Une tomate OGM contre le cancer

Si on excepte sa couleur bleutée ou mauve, on pourrait la prendre pour une tomate ordinaire. Et pourtant, cette tomate est le fruit d'un intense travail effectué par des chercheurs britanniques du John Innes Centre de Norwich, et elle est bien plus qu'un simple fruit juteux et rafraîchissant.

On pourrait même la qualifier de "super tomate" puisqu'elle serait capable d'empêcher l'apparition du cancer, de prévenir les maladies cardio-vasculaires et d'avoir des effets anti-âges grâce aux effets bénéfiques des nombreux antioxydants qu'elle contient.

L'on sait que les antioxydants qui nous sont fournis entre autres par les anthocyanines, ces pigments naturels dont la couleur varie du rouge au bleu et qui appartiennent à la famille des flavonoïdes, sont présents dans de nombreux végétaux comme les myrtilles, les mûres, les raisins noirs, les aubergines, les prunes, les airelles bleues du Canada, etc. L'on sait aussi, hélas, que nous ne les consommons pas en quantité suffisante.

C'est ainsi que l'idée est née dans l'esprit de certains scientifiques de rajouter ces anthocyanines dans un fruit, celui qui constitue l'ingrédient de cuisine le plus consommé au monde après la pomme de terre : la tomate !

Or, la tomate contient tous les gènes nécessaires pour fabriquer ces antioxydants, mais ils sont inactifs, comme nous le révèle le numéro d'octobre 2008 de la revue Biotechnology où nous est expliqué le secret de la fabrication de cette super tomate.

C'est ainsi que l'on apprend que les scientifiques ont utilisé les gènes d'une fleur méditerranéenne, le Muflier plus communément appelé Gueule-de-loup, pour réveiller les gènes de la tomate.

Et, apparemment, cela a fonctionné puisque, non seulement la tomate a pris la légère couleur mauve de la gueule de loup, mais elle est aussi devenue une usine à antioxydants. De nombreux essais sur des rats faisant partie d'une race prédisposée à une mort prématurée due au cancer, ont démontré que ceux alimentés avec la super tomate vivaient plus longtemps que leurs congénères.

Ainsi, peut-être verrons-nous fleurir sur nos tables d'incomparables salades à base de tomates bleues qui feront du bien à nos palais en même temps qu'à nos artères.

Cette découverte montre que la science est en marche, que les alicaments prennent de plus en plus de place dans les rayons des supermarchés, et que les OGM ne sont pas que nuisibles.

 

Image : John Innes Centre