Extradition de Marina Petrella : Sarkozy en Ponce Pilate

Vigoureux communiqué de la Ligue des droits de l’Homme, après la confirmation par Nicolas Sarkozy de l’extradition de l’ex-brigadiste Marina Petrella, qui vivait paisiblement en France depuis 14 ans, au vu et au su de tous, accueillie par la France de Mitterrand en échange d’un engagement à renoncer à la violence : "Nicolas Sarkozy invente la sous-traitance humanitaire. Ce matin, en notre nom à tous, Nicolas Sarkozy a décidé de livrer à son ami Silvio Berlusconi une femme en danger de mort, Marina Petrella. Avec le souhait délicat que les autorités italiennes fassent si possible œuvre d’humanité à sa place. Un cheval de cruauté, une alouette de communication pseudo-humanitaire : cette présidence décomplexée se surpasse chaque jour. De ce qui va maintenant arriver à Marina, Monsieur Sarkozy est, moralement, personnellement responsable. On peut fuir devant son devoir d’humanité, on n’échappe pas à la trace qu’on laissera dans l’Histoire."

Dans le même temps qu’est offert aux guerilléros des FARC l’asile politique, on embastille du terroriste d’il y a … 27 ans ! La droite revancharde, après Cesare Battisti, continue de persécuter les ex-brigadistes par pur acharnement idéologique. Formidable hypocrisie : en la livrant au pays où elle est condamnée à la prison à perpétuité, le président français demande aux autorités italiennes de la grâcier. Pourquoi, dès lors, ne pas avoir refusé l’extradition pour raisons humanitaires ? En réalité, comme Ponce Pilate à propos du sort de Jésus-Christ, Sarkozy s’en lave les mains. Mais s’il arrivait malheur à Marina Petrella, qui se laisse mourir depuis son arrestation, elles seront bel et bien tâchées de sang.