12 hommes en colère

Réalisateur : Sidney Lumet

Date de sortie : 4 octobre 1957

Pays : USA

Genre : thriller, huis clos

Durée : 95 minutes

Budget : 340 000 dollars

Casting : Henry Fonda (M.Davis, juré n°8), Martin Balsam (juré n°1), John Fiedler (juré n°2), Lee J.Cobb (juré n°3)

Un crime a eu lieu, la Justice prend le relais. Un jeune homme modeste dans le box des accusés doit être jugé pour le meurtre de son père. Un jury composé de 12 membres se retire dans une pièce pour délibérer et rendre son verdict à l’unanimité. Une seule voix qui discorde et c’est un nouvel arrangement qui doit se négocier. Bref, la soirée risque d’être longue car un homme ne se range pas du côté des onze autres, un homme pour qui le doute persiste. 

Après Le château de l’Araignée, on continue dans la lignée des classiques. Encore une fois, nous sommes dans les années 1950, le cinéma américain connaît un âge d’or où les cowboys, les péplums et les comédies musicales trustent les premières places et participent au rayonnement culturel des États-Unis. 12 hommes en colère est devenu avec les années un chef d’œuvre des huis clos et démontre à lui seul ce qu’est ce genre bien particulier : un affrontement entre des personnages isolés dans un endroit clos, à l’extérieur du monde. Malgré cette contrainte d’un lieu unique, Sidney Lumet pour qui c’est le premier long métrage, réussit à faire vivre au spectateur une « aventure » trépidante, une enquête hors du lieu du crime, une prouesse ! Celle de rendre vivant quelque chose qui ne l’est pas. Par des reconstitutions dans l’unique salle où se déroule le film, les membres du jury tentent de démonter l’accusation et les témoignages, pièce par pièce. N°8 incarne à lui seul la présomption d’innocence et pose la question : « et si tout cela n’était pas si évident ? », « et si l’origine sociale peu élevée de l’accusé aurait précipitée le verdict ? ». Le moindre détail est passé au crible, de la déposition d’un vieil homme qui prétend avoir mis 20 secondes pour se rendre dans la cage d’escalier et voir l’assassin fuir à toute vitesse à la trace de lunettes laissée sur le nez de la voisine de l’immeuble d’en face venue raconter son histoire à la barre. Tout cela est enivrant ! Un Cluedo filmé avec des joueurs talentueux.

Avec intérêt, les membres débattent, se disputent, mettent en avant leur conviction, élaborent des théories, expérimentent des choses pour prouver qu’il y a bien un doute sur cette affaire. Il est également passionnant de voir comment un homme charismatique et persuasif parvient à retourner la situation. Lui qui était seul à être contre la condamnation à mort, obtient des 11 autres une révision de leur sentence. Une véritable partie de ping pong se met en place, comme si chaque camp gagnait ou perdait des points au fur et à mesure des votes successifs, qu’ils soient anonymes ou à main levée. Henry Fonda est solaire et monopolise le film même si les autres acteurs sont justes et ont des caractères bien précis. Entre le vieux sage, l’homme désintéressé, le timide ou le bourreau en puissance, pas facile de trouver sa place.

Sidney Lumet signe un film bouleversant sur la Justice, implacable et cruelle, aveugle mais heureusement pas sourde. Par la parole vient la raison et même les plus fervents partisans de la peine de mort peuvent évoluer et admettre qu’ils se trompent. Ce qui est troublant c’est l’absence complète du « monde extérieur », on ne saura jamais si le verdict du jury aura sauver ou non le présumé coupable. Dans la même idée, on ne saura le nom que de deux personnages, les autres resteront à jamais des numéros.

« T’es pas venu ??? T’as qu’à payer !!! »

 


Sans doute les Américains et leur tendance procédurière bien connue, font-ils des émules dans les pays européens, pour en arriver à de ridicules extrémités, telles que celles que je vais vous relater dans cet article…

L’histoire se passe au Royaume-Uni…

 

En décembre 2014, le père d’un petit garçon de 5 ans, Alex, est interpellé à la sortie de l’école, par la mère d’un petit camarade d’école de son fils…

"J’invite le petit Alex à la fête anniversaire de mon fils Charlie, il y aura plein de choses ! Des ballons, des glaces, et même des toboggans… Le tout se passera dans une petite station de ski de Plymouth…"

À n’en point douter se dit le père d’Alex, tout semble réuni pour que la fête soit réussie, et pour que son fils passe un bon moment avec des amis de son âge. Il accepte donc volontiers.

