Dans un monde de plus en plus connecté, il semble paradoxal de constater que l’art traditionnel occupe une place de plus en plus importante. Dans les publicités, dans les jeux vidéo et ailleurs, on voit régulièrement des œuvres d’art anciennes ou contemporaines. Je vais donc vous parler d’un livre qui veut revisiter de grands tableaux façon manga. Continuer la lecture de « Quand le Manga réinvente les Grands Classique de la Peinture – Avis »
Étiquette : peinture
Picasso : un artiste aux multiples facettes.
Picasso est l’artiste connu partout dans le monde comme celui qui a su imprimer une direction tout à fait nouvelle au développement ultérieur de la peinture. Mais qui a été, vraiment, Picasso?
Né dans 1881 en Espagne, à Malaga, provenant d’une famille pauvre, héritant son talent de son père qui professait le dessin, il tente sa chance de se manifester dans le milieu artistique et, dans ce but, il déménage à Paris, le centre de la culture à cette époque.
Là, il est accompagné par un ami espagnol, qui partage sa passion pour la peinture et qui se suicide, ne pouvant pas faire face aux cruautés et aux coups durs de la vie qui l’assaillent. Picasso est bouleversé par ce geste et reste affecté pendant longtemps. Voilà la première des facettes que montrera l’adulte Pablo, car on n’analysera pas son enfance et sa puberté. C’est l’aspect hyper-sensible de sa personnalité , c’est-à-dire capable d’une de souffrir intensivement.
Paris ne tarde pas à exercer son influence sur le jeune Picasso. Car il y fait connaissance avec la manière de travailler des impressionnistes. Cezanne surtout le fascine et l’originalité de ce dernier lui inspire la méthode novatrice du cubisme.
Parallèlement à la découverte du cubisme, l’analyse des peintures africaines joue un rôle significatif dans l’évolution de son travail. Ainsi, s’impose la deuxième facette de la personnalité de Picasso, celle d’un grand créateur , facette qui persistera durant toute sa vie et en face de laquelle les autres (amant, époux et même père) pâliront inévitablement.
Mais on doit se montrer juste quand on parle de quelqu’un, même s’il s’agit d’un mastodonte comme Picasso. En ce sens, ce dont nous voulons discuter est son comportement envers Braque qui a contribué pleinement avec sa forte personnalité à la genèse du cubisme. Mais Picasso s’est enorgueilli de prendre pour lui seul la gloire, ne mentionnant jamais le nom de son ami comme le nom de quelqu’un qui a été doué d’aptitudes aussi exceptionnelles que les siennes.
D’ailleurs, tout le monde a conservé le nom de l’espagnol comme initiateur prépondérant du mouvement cubiste.
Serait-il moins génial pour cela? Non, sans doute. Mais on aurait le droit de le qualifier, sans avoir tort, d’un égocentrique . Et, d’autre part, nous croyons que Braque n’a pas été plus inférieur. Seulement le sort s’est montré moins reconnaissant envers sa personnalité, ce qui arrive assez souvent dans l’histoire, surtout dans celle de l’art.
Le musée d’Orsay fait barrage au centenaire de Mirbeau
Faut-il voir, entre les lignes des promesses, garanties, atermoiements, revirements, et finalement renonciations, qui ont balisé et ponctué la désormais non-participation du Musée d’Orsay aux manifestations du centenaire de la mort de l’écrivain (et critique d’art, et mécène) Octave Mirbeau, le muet veto du fort controversé conservateur du musée, Guy Cogeval ?
Que le musée – d’art pictural – de l’Orangerie ait organisé une exposition entièrement vouée à un écrivain, soit. Cette manifestation, Apollinaire, le regard du poète, qui s’achève après quatre mois dans quelques jours (le 18 juillet prochain) se justifiait, selon les propos de la conservatrice, Laurence des Cars, par le rôle de « grand découvreur de l’art de son temps » et « d’acteur central de la révolution esthétique » des premières décennies du siècle passé qu’était l’auteur des Onze Mille Verges et de Mirely et le petit trou pas cher.
