Rendez nous nos rêves !

 

Vous allez vous dire : « encore un énième pamphlet contre le gouvernement et notre super démocratie ? » J’aurais pu vous parler du fait de trouver du boulot rien qu’en traversant la rue… Quel boute-en-train quand même notre Président… Impayable !

À part ce genre de dérapage ubuesque, tout devient de plus en plus standardisé, grâce à l’opinion publique ! Fleuve puissant qui a tendance à niveler tout un chacun si l’on n’y prête pas attention. Très peu de différenciations dans l’opinion publique, mais énormément d’identifications. Nivelage de la pensée en accord total avec la majorité de la population.
Non me diront certains, la faute revient aux industriels, aux gouvernements et aux médias. Oui, mais seulement dans une certaine mesure. Car sans l’accord de chacun, ce serait impossible.

Après tout, personne ne vous force à acheter une Dacia Logan (qui est l’archétype du mauvais goût), personne ne vous force à attacher la ceinture de sécurité dans le bus que vous prenez bien sagement le matin pour aller au travail, personne ne vous force à regarder « Cauchemar en cuisine » ou « Les Marseillais vs…Etc » tout en « dégustant » votre poulet aux hormones de chez KFC et personne ne vous force à acheter une des toiles morbides de Basquiat. Vous le voulez bien mon ami.

Même dans mes cauchemars les plus fous, je n’aurais jamais pensé que la majorité puisse être aussi stéréotypée. Surtout ne pas bouger. Être un bon garçon et avoir comme philosophie : « On ne vit qu’une fois, il faut en profiter ». Suivre la voie « Travail, Famille, Patrie » et surtout engranger du pognon sur son compte en banque pour finir un jour le plus riche du cimetière. (il n’y a jamais eu autant d’argent dormant sur les comptes bancaires en France.). *

Côté « éclates toi », cette majorité stéréotypée semble coincée entre, se plaindre de la crise et du pouvoir d’achat en baisse, tout en claquant 35 000 € dans un Koléos fort banal. (vente de voitures neuves en hausse constante en France) *

Trouver trop cher un menu complet à 15 € dans un restaurant, mais se jeter dans des boutiques « Haribo » pour claquer 80 € et plus, de bonbons ultra sucrés et destructeurs pour la santé, allez comprendre. La pub ? L’opinion publique? Drogué au sucre blanc ? Je ne sais pas. Mais le résultat est là. (Si vous ne me croyez pas, je vous invite à entrer dans une boutique de bonbons et à observer.).

La classe moyenne aisée de ce pays (plus nombreuse qu’il n’y paraît) vote depuis des lustres pour les mêmes politiciens. De droite comme de gauche, même sérail, même combat. Vote « utile » dans le seul but d’animer les soirées, en

théorisant futilement sur notre démocratie. Refaire le monde assis dans un fauteuil club, une coupette dans une main et un toast de foie gras dans l’autre. Du moment que rien ne bouge et que le petit confort perdure, au final tout va bien.
La classe moyenne pouvait ainsi conserver longtemps son train de vie, sa résidence principale et sa ou ses résidences secondaires sans le moindre souci. Au diable les pauvres. Un petit don de temps en temps juste histoire de se donner bonne conscience.

Et puis les réseaux puissants de ce pays via Attali, ont propulsé Emmanuel Macron à la tête de l’état. Il fallait urgemment faire le ménage. Sarkozy et Hollande ont été tellement catastrophiques sur tous les plans qu’il fallait redresser la barre. Notre image internationale en avait pris un coup.

La classe moyenne s’est dite satisfaite d’avoir participé au renouveau. Au rancard les vielles badernes politiques, place aux jeunes inconnus. C’est d’ailleurs le seul élément sympathique de cette élection. Au diable les Fabius, Royal, Juppé et consort.

Mais l’horizon politique s’est teinté progressivement de cumulo-nimbus de plus en plus denses. Ciel de traîne chargé comme dirait notre Evelyne nationale.
Pas de bol, notre Président resserre les boulons de plus en plus. Ce n’était pas prévu au programme. Trahison ! Il ose imposer de plus en plus les propriétaires de résidences secondaires, les retraités et cerise sur le gâteau, il continue l’œuvre de ses prédécesseurs. *

Offuscation de plus en plus large de la classe moyenne,  » On s’est fait berner.. ». Et oui. Tant pis pour vous. Il faudrait peut-être enlever vos œillères braves gens. Le système politique est vérolé depuis très longtemps. Droite ou gauche est un leurre qui a été mis en place juste pour que cela profite encore et toujours à une minorité d’énarques and co.

Arrêtez de jouer les complices. Tant que cela ne vous dérangeait pas, ça allait bien. Il y a des pauvres ? Des problèmes dans les cités ? Le Congo est à feu et à sang ? La guerre en Syrie ? Des retraités vivent en dessous du seuil de la pauvreté ? Comme c’est malheureux tout ça… Bon allez, oublions tout ça. Encore une petite coupette ma chère… Vous êtes adorablement « biscuitée » ce matin… Quel bronzage.
Hypocrisie quand tu nous tiens…

Rendez vous compte que tout est fait afin de ne plus pouvoir bouger une oreille sans se faire taper et avec l’accord de tous.

