La République du fait divers

Bon, pour tempérer la « violence » du titre de cet article, ajoutons que les évènements de Toulouse ne relèvent pas du fait divers mais de la tragédie la plus terrible. Ceci étant dit, d’évènements en  faits divers, on ne quitte jamais le terrain de l’émotion et du sensationnel, de cette actu menée à fond de train comme aiment le faire les médias, restant ainsi en permanence dans le champ du superficiel, du détail et du cliché.

Il y a une campagne présidentielle. Il y a de vrais sujets à aborder, de vrais problèmes à régler,  une demande de projets et de directions qui émane de la société. Il n’y a donc pas de temps à perdre pour poser les bonnes questions, éclaircir les points obscurs, écarter son regard de journaliste des courbes de sondage pour se concentrer sur la nécessaire mise en lumière des forces et des carences des différentes propositions des candidats.

N’oublions pas que c’est pour une bonne part la manière dont les journalistes orientent leur question et tendent leur micro sur tel ou tel qui fait que le politique suit le mouvement et se dévoie dans l’image et la communication ou, au contraire, se révèle.

Dans cette élection, comme dans d’autre (mais celle-ci est tout de même particulière), la presse et les médias portent une lourde responsabilité. De la manière dont ceux-ci vont « harceler » ou non les candidats, de la manière dont ils vont pousser ou non les candidats dans leurs derniers retranchements, demander des éclaircissements sur tel ou tel sujet, de la prédominance que ceux-ci vont donner ou non aux sujets de fond plutôt qu’aux sujets de formes va naître le choix des électeurs.

Car, que saurions-nous des forces et faiblesses de chacun si ceux-ci n’étaient relayés par la Presse et les médias ?

C’est l’avant-garde (ou cela devrait l’être) de la citoyenneté. Le journaliste et le reporter sont les guides qui doivent nous amener les éléments nécessaires pour que nous, citoyens, puissions-nous faire une image un tant soit peu objective.

Alors, nous vous prions de laisser la justice et la police faire leur travail, de quitter le champ du sensationnel et du spectaculaire, afin de nous amener de quoi étayer notre choix de la politique qui devra être menée.

Et ce, afin que devant l’urne nous ne soyons pas indécis et perplexe, mais, au contraire, capable de voter en pleine connaissance de cause.