abou Grayeb, des tortures… Des innocents, dans la grande majorité des cas, tant la désignation du terme terroriste est arbitraire. Certains de ces détenus furent livrés à de telles injustices dès l’âge de 15 ans. Cycle infernal en perpétuel renouvellement : Irak, de la terreur, de la mort, presque tous les jours, une bombe explosant dans un marché, devant une mosquée ou ailleurs, des déchirements de sirène, cris bestiaux de blessés agonisants. Femmes, enfants. Et l’Afghanistan et ses insurgés, ses attentats suicides, ses sabotages et ses guerillas. Avec beaucoup de sang, beaucoup de morts, se poursuit la lutte implacable contre le terrorisme, sans aucune lueur à l’horizon.
Cette désastreuse guerre contre le terrorisme, ne serait-elle pas le meilleur moyen de faire rallier massivement les populations victimes de ces agressions à la cause que l’on combat ?

4 réflexions sur « Terrorisme : l’éradiquer ou le favoriser ? »

  1. bonjour
    Usa / Israel, l’Axe du Mal
    [url]http://www.youtube.com/watch?v=yw76_PSnIwc[/url]
    marsoin

  2. Bonjour,

    « D’ailleurs, il semblerait que l’année dernière, il y a eu 600 morts par drone dont 100 civils.  »

    C’est tout de meme dommage que vous ne citiez pas de sources précises pour ce genre d’affirmation et certaines autres.

    Cordialement

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