Le soir descend doucement sur la colline
Apaisée de tout bruit et de tout mouvement
Le fond de l’air fraîchit, et le sol, lentement
Se couvre d’un tapis de feuilles orphelines.
L’automne arrive sur les Causses solitaires…..
Chaque soir, des lueurs roses et mauves s’étalent,
Echarpes de rêves diaprés sur l’horizon,
Avant de laisser place à la douceur létale
D’une nuit piquetée d’étoiles à foison.
L’automne est là sur les Causses solitaires…
Bientôt le peuple de la nuit sortira des taillis,
Des halliers, des buissons, des fourrés protecteurs,
Multiples refuges secrets où jamais nul ne le vit,
Pour enfin parcourir territoires à son heure.
L’automne s’endort sur les Causses solitaires…
La hulotte ébouriffée, appelle son compagnon ,
Le blaireau si craintif, va quitter son terrier,
Tandis que le crapaud de sa voix baryton
Chante l’eau nécessaire, tant et tant appréciée….
Au mitan de la nuit tournent encore dans le ciel
Avant de se suspendre, les menues pipistrelles,
Tandis que gracieusement descendent vers la rivière
Les hardis escadrons de nos chevreuils fiers…
Mais déjà pointent au loin de l’aube les lueurs
Qui sonneront la fin des joyeux abandons,
Des galops, des festins , de la vie, éphémère
Chacun rentre bien vite loin des yeux ennemis….
L’automne s’éveille alors sur les Causses solitaires .