De plus, il reçoit l’invitation par e-mail, le soir-même…

Sans hésiter une seule seconde, et désireux de faire plaisir à son fils, notre jeune papa répond à nouveau favorablement à la mère de Charlie, promettant ainsi, que son fils sera présent.

 Au moment même où la maman d’Alex rentre à la maison, son mari lui parle de cette invitation…

"A quelle date dis-tu ?"

"Mais chéri, tu aurais dû m’en parler avant !

" Tu aurais dû me consulter ! Alex ce jour-là est en visite chez son papi et sa mamie et, les connaissant, il ne sera pas possible d’annuler… De plus c’est calé depuis longtemps !"

Bref, l’invitation devra être annulée…

Mais comme pour beaucoup d’entre nous, les obligations et aléas de la vie, font que les jours passent, et que l’on remette les choses au lendemain…

De plus, franchement, quelle urgence y a-t-il ? Il ne s’agit que d’une banale invitation à un goûter d’anniversaire… Alors un de plus un de moins… C’est en tout cas ainsi, que beaucoup d’entre nous auraient réagi.

Pourtant, les parents du petit Alex, tentent peu après, ne serait-ce que par politesse, de joindre la maman de Charlie pour annuler, mais sans succès… Elle demeure injoignable.

Le papa reste même à guetter la maman à la sortie de l’école, mais il ne parvient pas à la voir pour la prévenir.

 

Par contre, le 15 janvier suivant, coup de théâtre ! Le petit Alex rentre de l’école et il sort de son sac, une enveloppe.

Le papa l’ouvre, et là, stupeur, il trouve une facture de 15.95 livres, soit près de 21 euros pour je cite : "ne pas avoir assisté à l’anniversaire de son copain Charlie".

L’enveloppe, a été glissée dans le sac d’Alex par la maîtresse, et sur demande des parents du petit Charlie !

Ceux d’Alex, choqués davantage par le mode de transmission de "l’injonction" que par la facture elle-même, croient qu’il s’agit là d’une blague de mauvais goût, et qu’il n’y aura pas de suite… Ils refusent donc de payer.

Mais la maman de Charlie s’acharne et envisage même de porter "l’affaire" en justice. Elle se réfugie derrière le fait que l’invitation envoyée par e-mail, et acceptée par les parents du petit Alex, comportait tous les détails lui conférant un côté sérieux et on ne peut plus officiel.

Se faisant plus menaçante, elle aurait déclaré je cite : "faut pas me chercher !"

Un spécialiste juridique de la BBC, aurait quant à lui déclaré je cite : "madame Lawrence (la maman de Charlie) ne parviendra pas à récupérer les 15.95 livres pour ne pas être venu à la fête, car une fête d’anniversaire ne constitue pas une relation légale, et aucun contrat formel n’a été signé…"

 

Toujours est-il que devant l’absurdité et la débilité de la situation, les grands perdants de l’histoire sont les deux gamins, qui sans doute conditionnés par l’attitude déplorable de certains adultes, ne jouent plus ensemble et ne s’adressent plus la parole…

 

Un grand merci aux parents !

 

(sources l’Express)

Le procès de Viviane Amsalem, le film des Elkabetz

Le procès de Viviane Amsalem, film de Shlomi et Ronit Elkabetz est une sorte de radioscopie sans appel du processus de divorce sans consentement mutuel en Israël. On est là à des années lumière du divorce à la mode expéditive. Les juifs ne peuvent toutefois pas se targuer de détenir à eux seuls le monopole des affres de cette nature propres à des séparations difficiles : chrétiens et musulmans en savent quelque chose malgré quelques nuances spécifiques à chaque religion.

Divorcer parfois sous ces cieux relèvent quasiment du parcours du combattant du fait que les conjoints sont loin d’être sur un pied d’égalité. En témoigne le cas de Viviane  Amsalem désireuse, un peu comme François Hollande  mais pour des raisons plus sérieuses, de mettre fin à sa vie commune avec Elisha, son mari. 

