Le mot « race » va-t-il être supprimé du vocabulaire des textes législatifs,

à la suite d’une proposition de campagne de François Hollande, du 10 mars 2012 ?

 

Il était temps de rappeler que les races humaines n’existent scientifiquement pas, mais entre la science et la perception que les gens ont, de notre différence, n’y a-t-il pas un monde ? La science ne permet pas de distinguer de race entre nous, mais est-ce pour autant que les gens ne feraient plus une distinction entre les différences morphologiques et culturelles qui nous séparent ? Document image lekiosqueauxcanards.

 

Support Wikipedia C’est en 1948 qu’est rappelé, dans son article premier, que la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de «race» ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée, et la loi favorisait l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux. C’est la suite au préambule de la Constitution 1946 que le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Ce n’est en fait que l’application des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 reconnus par les lois de la république.

C’est lors d’un meeting à l’Outre-mer que François Hollande annonça, s’il était élu, qu’il demanderait au parlement de supprimer le mot race dans la Constitution française. C’est le 16 mai 2013 que la proposition de loi de André Chassaigne, Huguette Bello, Alain Boquet, Marc Dolez et Bruno Nestor Azerot, fut déposée à l’Assemblée Nationale le 26 septembre 2012 et fut renvoyée à la commission des lois constitutionnelles de la législation et de l’administration générale de la république, puis au sénat en première lecture le 16 mai, texte n° 584 2012-2013. Rien n’est donc définitif, mais comme cette proposition de loi est présentée par le Front de gauche, les communistes, le Mouvement pour la Réunion, le Mouvement indépendantiste martiniquais, le Parti socialiste guyanais, et Divers gauches, et soutenue par les écologistes et la gauche socialiste métropolitaine, il n’y a aucune raison qu’elle soit remise en cause.

François Hollande emballé à gauche lors de la campagne présidentielle, ne lui fallait-il pas combattre sur plusieurs fronts pour engranger les voix de gauche. À droite contre Sarkozy et le centre, à gauche contre le Front de gauche et les communistes, et à l’extrême droite contre le FN, fait qu’il se trouve prisonnier d’une promesse qui ne sera surement pas respectée par les Français, même votée et décrétée.

 

Il n’y a pas de place dans la république pour la race affirma François Hollande le 10 mars 2012, document l’Express.fr.

 

«La République ne craint pas la diversité parce que la diversité c’est le mouvement, c’est la vie. Diversité des parcours, des origines, des couleurs mais pas diversité des races, déclara François Hollande, reprenant à son compte la phrase du poète martiniquais Aimé Césaire, «la France est poreuse à tous les souffles du monde».

 

Le Monde.fr dans l’article sexe et race humaines, écrit, sciences humaines et sciences naturelles ne font pas bon ménage. Les lois biologiques peuvent-elles exprimer à la fois la couleur de peau, les mœurs, la morphologie ? La science est ce qu’elle est, nécessaire, mais ne peut tout expliquer, par ce qu’il est des domaines que l’on ne comprend pas. Pour certains, la race n’existe pas. Donc pourquoi naissent depuis de centaines d’années, de hommes et femmes qui ont une morphologie qui se perpétue, n’est-ce pas par ce qu’il y a continuité par le corps et l’aspect, que l’on a appelé race par ce qu’il n’y a pas d’autre mot pour exprimer ce fait ? Il est donc faut de prétendre qu’il est prouvé scientifiquement que les races n’existent pas. Au sein des humains, les classifications se font essentiellement sur des critères apparents qui se traduisent par des différences génétiques réelles. Les peuples d’Amérique latine que l’on appelle indigènes, ont une image du visage spécifique, qui montre bien la continuité des gènes donc d’une race.

 

Les peuples des Andes.

 

Il est évident, dire que la race n’existe pas dépend des critères qui sont pris pour déclarer ce fait. Si biologiquement rien ne distingue le sang d’un andin d’un européen, cela ne signifie pas que cela démontre que la continuité morphologique y est liée ! On sait aussi que la science est avant tout la traduction physique de l’observation.

Le mot race vient du mot razza

«di uso zootecnico e non zoologico, se riferito ai viventi, si intende un gruppo animale, nella fattispecie quindi di animali domestici, appartenente ad una medesima specie, caratterizzato per la presenza di caratteristiche ereditarie comuni che, in modo più o meno marcato, li identificano come un sottoinsieme della specie differenziato da eventuali altri gruppi cospecifici». D’usage zootechnique, pas zoologique le terme se rapporte aux vivants, il s’étend à un groupe d’animal domestique appartenant à une même espèce caractérisée par la présence commune d’hérédité de manière plus ou moins marquée, l’identifiant comme un sous ensemble de l’espèce d’autres groupes éventuellement congénères.

