Mon beau sapin, roi des foret

 Que c’est beau un sapin de Noel. Orné de guirlandes, électriques ou non, de boules ou encore de petits anges et surmonté d’une étoile brillante, l’arbre illumine la pièce où il se trouve. Décorer le vert feuillage du résineux est tout en art qui prend du temps. Il faut harmonieusement bien choisir les éléments de sa parure pour qu’il soit le plus beau à la vue de tous.

Alors que j’étais penché au-dessus du carton des décorations, tout en cogitant  quelle boule j’allais prendre, je me suis posé une question : d’où vient cette tradition qui pour moi parait aussi vieille que le monde ?
Effectivement, l’origine est vieille et multiple. Le mythe de l’arbre divin et sacré se retrouve dans de nombreuses histoires fondatrices des civilisations. Par exemple chez les peuples indo-européens, l’arbre est un élément essentiel. Quand le serpent, après avoir volé le savoir aux dieux, se refugia dans l’Arbre, il l’incendia. Les Hommes furent alors complétement privé de leur lien avec la Nature et de leur conscience. A l’image d’un nouveau-né séparé de sa mère une fois le cordon ombilical coupé. Les Hommes ne sachant pas comment réagir, et pour apaiser la colère des divins, ils se mirent à brûler des offrandes aux pieds des arbres. Ces dons étaient souvent les meilleures pièces issues des périodes de chasses. On sacrifiait allégrement des animaux mais également des hommes dans la force de l’âge.

Certains, moins aisés certainement, n’avaient rien d’autre à offrir que des fruits.
Une fois la crémation effectuée, on pouvait voir dans des tribus du nord de l’Europe, une récupération des cendres afin  d’isoler leur cabane et de bénéficier d’un quelconque aura magique.

L’évocation de l’arbre sacré est aussi mentionnée au Moyen-Orient. Il semblerait que le fait de décorer le sapin vienne de là-bas. Dans ces terres où l’adoration au dieu Attis ou Baal était de mise, on couvrait d’or, d’argent et d’une étoile à six pointes l’arbuste aux épines Ensuite les grecs reprirent cette coutume. Ils vouèrent une fascination au sapin car il restait vert alors que tous les autres arbres étaient dévêtus de leur ramure quand l’hiver frappait aux portes. Férus d’astrologie, ils reproduisirent la voute céleste avec des boules et des guirlandes. Rien de bien chrétien dans toutes ces histoires. Il faut attendre le VIIIème siècle et la christianisation des terres de Germanie par Saint Boniface pour que le sapin se convertisse à la foi chrétienne. Pour expliquer la Sainte Trinité aux barbus des tribus, il utilisa comme soutien la forme triangulaire des résineux.   Les années passèrent et la tradition se développa de plus en plus, notamment au XVIIIème siècle. Il faut attendre la guerre franco-prussienne en 1870 pour que la tradition s’implante dans toute la France. Quand les français ont été contraints de côtoyer des germaniques pour qui cette habitude était bien ancrée. Il est stipulé pour respecter la coutume comme il se doit, le sapin doit être monté la veille de Noel, c’est-à-dire le 24 décembre, ce qui signifie un souci en plus alors qu’il faut préparer le repas, certainement pas.

Une fois de plus, le roi de Noel ce sera lui, le sapin. De son odeur résineuse, il envahira la pièce et nous comblera d’une bonne odeur alors que les convives à tables, s’échangeront les plats dans la bonne humeur de Noel.