Scoop : on a le droit d’attaquer la police !

Les militants rennais soutenant les sans-papiers avaient par exemple écrit que la police de l'air et des frontières était le "bras armé de la xénophobie d'État". Accusés de diffamation et d'injure publique, ils ont été relaxés.

Peut-être que seule une bonne nouvelle pouvait nous sortir enfin du mutisme où nous demeurions cloîtrés depuis notre dernier billet, concernant l’ignoble tragédie qui se déroule à Gaza – hélas toujours d’actualité -, en date du 7 janvier déjà (sur le sujet, voir directement, pour plus de commodité, notre rubrique Proche-Orient).

La voilà, cette bonne nouvelle : les trois membres du Collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes, poursuivis devant la justice pour diffamation et injure publique, ont été relaxés par le tribunal. En cause, des tracts dans lesquels ils parlaient, à propos de la Police de l’air et des frontières, de "police au faciès", et de "bras armé de la xénophobie d’État". Le ministère public en fut fort courroucé, qui les traînait donc devant la justice. Mais celle-ci a estimé, prenez votre temps pour savourer le passage qui suit, gouleyant à souhait : "le ton employé dans ces tracts, destiné à interpeller l’opinion, est certes polémique, voire cynique et satirique (…) mais il doit cependant être replacé dans le contexte d’une lutte militante". Traduction : non, désolé, dans le république française même de la "France d’après", le Pouvoir n’a pas le droit de faire taire ses opposants. Merci au tribunal correctionnel de Rennes pour le rappel. On a donc le droit de le dire. Profitons en bissant : xénophobie d’État ! Immigration, le racisme d’État : c’est justement le titre du chapitre 7 de Sarkozy, la grande manipulation, notre brulôt toujours disponible à l’achat sur Internet. Donc il n’est pas illégal aujourd’hui en France d’appeler un chat : un chat. Et un ministère de la Persécution des étrangers par son nom. Sauf que le parquet dispose de dix jours pour faire appel. En attendant, fêtons cete jurisprudence en republiant le tract que nous avions déjà affiché sur Plume de presse, dans le billet de septembre dernier consacré à cette affaire des militants rennais sous le titre de : La lutte pour les sans-papiers criminalisée. Le voici, c’est cadeau.

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