Zara et son T-shirt tendance antisémite…

A l’heure où l’on ne compte plus les morts à Gaza, Damas, Bagdad, Tripoli ou même Donetz, à l’heure où l’on ne sait plus où donner de la tête tiraillé qu’on est par tant de calamités,  voilà qu’un pyjama pour enfants baptisé sheriff, vendu chez Zara, réussit encore  à émouvoir des âmes sensibles. Ses caractéristiques : des rayures un peu comme celles des sans culottes et en guise de fantaisie, une étoile de sherif apposée niveau coeur, un fashion qui lui confèrerait une connotation antisémite. 

Un sacrilège donc aux yeux de ceux qui soixante dix ans plus tard, en plus de se complaire à voir partout étoile de David, déportations et les horreurs qui vont avec, s’obstinent à nous entrainer collectivement dans cette vision hallucinatoire. Un peu comme le réflexe conditionnel de Pavlov ! Les mécontents auraient pu simplement s’abstenir d’acheter le vêtement controversé laissant toutefois le libre choix aux amoureux des westerns ; ils ont préféré en spécialistes de la posture de la victimisation de faire se culpabiliser les auteurs de cette bourde, sans doute dénués  d’arrières pensées de si bas étage. 

Sous le tollé, les pyjamas incriminés ont été aussitôt retirés de la vente avant d’être détruits alors qu’on aurait pu en faire bien meilleur usage par ces temps qui courent, sans que pour autant ne s’ensuive flambée d’antisémitisme. Cette funeste étoile à la couleur de "Lucifer" dont les origines remonteraient au début du XIII siècle, du temps de St Louis, symbolise parmi d’autres le mal qui gangrène le genre humain et qui continue d’ailleurs, via ses mutations ravageuses, atavisme oblige ! 

Nul besoin toutefois à tout bout de champ de vaccin de rappel du hit parad des atrocités humaines pour entretenir artificiellement encore et toujours ces rivalités mémorielles. Malheureusement pour maintenir la flamme, les méthodes de conditionnement psychologique ne lésinent plus sur rien ; elles  ratissent large quitte à déformer certaines normes ! Sauf que la stratégie à force d’acharnement semble s’être essoufflée d’elle même, histoire d’obsolescence programmée, comme en tout ;  l’heure sans doute de faire son deuil bon gré mal gré et de se focaliser sur un présent tout aussi tragique.  

Il faut dire qu’à force de voir, avec quelle ferveur le président Hollande s’acquitte de ses devoirs mémoriels, courant sans répit d’une commémoration à l’autre, qu’il pleuve ou qu’il vente, on aurait presque tendance à croire que désormais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ; seul un hic, ce passé qui nous blesse.