Les scientologues, des con-damnés

 Quoi de plus dangereux qu’un mouvement obscur aux nombreux soutiens hauts placés et qui agit en détournant les lois. Un mouvement portant un masque souriant craquelé cachant un vil visage. Ce mouvement c’est la scientologie.


Jeudi, la justice française a jugé en appel une affaire qui court depuis 2009. Les prévenus représentants deux organismes scientologues, l’Association Spirituelle de l’Eglise Scientologue Celebrity Center et la S.E.Library, ont été condamnés respectivement à 1 millions et 500000 euros d’amende pour escroquerie en bande organisée. A cette sentence pécuniaire se rajoute des années de prison avec sursis pour les cadres.


Au final, les peines de 2009, 400 et 200.000 euros, ont été alourdis pour ces « Picsous ». Bien connu pour se victimiser, les condamnés jugent un procès « inéquitable » et ont réussi à pousser la décision en délibérer jusqu’au 2 février 2012.


L’affaire m’a donné envie d’en savoir plus sur ce mouvement religieux si souvent décrié.


A l’origine, il y avait Ron Hubbard (1911-1986), auteur de science-fiction américain, qui s’est certainement laissé trop emporté par son imagination et sa cupidité. Dans les années 1950, il publie de nombreux articles dans des magazines dédiés à la fiction et des livres dont le thème général est la dianétique. Derrière ce mot savant, il y a une technique de psychologie permettant de « soigner » des maladies psychosomatiques.


Le mouvement s’emballe et s’autoproclame « religion » en 1953, la première église voit le jour au New Jersey la même année. Le prosélytisme et l’effet de mode lui ont permis de s’étendre comme une tâche d’huile. Progressivement tous les Etats-Unis sont touchés. Les foudres de la « vraie » psychologie, celle reconnue dans les écoles, s’abattent sur la scientologie. Elle serait néfaste pour la santé. A l’inverse d’un capitaine qui doit rester sur son bateau alors que la mer le fait tanguer, Ron Hubbard quitte la direction en 1967.


Malgré tout, il continue à maintenir les rênes. Pour brouiller les cartes, il crée  plusieurs organismes dont certains avec des buts charitables et de défense de l’environnement comme, Sea Org.


Le mouvement est opaque, effrayant, mais la justice, pourtant aveugle, y glisse un œil suite à de maintes plaintes. Les griefs font mention de vols, d’harcèlement, de pressions, d’espionnages et d’infiltrations. L’ampleur dépasse les USA et des actes similaires sont répertoriés dans 30 autres pays.


Les années 1980 sont marquées par des scandales sectaires, ce qui pousse l’opinion public à enfin savoir quel statut donner à la scientologie, secte ou religion ? La pieuvre enserre le monde mais ses tentacules ne portent pas toutes le même nom, certain pays la reconnaisse comme une religion, à l’image des USA, d’autres non comme en France.


Comment devient-on scientologue ? Réponse, en dépensant de l’argent, beaucoup d’argent au nom de la « civilisation sans folie, sans crime et sans guerre ». Quelles louables motivations ! La première approche porte le nom « d’audition », elle peut se faire en groupe ou individuellement. Le dimanche, profiter c’est gratuit, sinon il vous en coutera 400€. Afin de vous débarrassez des mauvaises ondes, un « electropsychomètre » dont vous devez vous acquitter pour 3800€, vous enverra du courant positif. En réalité, cet objet n’est rien d’autre qu’un vulgaire ohmmètre qui vous pouvez acheter 30€ à Castorama.


S’en suit un stage de purification, de 1500€, où plusieurs jours durant, les adeptes seront coupés du monde, nourris avec de l’eau chaude et devront écouter un ensemble de 15 cd enregistrés dans les années 1950 lors des conférences en présence du Grand Maître. Pour le même prix, on aurait pu penser à un séjour de rêve dans un hôtel 4 étoiles dans une ville à la mode, mais il n’en est rien.

Au bout du compte, délesté de 400.000 €sur votre compte en banque, isolé de votre famille et de vos amis, le cerveau bourré de sottises, les adeptes pourront se satisfaire d’avoir enfin atteint le niveau OT8. Quelle gloire !
Mais à quoi croit un scientologue ? A un bon scénario de science-fiction. Cela aurait pu faire un bon bouquin. Par analogie, Tolkien aurait pu devenir un vrai dieu avec ses millions de fans. Ron Hubbard a écrit qu’il y a 75 millions d’années, vivait un tyran, nommé Xanu, à la tête d’une vaste confédération galactique. Atteinte de surpeuplement, il envoya 13500 milliard de ses sujets, vivant et s’habillant comme nous, sur Terre, une planète-abattoir. Tous furent sommés de sauter dans des volcans, leur mort provoquant des explosions atomiques engendrant le chaos. Seuls quelques êtres survécurent et réussirent à capter les âmes sans corps. La Terre était devenue une planète-prison, n’ayant pas la possibilité de revenir sur leur planète d’origine. Croyant à la réincarnation, les scientologues sont persuadés d’avoir en eux les âmes de ces pauvres sacrifiés. De son côté, Xanu fut défait et enfermé dans une montagne où il dort depuis des millions d’années.    


Bien sûr, ces supposés  faits ne sont que mensonges. Cette doctrine nuit à la santé mentale et morale mais également physique. Ce n’est pas le fils de John Travolta qui dira le contraire, mort car son père ne voulait pas lui prodiguer les soins nécessaires pour sa maladie cardiaque car en inadéquations avec le dogme.


Le mouvement fait peur, est influent, puissant et intimidant. Les rumeurs disent qu’une milice armée existerait sur un bateau et serait prête à intervenir en cas de pépins. Mais, la justice est également armée, et espérons que de son glaive implacable, elle tranchera la tête de l’octopus, laissant pour morts ses nombreuses tentacules.