Tanneur d’autrefois (suite)

La cloche d’une lointaine église sonna 10 coups.Depuis 6h ce matin son frère etait à la tannerie, protégé par st maurice , ceinturion romain patron des tanneurs.

Le chemin est devenu un peu caillouteux, creusé d’ornières.Le jeune homme ralentit l’allure de sa monture.Cette monotonie du rythme lui permet de laisser s’évader son esprit.Il se souvient des années d’apprenti qu’il laisse derrière lui , et tout ce que au cours des mois il a acqui.

Le reverdissage , le premier travail du tanneur : tremper la peau dans l’eau pour lui redonner son aspect d’après la mort de l’animal . Ensuite la pose de la peau sur un chevalet recouvert de zinc pour la vache , plus petit et en bois pour les mégissiers . Et puis l’ébourrage pour enlever la laine , dans un grand chaudron qu’on appelle baraban où la peau aura 3 bains de chaux , on remettait ensuite la peau sur le chevalet pour l’écharnage:gratter toute parcelle de chair et de graisse qui pourrait rester "côté cuir".

En pensant à tous ces moments passés il lui semblait même retrouver les odeurs , les parfums lourds qui émanaient des cuves à Tan, grandes fosses où les peaux étaient empilées en couches épaisses séparées par des tans (gateaux d’ écorce) et où l’on avait pratiqué une cheminée. Régulièrement on versait sur les peaux du jus d’écorces neuf mais il ne fallait pas moins de 3 ou 6 mois pour tout celà…

 

Le ciel avait pris des couleurs de pourpre et d’ambre .Grégoire décida de faire halte pour la nuit dans l’auberge qui se situait à la croisée des chemins à moins d’une lieu de là…

Il ouvrit la porte et fut aussitôt saisi par l’odeur mêlée ,du suif des chandelles, du chêne qui brûlait dans la cheminée et de la potée qui mijotait dans un gros chaudron .Il choisit une table un peu retirée mais pouvait entendre la discussion bruyante des trois voyageurs installés près du feu. Ils n’étaient pas de la région , celà se remarquait à leur parler . Un accent différent d’ici et un français mêlé d’un patois inconnu de Grégoire.

Ils s’intéressaient aux volcans éteints d’auvergne et parlaient des écrits d’un certain Jean Etienne Guettard qui leur avait donné envie de découvrir sur place les anciens volcans.Grégoire écoutait interessé , surpris. Ainsi donc le puy de Pariou, le puy de Dôme , tous ces lieux qu’il pensait connaître étaient des volcans ! malgré lui son attention se fit plus insistante.En 1751 ce docteur en médecine avait fait un voyage qui l’avait mené à Volvic où il avait découvert l’origine volcanique des puys.

Il chercha , enfoui dans sa mémoire les images des bâtiments qu’il avait rencontré construite dans la pierre de lave de volvic : les fontaines la cathédrale … à suivre