L’affaire portée, comme il se doit devant le tribunal rabbinique n’en finit pas de traîner en longueur malgré la détermination sans bornes de Viviane. Et c’est là qu’on mesure l’emprise absolue du mâle sur la situation, lequel a carrément droit de vie ou de mort sur son couple : alors que d’un simple claquement de doigts, il peut sans préavis aucun la répudier, à l’inverse elle, peut se mettre à plat ventre, hurler sa détresse, quémander indéfiniment son droit de partir, en vain ! 

Prompts à la couvrir d’opprobre, le mari, les rabbins, la société presque dans son ensemble ne l’entendent pas de cette oreille : bien logée, bien nourrie, une mère de famille, une épouse respectable se doit de se plier sans broncher à la devise qui n’est pas que pétainiste : travail, patrie, famille. Selon eux toutes les considérations qui ont eu raison de la soumission de Viviane ne sont que fadaises. Assimilée à un objet inanimé que l’on peut aisément s’approprier sous couvert de loi religieuse, il ne faut pas grand chose pour  vouer aux gémonies la frondeuse ! 

D’ailleurs la procédure de divorce vient conforter l’idée de la toute puissance du mari, des rabbins alors qu’est étouffée la voix de la principale victime. Des années durant, Viviane restera tributaire des atermoiements de Elisha lequel se joue impunément et d’elle et des lois. Réussira-t-il à lui rendre cette liberté à laquelle elle aspire corps et âme en prononçant la fatidique phrase qui tue :"te voici permise à tout homme" ? 

Film éprouvant qui se déroule à huis clos. Pour un peu on se croirait dans un tribunal et non au cinéma tant les acteurs endossent bien leurs rôles. Le plus brillant d’entre eux est Shimon, (Sasson Gabai) le frère d’Elisha, son fervent défenseur. Des doses d’humour distillées en arabe, français ou hébreu apportent au film les indispensables notes de légèreté. 

Après avoir vu ce couple se déchirer alors qu’il aurait pu s’épargner cette case en crevant les abcès avant de les laisser atteindre le stade de la purulence, on se prend à rêver d’un dénouement plus équitable :  ni le divorce expéditif  à l’occidental, ni le divorce mortel à l’oriental ! Un autre, à mi-chemin entre les deux dans lequel de préférence ne viendrait pas empiéter la religion. Pour le moment  nombreuses sont les sociétés qui semblent s’en accommoder sans rechigner. La politique de l’autruche…

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Le procès de Hosni Moubarak continue comme dans Mille et Une Nuits

 

Le tribunal pénal du Caire a repris aujourd’hui le samedi 14 Décembre, le procès de l’ancien président Hosni Moubarak avec d’autres personnalités politiques sur des accusations du meurtre des manifestants pendant la révolution du 25 Janvier ainsi que la corruption financière, où le témoignage de l’ancien ministre de la Défense, le maréchal Hussein Tantawi sera entendu.

La deuxième Cour pénale du Caire, présidé par le juge Mahmoud Kamel Al- Rashidi, a examiné les accusations de meurte et l’incitation à tuer des manifestants pacifiques lors des événements de la révolution du 25 Janvier 2011 ainsi que la corruption financière par l’exportation de gaz naturel à Israël selon des accords qui ne respectent pas les lois internationale. l’ex-président Hosni Moubarak, ses deux fils Alaa et Jamal, l’ancien ministre de l’Intérieur Habib el- Adli et six de ses proches ainsi que l’homme d’affaires Hussein Salem actuellement en fugue, sont accusés de vendre le gaz naturel à l’état juif avec des prix sous-évalués.

Il convient cependant de rappeler que la ministre de la coopération internationale égyptienne, Fayza Aboul Naga a déclaré le  23 avril dernier que l’Egypte est disposée à reprendre ses exportations de gaz vers Israël, mais à "un nouveau prix et de nouvelles conditions", 

L’ex ministre de la Défense, le maréchal Hussein Tantawi devrait etre entendu sur le dossier de la violence qui a accompagné la révolution, dans le contexte de la décision du tribunal d’entendre les témoignages de chefs militaires, dont le chef d’état-major des forces armées l’ancien lieutenant Sami Annan et le commandant de l’ancienne brigade de police militaire Hamdi Badin .

