Comment vider les caisses de l’État

Au début de la campagne présidentielle (fin 2006), le Réveil des Marmottes avait suggéré une méthode calquée sur celle des États-Unis pour le financement des campagnes: Mettre fin au financement public et laisser les candidats trouver eux-mêmes l'argent. En gros, les réactions ont été celles-ci: «On veut continuer à payer, les candidats seraient à la botte des sponsors, etc…» Dans la réalité, en France, tous les candidats (et surtout leurs partis) sont à la solde de l'État, puisqu'ils sont financés par l'État avec l'argent du peuple et cela n'empêche pas les financements occultes.

 

Aux États-Unis, les contribuables ne payent rien et les citoyens sont informés, la publication des fonds des partis est publique, pas l'argent. Les candidats lancent aussi des campagnes de "donations", donne qui veut ou qui peut… Par exemple, Hillary Clinton, lâchée par les sponsors, doit puiser dans sa cagnotte personnelle et s'est endettée. Barack Obama a su convaincre et a récolté des sommes conséquentes, il ne le cache pas, au contraire.

Lors de la présidentielle de 2007 en France, les candidats n'ayant pas obtenu les 500 signatures n'ont rien empoché. Les 12 restants, Nicolas Sarkozy (UMP), Ségolène Royal (PS), François Bayrou (UDF), Jean-Marie Le Pen (FN), Marie-George Buffet (PC), Dominique Voynet (Verts), Arlette Laguiller (LO), Olivier Besancenot (LCR), Philippe de Villiers (MPF), Gérard Schivardi (pour le PT), Frédéric Nihous (CPNT) et José Bové (altermondialiste), ont empoché le premier pactole offert par l'État: une avance de 153 000 €. 153 000 multiplié par 12, cela fait déjà 1 836 000 (1,836 million) d'€. Les 12 présents au premier tour ayant fait moins de 5% des voix ont reçu 800 000 €. Les candidats ayant obtenu plus de 5 % ont reçu 8 000 000 (8 millions) d’€ (de Villiers a été remboursé bien qu'il n'ait pas fait 5%). Alors, pourquoi se priver ? Chaque candidat présent au deuxième tour a empoché 10 800 000 (10,8 millions) d’€… Depuis 2007, un député non réélu touche 60 mois d'indemnités… Jean-Louis Debré a fait voter cette loi avant de quitter le perchoir de l'Assemblée Nationale et d'être nommé président du Conseil Constitutionnel. Durant 60 mois, au lieu de 6 mois auparavant, un député non réélu empochera son indemnité mensuelle de 6 952,91 € soit au total 417 174,6 €.

Voici ce qu'ont dépensé les quatre "gros" candidats en 2007. Nicolas Sarkozy: 21 175 141 €. Ségolène Royal: 20 815 003 €. François Bayrou: 9 745 197 €. Jean-Marie Le Pen: 9 360 632 €… Avec Nicolas Sarkozy, la politique est devenue du showbiz mais contrairement aux USA, la France, plus riche, rembourse tout. Donc, les contribuables devront travailler toujours plus. Nicolas Sarkozy gère sa fonction comme une star du Rock. Il s'occupe des médias, met à leur disposition des avions, des bus, des voitures, du personnel et leur offre des banquets, des lunchs ou des cocktails. Nicolas Sarkozy s'est entouré de publicitaires (Jacques Ségala) et d'une grande société de marketing américaine. Chaque déplacement est minutieusement préparé, les caméras sont placées là où il faut et les discours parfaitement répétés. Des mots d'ordre circulent par SMS, les ministres reçoivent leurs instructions. Le moindre déplacement, voyage ou footing de la star est mise en scène, y compris ses aventures amoureuses. Tout cela coûte des millions et c'est bien sûr le généreux contribuable qui paye… Et pourtant, cette propagande orchestrée ne fonctionne pas.
Nicolas Sarkozy oublie qu'il est en scène, sans arrêt sous les projecteurs et dérape. C'est en fait un très mauvais artiste qui en finance pas mal sous le couvert de sa fonction. Nicolas Sarkozy veut interdire les recettes publicitaires aux chaînes publiques. Cela signifie une prise en charge totale par l'État. Donc, faire payer les citoyens, même les retraités. Nicolas pense ainsi contrôler les chaînes. Mais à force de trop en faire, on s'attire les foudres de Zeus et les médias voudront retrouver leur indépendance. Alors, ils balanceront tout ce qu'ils savent.