Le prince de la trompette nous a quittés.

 Pour tous les trompettistes, Maurice André était la référence absolue. Grâce à lui, la trompette considérée plutôt comme un instrument de fanfare a su trouver ses lettres de noblesse. Connu et vénéré dans le monde entier, il a joué avec les plus grands chefs et les plus prestigieux orchestres.

L’homme était simple malgré les honneurs et les récompenses. Il n’a jamais oublié ses origines et il fut lui-même mineur de fond à l’âge de 14 ans dans sa ville natale d’Alès. Heureusement, son talent lui permit de quitter  la mine et d’entrer au conservatoire de Paris où il remporta plusieurs prix.

Il représente bien l’école française des virtuoses à l’exemple d’un Rampal : une technique infaillible qui s’appuie sur une solide formation en solfège. Ce qui frappe quand on écoute Maurice André, c’est la pureté de sa sonorité : la note, rien que la note sans boursouflures. C’est beau, c’est propre, en un mot c’est parfait. 

Comme tous les grands maîtres, il a bien sûr enseigné son art et de nombreux trompettistes désormais reconnus ont pu profiter de son incomparable expérience. Grâce à lui, l’école française est considérée comme la meilleure du monde.

Il a aussi donné un répertoire à son instrument en exhumant des concerti oubliés et en jouant des transcriptions d’œuvres destinées à d’autres instruments. Il a popularisé les concerts « trompette et orgue » avec Marie-Claire Alain. Mais il ne dédaignait pas jouer des musiques plus populaires, nous rappelant qu’il a fait ses premières armes comme musicien de fanfare. 

Le plus beau souvenir que j’ai de Maurice André, on le doit à Jacques Chancel qui dans son Grand Echiquier nous a fait découvrir un homme avec un cœur « gros comme ça ». Cette émission eut un énorme succès.

La Musique est en deuil et perd un de ses meilleurs serviteurs. Salut, l’Artiste !   

{youtube}KF6CMFVAMBM&feature=related{/youtube}