Des exemples ? Depuis 2017, le préfet de la Dordogne a donné ordre aux gendarmes de patrouiller en canoë sur la rivière de ce beau département. « Vous là, oui vous là sur le kayak, mettez votre gilet de sauvetage sinon, c’est le PV ». On croit rêver ! *

Et tout le monde applaudit. Pensez donc, deux noyades en 2017 dans la Dordogne. Il fallait agir. Mobiliser des gendarmes au frais des contribuables pour faire du canoë. On aura tout vu.
Personne n’a plus le droit de mourir. De suite, tout le monde en fait un foin.
Et surtout, comme les gens sont devenus de plus en plus suspicieux, le dépôt de plainte n’est pas loin. Il s’est noyé, donc c’est la faute aux pouvoirs publics. Facile.

Autre exemple ? Vous voulez vendre votre résidence préférée ? Il faut en passer par les diagnostics. En quelques années, les comptes-rendus sont devenus des bottins téléphoniques. (Pas de Guéret dans la Creuse le bottin… Non, de Paris. Bien épais). Tout y est. Les risques d’inondations, d’avalanches, de tremblements, d’attentats, de chutes de pierres, de tornades, etc. De cartes topographiques, en passant par des diagrammes et des synthèses, j’ai attrapé mal à la tête en essayant de lire quelques pages. Bref ! Quoi que vous fassiez, vous habitez une zone à risque et vous feriez mieux de ne pas acheter le bien en question mon vieux, car vous n’y serez pas en sécurité.

Curieusement, on se demande comment des promoteurs construisent et vendent encore des biens dans de vraies zones à risques (inondables et autres, sous les lignes à haute tension, etc.). Il faudra m’expliquer.

En fait rien n’a changé. Tout le monde est bien dans le moule. À part heureusement une minorité. Gardons le flambeau. L’idéologie hippie des années 60/70 s’est éteinte. Vraiment dommage.
Les gouvernements ont vraiment eu peur de cette minorité à l’époque qui refusait le moule génial Métro/Boulot/Dodo.
J’ai toujours préféré pour ma part le slogan « Gâteau, Tarot, Dodo ». Peut-être pas très constructif, mais en tout cas, plus amusant que de contempler les tronches dans le métro ou le RER.

Ce qui est amusant est qu’à l’époque ceux qui écoutait Les Stones, Led Zeppelin, les Doors et les groupes qui se sont produit à Woodstock en 1969 étaient voués aux flammes de l’enfer. Vade retro Satanas. Les chevelus, rien que de la mauvaise graine.
Aujourd’hui, c’est bobo de claquer 200 € la place pour aller voir les Stones ou il y a encore peu, d’acheter la Volkswagen du même nom. On croit rêver. Récupération marketing oblige.
J’ai connu l’époque où tous ces groupes étaient indésirables en France…Cocasse.

Il est de bon ton de faire comme le voisin. De bon ton d’aller chercher le fiston à l’école en voiture. Pensez donc, revenir tout seul de l’école… Impensable. Du coup, on se tape les bouchons aux abords des écoles.

Des jeunes révoltés aujourd’hui ? Bof. Les rappeurs pensent surtout à faire des rimes plus ou moins en adéquation. Textes souvent fades. Rien d’excitant. À part NTM, mais depuis, c’est un peu le désert.

Le reste de l’art est de plus en plus dégradé, mais couronné par les mêmes bobos, qui achètent bio pour se donner bonne conscience. Et oui, il faut penser au pauvre paysan Péruvien qui nous cultive cet excellent café, ma chère… À la sueur de son front, le pauvre homme !

« On ne vit qu’une fois, il faut en profiter ». Décidément, cette phrase culte assénée par un trop grand nombre m’a toujours laissé rêveur. Mais si cette phrase est vraie, qu’attendez vous pour en profiter vraiment? Réveillez-vous braves gens. Le tocsin sonne depuis déjà trop longtemps. Décidément, la philosophie du plus grand nombre me laisse pantois.

Pour contrer cette sentence stupide, j’ai souvent exprimé celle-ci : « Nous vivons certainement plusieurs fois, vies antérieures il y a eu, vies futures, il y aura ».
À part de rares fois, j’ai eu droit souvent à des regards de travers, doublés de pensées peu amènes. (il a disjoncté le gars…) Et pourtant, cette idée est certainement plus cohérente que la première. Du moins, elle permet de se battre encore plus fort pour notre avenir et les générations futures.

Heureusement, on peut encore rêver un peu. Pour longtemps ? Je vous laisse répondre à la question.

Claude Janvier

* http://www.lefigaro.fr/placement/2017/08/17/05006-20170817ARTFIG00004-les-francais-laissent-dormir-leurs-economies-sur-leurs-comptes-courants.php

* https://www.autoplus.fr/actualite/Marche-Auto-Ventes-Voitures-Neuves-France-Fevrier-2018-1525003.html

*https://investir.lesechos.fr/placements/impots/actualites/flambee-de-la-taxe-sur-les-residences-secondaires-1743581.php

* https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/dordogne/perigord/gendarmes-canoe-dordogne-faire-prevention-1524676.html

PS : bientôt, je risque de vous laisser trouver les liens sur l’internet. En effet depuis le 20 septembre 2018, on risquera de payer si on cite des articles de presse. Mais dans quelle société vit-on ? (Loi votée à Bruxelles. Bientôt entérinée dans chaque pays européen ?)