Le jury avait entendu pendant des réunions privées tenues pendant les mois d’Octobre et Novembre l’année dernière, les témoignages de plusieurs responsables politiques et militaires, notamment les ministres Atef Ebeid et Ahmed Nadhif, l’ancien directeur des Services de renseignement égyptien, Mourad Muwafi, le chef de securité nationale Mustafa Abdel Nabi, l’ ancien commandant de la centrale militaire le général Hassan Ruwaini et l’ancien ministre de l’Intérieur Ahmed jamal Eddin .

Il est à noter que les nouveaux audiences du procès de l’ancien président Hosni Moubarak (85 ans) connu dans les médias comme " le procès du siècle ", viennent suite à la décision de la Cour de cassation ( la plus haute instance en charge du pays ) pour annuler les jugements de la cinquième cour d’assises au Caire le 2 juin 2012 qui jugait Hosni Moubarak et l’ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli coupables en les commandant à la prison à perpétuité, un non-lieu pour les deux Conseillers de el-Adli ainsi que les deux fils de Moubarak sur l’accusation de corruption financière .

Les statistiques officielles indiquent que 946 personnes ont été tuées et plus de 3 millions d’autres ont été blessés au cours des événements du 25 Janvier 2011 pendant la révolution qui a renversé Moubarak.

Carandiru au Brésil : second volet du nouveau procès

L’affaire de la prison de Carandiru au Brésil a soulevé l’émotion, pas simplement dans le pays, mais aussi dans le monde entier en 1992. Retour sur une affaire macabre…

Attention, les images du massacres sont mises en bas de page afin de ne pas heurter les personnes sensibles, des images atroces certes, mais qui illustrent et dénoncent la violence et répression policière infligée aux détenus de Carandiru…

Le 2 octobre 1992, une émeute éclate dans la prison brésilienne, Carandiru de Sao Paulo. L’établissement pénitentiaire abritait alors pas moins de 8 000 détenus. Le personnel pénitentiaire n’aurait pas fait preuve d’effort de négociation avec les détenus et aurait demandé le renfort de la police militaire alors sous le commandement du Colonel Ubiratan Guimarães. L’arrivée de la police militaire engendra pas moins de 111 décès, dont 102 décès causés par des armes à feu appartenant aux policiers et 9 par armes blanche infligés par d’autres détenus. Il s’agit là de la plus grande bavure policière au Brésil, un véritable massacre durant lequel les droits de l’Homme furent bafoués…

Selon les témoignages de certains détenus, les policiers n’auraient pas hésité à tirer sur des détenus s’étant rendus ou essayant de regagner leur cellule dans la pagaille générale… Outre le nombre désastreux de décès, il faut aussi noter que 83 détenus furent blessés. L’expert en charge d’analyser la scène de crime avait été formel concernant le fait que les détenus n’avaient eu aucune chance, et qu’aucun affrontement entre les policiers et les mutins n’était à déplorer. Aucune plaidoirie en état de légitime défense ne pouvait être mise en avant. 

Alors que l’affaire avait été confiée à la police militaire, face au manque délibéré d’avancement, l’affaire fut confiée à la justice classique. De fait, seul le colonel Ubiratan Guimarães avait été jugé et condamné en 2001 à une peine de prison de 632 ans. Pourtant en appel en 2006, il avait été acquitté et libéré, une liberté de courte durée puisqu’il fut exécuté quelques mois seulement après sa libération dans son appartement.

Le procès cette fois-ci se déroule en quatre temps. Un procès par étage de l’établissement… En avril dernier se déroulait le premier procès impliquant 23 policiers accusés du meurtre de 13 détenus. La sentence tomba et chacun des policiers fut condamné à purger une peine de prison de 153 ans ! Ce week-end se déroulait le procès des victimes du second étage du centre pénitentiaire. Chacun des 25 policiers incriminés viennent tout juste d’être condamné samedi 3 août, à purger une peine de prison de 624 ans de prison pour le meurtre de 52 détenus !

La suite du procès se déroulera dans les mois à venir. Il reste encore 31 policiers à juger….

   

Affaire Zahia, nouvel épisode : le procès

C’est un nouvel épisode qui débute aujourd’hui dans la fameuse affaire Zahia qui dure depuis maintenant trois ans. En effet, c’est ce mardi que s’ouvre le procès de cette affaire de proxénétisme où les deux footballeurs français, Franck Ribery et Karim Benzema, sont soupçonnés de sollicitation de prostituée mineure. En tout, ce sont près d’une dizaine de personnes qui comparaissent aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris même si Ribery et Benzema seront absents et représentés par leurs avocats.

