Yvan Colonna déjà condamné ?

"Yvan Colonna, chronique d'une erreur judiciaire commanditée" ou "otage de la raison d'Etat" : c'est en ces termes que le Comité de soutien au berger de Cargèse, accusé du meurtre du préfet Erignac, présente l'affaire examinée depuis hier par la Cour d'assises spéciale de Paris.

A ses côtés pour réclamer simplement un procès équitable, la Fédération internationale des droits de l'Homme, qui a dépêché sur place deux observateurs. C'est qu'on peut en effet nourrir de sérieuses craintes sur l'impartialité de la Cour, soumise à d'incroyables pressions de la part de la classe politique.

Deux ministres de l'Intérieur ont ainsi successivement affirmé la culpabilité de Colonna : Jean-Pierre Chevènement d'abord et Nicolas Sarkozy ensuite, qui n'a pas craint d'annoncer le 4 juillet 2003 : "nous avons arrêté Yvon Colonna (il s'est trompé ce jour-là de prénom !), l'assassin du préfet Erignac". Invraisemblable sortie : la déclaration universelle des droits de l'Homme ne stipule-t-elle pas que "toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées" ?

Du reste, Sarkozy ne se gêne pas pour invoquer la présomption d'innocence quand il s'agit des membres de son gouvernement André Santini et Bernard Laporte (plus de détails à la fin de l'article en lien) ! Pas pour Colonna.

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