« Le coeur d’une autre » : une histoire de coeur dans tous les sens du terme

 Un coup de coeur, c’est le cas de le dire.

Un livre simple, sans prétention. Écriture fluide, descriptions magnifiques et sans longueurs, chapitres courts. La plume de Tatiana de Rosnay nous transporte loin. Très loin. Le lecteur ne le sait pas encore, mais il s’apprête à imaginer l’inimaginable. Mieux encore, à y croire.

 

L’histoire d’une greffe de coeur, celle de Brice, qui préfère qu’on l’appelle Bruce (oui, comme Bruce Wayne dans Batman). Un informaticien acariâtre, misogyne, aux mauvaises habitudes (fume trop, boit trop, mange mal).

L’opération se passe bien. Heureusement, sinon il n’y aurait pas eu de récit !

On découvre alors un Bruce qui change du tout au tout, en béatitude devant les tableaux de Paolo Ucello. Il cherche alors à comprendre, à savoir qui était son donneur.

Une histoire de coeur, donc. Dans tous les sens du terme. Faite de rencontres, de découvertes. Après son voyage dans les tréfonds de son palpitant, Bruce Boutard ne sera plus jamais le même.

L’organe qu’il porte est celui d’une femme. Il découvrira son identité, ainsi que ses plus intimes secrets. Rien ne lui échappera. Rien ne sera épargné à son (leur ?) coeur. Émotions, palpitations, enthousiasme, peines et joies.

D’antipathique, Bruce se révélera attachant.

 

On se laisse facilement bercer par l’écriture, tour à tour transporté(e) au coeur de Florence et dans les hauteurs Suisses. On partage les petits bonheurs d’un homme qui voit son existence basculer dans le bon sens du terme. Un régal !

Et que dire de l’épilogue, hormis qu’on ne s’y attend pas du tout ? Une fin tout en finesse, qui comble parfaitement l’attente du lecteur.

Un roman poétique, tissé sur une toile signée Ucello. On s’imagine très bien les tableaux décrits, les décors. On s’y croirait presque.

Et on comprendre. On comprend à quel point on voudrait tous avoir une Constance Delambre dans notre vie.