Quand Roger redevient Federer…

 Les semaines se suivent et se ressemblent pour Jo-Wilfried Tsonga en ce moment. Troisième confrontation d’affilée contre Roger Federer pour autant de défaites et à chaque le même constat d’impuissance qui domine. 

Le talent, la classe, l’intelligence et le sang-froid ont permis à Roger Federer de battre une fois de plus le français en finale du Masters de Londres après un match splendide (6-3 6-7 6-3).

Le talent d’abord: Roger Federer possède tous les coups du tennis. Ce soir encore, il a su, à chaque fois qu’il était en danger, sortir des coups dont lui seul à le secret. Sa capacité à prendre la balle si tôt en frappant en demi-volée et en donnant cette impression qu’il joue au ping-pong est juste hallucinante. Et quand il a la fraîcheur physique nécessaire pour commettre un minimum de fautes malgré cette incroyable prise de risque, il est simplement injouable.

La classe ensuite: Regarder jouer Federer est un régal pour les yeux: il est le seul joueur de l’histoire à faire cohabiter à ce point la décontraction et l’élégance avec l’efficacité.

L’intelligence également: Le suisse ne tape pas plus fort dans la balle que Jo. Il ne sert pas non plus plus vite. Mais la différence est que Roger Federer arrive à alterner sans cesse ses frappes de balles jusqu’à en écoeurer ses adversaires. Ses variations au service lui permettent d’obtenir un maximum de points gratuits et d’en faire une arme redoutable imprévisible. Et dans le jeu, il a une fois de plus dégoûté Jo ce soir en variant à merveille: prise de balle précoce, revers chopé long pour casser le rythme, revers chopé court pour amener Jo au filet et mieux le passer ensuite, montées au filet à contre-temps,…etc.

Enfin le sang-froid : Car le début de match était à l’avantage du français jusqu’à 4-3. Roger gagnait alors ses jeux de service péniblement alors que le français déroulait sur sa mise en jeu. Mais le suisse a laissé passé l’orage et a profité, avec toute l’expérience qui est la sienne, de la moindre opportunité, d’une toute petite baisse de régime de Jo se traduisant par quelques fautes, pour prendre ce premier set. Dans le deuxième set, l’inverse se produit: le suisse domine mais n’arrive pas à conclure alors qu’il a fait le break. Federer a même une balle de match dans le tie-break de la seconde manche que Jo sauve admirablement d’un énorme retour de service en coup droit, avant 2 points plus tard, de remporter le set. La dynamique est alors, à ce moment là, chez le français. Oui mais voilà, Roger Federer en a vu d’autres et repart pied au plancher dans le troisième set pour montrer à son adversaire qu’il est, plus que jamais, encore dans le match. Et c’est Jo qui va craquer le premier en cédant son service. Mais cette fois-ci, le suisse ne laissera aucune chance au français de revenir dans la partie.

Roger Federer devient donc le premier joueur à remporter 6 finales de Masters: un record de plus. 

Après une année sans victoire en grand chelem, nous avons assisté ce soir à la renaissance et au sacre d’un immense champion.

A 30 ans, Roger est redevenu Federer…