Dimanche soir, vous avez certainement regardé "Sept à huit" sur TF1 où Zahia donnait une interview pour notamment parler de sa nouvelle carrière dans la lingerie. Néanmoins, elle sera confrontée à son passé de prostituée avec ce procès même si aujourd’hui, cela semble être devenue une histoire ancienne après avoir rompu avec le milieu de la nuit selon ses dires sur TF1. Zahia, aujourd’hui âgée de 21 ans, n’en avait que 16 au moment des faits et pour cela, Benzema et Ribery encourent 3 ans de prisons et 45 000 euros d’amende.

L’affaire Zahia a éclaté il y a trois ans, peu de temps avant la Coupe du Monde en Afrique du Sud où les Bleus étaient devenus la honte de la compétition non seulement pour leur jeu mais aussi pour leur attitude avec la fameuse grève. A cette époque, la police enquête sur un bar oriental et plus particulièrement sur un homme soupçonné d’être devenu proxénète. La police découvre alors le nom de Zahia et celui de certains de ses clients. On apprend alors que le proxénète avait participé à l’émission "Nouvelle Star" quelques années avant de proposer des prostituées à de riches clients comme des footballeurs.

Si Benzema nie tout en bloc, Ribery admet néanmoins avoir eu une relation avec la jeune femme sans pour autant savoir qu’elle était prostituée et mineure. Si Zahia affirme bien que Ribery ne connaissait pas son âge réel, elle indique cependant que le footballeur lui avait bien donné de l’argent en liquide. Selon la police, Karim Benzema aurait rencontré Zahia en Mai 2008 lors des Oscars du foot avant que la jeune femme se déplace à Munich pour rencontrer Ribery au cours de la même année.

Selon l’avocat de Ribery, le texte de loi qui punit le recours à la prostitution de mineurs n’est pas assez précis et pourrait demander un huis-clos par la suite pour protéger la vie privée du footballeur. 

Vaut-il mieux être violeur, ou pirate informatique ?

  Pirater les données de publications, le mot de passe du site officiel d’une grande équipe sportive, peut bien évidemment être considéré comme un acte répréhensible, et le Hacker traduit en justice et sévèrement puni.

Par contre imaginez, qu’un jeune homme, n’ayant aucun antécédent judiciaire, soit mis en examen en tant que pirate informatique, pour avoir réussi à dénoncer le viol collectif d’une jeune fille, sur la page internet d’une équipe de football américain réputée.

 

Deric Lostutter, jeune habitant de l’Ohio de 26 ans, auteur de ce "piratage" a déclaré n’avoir voulu faire que son devoir de citoyen, en diffusant sur les réseaux sociaux (Twitter et Instagram plus particulièrement) , puis sur le site officiel de l’équipe de football américain, des images et captures d’écran, sur lesquelles on reconnaissait parfaitement les joueurs impliqués.

De plus c’est une amie de Deric Lostutter, qui lui aurait fait parvenir les images et le jeune garçon scandalisé, aurait tout mis en œuvre pour faire condamner les protagonistes, à sa manière certes, sans penser à mal, bien au contraire d’ailleurs et en diffusant la scène de viol.

 

Hélas, aux Etats-Unis, la loi sur le piratage informatique est des plus sévères…

Ainsi, sitôt les photographies compromettantes publiées, les spécialistes internet du FBI sont remonté à la source, très facilement d’ailleurs, car Deric Lostutter n’avait nullement eu l’intention de se cacher, au contraire des membres  d’une partie du collectif des Anonymous, qui l’avaient aidé dans sa tâche et qui eux ont réussi à brouiller les pistes.

 

Ensuite dans de nombreux véhicules, les agents du FBI, armes au poing, auraient fait irruption dans l’appartement du jeune "hacker", lui intimant l’ordre de se placer au sol, face contre terre, avant de le menotter.

Ensuite Deric Lostutter fut conduit dans un bureau et à l’issu de l’interrogatoire, se serait vu signifier sa mise en examen. 

Le jeune homme a donc été incarcéré et encourt suite à son procès, tenez-vous bien, 10 ans de prison !

