La politique, une pièce de théâtre

Mieux que les blockbusters américains aux budgets astronomiques, que les pièces de théâtre composées par des dramaturges de génie, que des symphonies orchestrées par des musiciens à l’ouïe fine, il y a la politique. Un vrai spectacle à elle toute seule ! Berçant notre quotidien et impactant notre vie, même si quelques récalcitrants ont tendance à dire « la politique, j’y comprends rien, ça m’ennuie et c’est tous des menteurs », elle reste néanmoins passionnante.


Non-dits, coups fourrés, mensonges, trahisons, complots, discours élogieux, calomnieux, stratégie de déstabilisation, de séduction, de répulsion, assassinat, renversement de situation. Les trois coups et le rideau se lève, les hommes politiques incarnent leur rôle préparé des mois à l’avance par des scénaristes préférant restés dans l’ombre. Tous désirent le Molière de la meilleure interprétation synonyme d’avoir séduit le public et les pairs.

 

Quand on voit la campagne du deuxième tour de la présidentielle, on a l’impression de voir une pièce de vaudeville. Les portes claquent et des éléments perturbateurs interagissent avec les comédiens principaux. Ils reçoivent ces patates chaudes entre les bras et l’audience n’attend qu’une chose, voir comment ils vont s’en dépatouiller.

 

La tension monte, la représentation touche à sa fin, les attaques se font de plus en plus acerbes et tapent là où ça fait mal. Côté cour, le PS s’infiltre dans la brèche ouverte par Médiapart et côté jardin, l’UMP se fait plaisir en ressortant des placards l’affaire des frasques sexuelles de DSK.

 

Le débat entre les deux candidats prévus pour mercredi sera houleux. Nul doute que ces dossiers seront évoqués pour faire de chuter son adversaire. Deux casseroles lourdes à trainer, plus lourdes que des boulets de prisonniers devant aller casser des cailloux à Cayenne.

 

D’un côté, une soirée d’anniversaire tournant mal où des invités fuient précipitamment les lieux, aussitôt qu’une personne non-grata fait son entrée. DSK n’était pas le bienvenu à la fête de Julien Dray, c’est du moins ce que l’on peut en penser quand on voit Manuel Valls et Segolène Royale s’échapper comme s’ils ne voulaient pas respirer le même air que l’ancien président du FMI. Un malade sexuel, un arbre cachant la forêt, mais restant toutefois, une éminence de l’Economie.

 

Puis de l’autre, une histoire un brin plus grave, un réseau de financement occulte pour  alimenter en billet la campagne de Sarkozy en 2007. Faisant l’aumône auprès d’une vieille dame milliardaire, abusant de sa faiblesse et auprès d’un dictateur africain, au look particulier et à l’égo démesuré. Le site d’actualité, Mediapart, libre et indépendant, a publié récemment un document en arabe prouvant que Nicolas Sarkozy a bénéficié des largesses de Mouammar Khadafi pour prôner sa « rupture tranquille » en 2007.

 

Une accusation grave, si elle s’avère exacte, quand on connait l’origine des fonds de l’ancien maître de Tripoli. Terrorisme, trafics d’armes, trafics de cannabis et d’héroïne, de l’argent sali par le sang.

 

De ce même liquide rouge risque de couler lors de la joute verbale de mercredi. Celui qui prendra le dessus aura de grandes chances de l’emporter dimanche. Pour l’heure, les deux camps rechargent leur colts pour pouvoir dégainer, ne pas se trouver à court de munitions mais l’important n’est pas le nombre de coups de feu tirés mais là où ils atterrissent.