Pourquoi donc étendre aux humains ce qui se rapporte à un groupe d’animaux domestiques alors que la génétique montre qu’il n’y a pas de race à 98 % ? Or, nous partageons 98,4 % de notre ADN avec les chimpanzés et même 90% avec les souris. Toutes les différences cognitives entre l’homme et le singe s’expliqueraient par une cinquantaine de gènes sur les dizaines de milliers qui nous sont communs. Les gènes régulateurs, par exemple, qui ne représentent que 1,4 % du patrimoine génétique total, peuvent avoir de profondes conséquences sur tous les aspects de notre humanité. En fait, nous ne sommes génétiquement pas trop différents de la souris du chimpanzé puisque nous effectuons des recherches médicales à partir d’essais sur ces animaux.

Donc, la race humaine par extrapolation existe bien, même si l’on ne peut le démontrer.

On ne peut pas nier que certaines maladies se transmettent génétiquement. Certaines maladies frappent spécifiquement certaines ethnies, par exemple un type déterminé du cancer du sein ou la maladie de Tay-Sachs chez les Juifs ashkénazes.

Il est également assez curieux de constater que le QI moyen est de 115 pour les Juifs ashkénazes, et de 105 pour les Japonais, alors qu’il n’est que de 100 chez les Belges, de 94 pour les Israéliens, de 85 pour les Marocains et de 65 pour les Congolais, et que les études scientifiques sur les jumeaux ont démontré que l’hérédité est bien plus déterminante en matière de QI que l’environnement social et l’éducation. Mais toute généralisation est dangereuse, selon la référence les races humaines n’existent pas.

On peut en effet comprendre que l’on ne veuille associer le mot race au racisme, qui est une discrimination, alors que la différence morphologique n’a rien à y voir. La différence morphologique est marquée par le lieu géographique, aux conditions de mœurs, à la nourriture, aux conditions météorologiques. Il faut se rappeler que dans l’histoire du colonialisme du XXème siècle que le racisme fut le fondement de la domination de la race blanche sur la race inférieure que l’on affectait aux indigènes noirs. Les Allemands voulaient promouvoir la race aryenne comme race supérieure par ce qu’ils trouvaient qu’elle avait une supériorité sur les autres. Les crimes et génocides ont eu pour justification le racisme. Et nous sommes encore bien loin de faire admettre aux humains que le racisme ne conduit qu’à déshonorer celui qui s’en sert politiquement. Ce n’est pas par ce que ce mot sera effacé de nos textes que le racisme le sera. Bien trop d’enjeux politiques s’y rattachent.

Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 sur l’expansion coloniale française est bien connu pour son utilisation explicite des notions de «races supérieures» et de «races inférieures» afin de justifier et soutenir le colonialisme français le plus vorace. Ce n’était pas une quelconque extrême-droite, mais le centre gauche soutenu par la gauche, qui s’exprimait de la sorte, voir science, connaissance et conscience.

Le discours prononcé par Léon Gambetta le 24 septembre 1872 à Chambéry, «pensons sans cesse à ce que nous avons à faire, mais n’en parlons jamais». C’est dans ce contexte politique, que les républicains français dits «modérés» ou «opportunistes» ont avancé une deuxième idée formulée également par Gambetta,

«la colonisation est "une étape nécessaire" vers la Revanche. C’est seulement par ce moyen, disait-on, que la France pourra devenir assez puissante pour battre la Prusse», voir pouvait-on éviter la première guerre mondiale ?

Telle fut la stratégie appliquée à grande échelle dans les années 1880 avec la «grande expansion coloniale». Mais la rivalité entre deux grandes puissances de l’époque revêtait-elle vraiment un caractère national à cette époque de l’expansion coloniale. L’Europe paya un lourd tribut trois décennies plus tard avec une guerre provoquées par ces rivalités coloniales. La guerre 14-18 fit de nombreux morts, et elle bouleversa l’équilibre mondial pour conduire à la guerre de 39-40.

Si l’effacement du mot race de nos textes législatifs est à promouvoir, c’est surtout le combat contre le racisme qui est le plus important.