Le burlesque de l’affaire ne s’arrête pas là, car les violeurs quant à eux, n’ont été condamnés qu’à des peines pour le moins scandaleusement légères, allant de 1 à 2 ans, à l’issu d’un rapide procès, très peu médiatisé !

 

En résumé, dans le pays qui se veut de toutes les libertés, le fait de dénoncer un crime abject tel qu’un viol collectif, est nettement moins grave que de "pirater" un site officiel pour le faire savoir.

 

Ce qui est pitoyable, c’est que les honnêtes citoyens, pour ne pas s’attirer les foudres de la justice, vont dès à présent hésiter avant de faire leur devoir de bon citoyen.

 

Egypte : La pseudo-libération de Hosni Moubarak

La condamnation à perpétuité en première instance de Hosni Moubarak ayant été annulée par la Cour de cassation pour vices de procédure, voilà le raïs déchu qui refait parler de lui. A l’occasion de son nouveau procès, il est en effet sorti ce samedi de sa prison dorée, un certain hôpital militaire du Caire. Les choses semblent avoir évolué pour lui dans le bon sens : lors de son premier procès en août 2011, il avait suscité de l’émotion auprès même de certains de ses détracteurs  en se présentant  devant le Tribunal allongé sur une civière ; désormais le raïs a comme retrouvé son ancien look, au désespoir des Egyptiens. 

Les yeux dissimulés derrière des lunettes sombres, style Ray-Ban, tout de blanc vêtu il a comparu, assis cette fois-ci, sur une civière. A travers le grillage du box des accusés, il est apparu, plutôt décontracté ; les commissures des lèvres tombantes lui donnant cet air hautain, fermement détaché, il semblait toujours trôner ; esquissant un léger sourire, il a salué l‘audience d’une main hésitante, sans avoir l’air de trop y croire, malgré tout; comme s’il était au dessus de la mêlée, il papotait, l’air de rien avec ses co-accusés que sont ses deux fils, Alaa, Gamal et l‘ancien ministre de l‘Intérieur, Habib Adli ; ils sont tous poursuivis pour complicité dans les meurtres de manifestants et pour corruption.  

Et dire qu’on le disait presque au bord de l’agonie! Il aurait apparemment repris du poil de la bête, tirant gloire de cette poussée inattendue de nostalgiques qui s’affichent sur facebook : tous ceux qui se sentent floués par ces nouveaux dirigeants de l’Egypte, inscrits dans la lignée de leurs prédécesseurs mais sous une autre apparence. 

Moustafa Hassan Abdallah, le juge chargé de l‘affaire, contre toute attente, s‘est récusé samedi. Il a transmis le dossier à une Cour d’appel qui devrait statuer sur le nouveau Tribunal de substitution. En effet décrédibilisé depuis l’acquittement jugé abusif de nombreux dignitaires de l’ancien régime, malgré leur implication dans les meurtres perpétrés lors de la « bataille des chameaux », sa position s’était fragilisée : les parties civiles réclamaient à cor et à cri son dessaisissement du dossier et la peine capitale pour le raïs. 

Empêtrés dans une série de problèmes qui touchent à leur vie, à l’avenir de leur pays, les Egyptiens en étaient presque arrivés à oublier Hosni Moubarak. Le revoir  frais et pimpant, les cheveux teints, aurait ravivé des douleurs et nombreux parmi eux se sont dits choqués de son attitude jugée pour le moins arrogante. 

Pour enfoncer encore plus le clou, la télévision d’Etat vient d’annoncer aujourd’hui une étrange information : « La Cour d’appel libère Moubarak dans l’affaire du meurtre de manifestants et il reste détenu dans le cadre d’autres affaires ». En gros une libération conditionnelle obtenue par son avocat, au motif que son client aurait dépassé la période maximale de détention préventive, égale à deux ans. Il reste toutefois incarcéré pour d’autres affaires de corruption : libéré mais en incarcération ! 

Comme un brassage de vent  nécessaire en guise de diversion  à l’heure où l’Egypte se morfond dans une crise où les tensions vont s’aggravant. Dans ce climat de morosité, on brouille tout jusqu’à ne plus savoir à quel saint se vouer ! N’est-ce pas le propre de la politique que cet « art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde ».  Quant au jugement, pas la peine de rêver, c’est toujours la même rengaine : selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir…