Tête de mule

 

C’est depuis mes jeunes années,

Qu’on me l’a répété.

Tu n’en fais qu’à ta tête,

Tête de mule !

En aurais-je les oreilles ?

Dieu merci, elles n’ont pas progressées.

A une longueur correcte,

Elles se sont calibrées.

Il semblerait pourtant

Que le labyrinthe de mes idées

Evacue dans quelques virages,

Tout ce qui ne fait son adage.

Entre ces deux appendices,

C’est là que se trouve le vice.

De la forme précisons,

Car le mal ne fait partie,

de ma juste raison.

Mes coups de sabots,

De cet animal affectionné,

J’ai hérité.

Mais les retours

M’ont bien calmée.

Le harnais dont on me dote,

Bien souvent, me fait renâcler.

Animal docile,

Quand on me laisse tranquille,

Boudeuse et drôle de mine,

Quand on m’oblige.

Peu importe si on me modère,

Si on me dit velléitaire.

On ne m’a pas demandé,

Dans quel champ,

Je voulais m’évader.

Du caractère de cet ongulé,

Peut-être, je suis dotée,

Mais en chemins droits,

J’avance, sans trop peiner.

Eviter sur les cailloux,

Me tordre le pied.

 

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