Mais dans ce cas, comment ne pas qualifier Octave Mirbeau (†Paris, fév. 1917) d’identiques appréciations élogieuses ? Ce ne peut-être parce qu’il fut, comme Apollinaire, le créateur d’œuvres aux connotations érotiques, dont la plus célèbre reste sans doute, de par sa postérité (quatre adaptations cinématographiques, dont de Jean Renoir et Luis Buñuel), son Journal d’une femme de chambre ?
Mirbeau n’était pas seulement romancier, conteur, pamphlétaire, auteur de huit pièces et comédies. C’était aussi un critique d’art remarquable et sans doute mieux remarqué que ne le fut Apollinaire. Mais aussi et surtout, comme l’écrit Pierre Michel, président de la Société Octave Mirbeau, « le chantre attitré de Monet, Rodin, Vang Gogh, Cézanne, Pissarro, Camille Claudel, Maillol, Bonnard et Vallotton… ». Les points de suspension s’imposent car Mirbeau se prononça aussi sur Gauguin, Seurat, Signac ou encore Utrillo, et tant d’autres, qu’il contribua à lancer, épaula de son hospitalité et de ses deniers.
Mais il avait aussi la plume féroce. Non systématiquement, car il reconnaissait le talent d’un Gustave Caillebotte (†1894) qu’il appréciait sans pour autant adhérer à son approche artistique. Le cas Caillebotte est éclairant. Ce peintre légua 65 tableaux, mais l’Académie des Beaux-Arts s’offusqua que 27 soient dus à des peintres vivants (dont Cézanne, Degas, Manet, Monet, Renoir et Pissarro, et Berthe Morisot). Ils furent donc retournés aux héritiers, puis dispersés, les 38 admis entrant dans la collection du musée du Luxembourg. Mirbeau tempêta et même ridiculisa l’administration des Beaux-Arts.
Remarquons au passage que Les Raboteurs de parquet, de Caillebotte, fut refusé par le jury du Salon officiel de 1875, mais qu’il figure au musée d’Orsay (avec cinq autres de ses toiles et un pastel).
Des fin 2013, la Société Octave Mirbeau s’adressait au conservateur du musée d’Orsay, Guy Cogeval, en proposant l’organisation d’un « parcours Mirbeau ». Faute de réponse, une relance fut tentée en mai 2014. Elle resta elle aussi ignorée. Mais courant août 2015, le musée, si ce n’est son conservateur, commença à se déclarer intéressé. Tout semblait devoir aller pour le mieux en totales convergences de vues… Mais, fin juin dernier, tout est remis en question par le musée : plus de parcours thématique, de représentations théâtrales, ou même de conférences dans l’auditorium. Même pas de visite guidée, ce qui avait, pourtant, été tout naturellement, validé.
Les péripéties de cette mauvaise farce, et sa chronologie, sont consignées sous forme de lettre ouverte sur le site de la Société (entrée « Musée d’Orsay »). Consultez, c’est édifiant !
On ne peut qu’imaginer – et on voudrait croire, à tort – que le conservateur, Guy Cogeval, aurait pu (le conditionnel s’impose) balayer d’un revers de main le travail conjoint de ses équipes et de la Société. Pourquoi ? Par tocade, ou crasse ignorance, dédain, ou sentiment qu’un Mirbeau reste un personnage plus sulfureux qu’un Georges Darien (Le Voleur, Biribi, Bas les cœurs !..), ou encore un Genet, ou tant d’autres auteurs et intellectuels de « mauvais genre ». Est-ce la marque d’une morgue élitaire déplacée et surtout méprisante ?
Si Guy Cogeval manquait de références pour se convaincre de l’opportunité d’associer le musée aux manifestations du centenaire, il lui suffisait de consulter, en ligne, la section des noms propres du Dictionnaire Octave Mirbeau (paru aux éditions L’Âge d’homme, 1 500 entrées ; une cinquantaine pour les patronymes A et B, puis j’ai cessé de compter jusqu’au dernier, Zola). C’est en accès libre, et la référence absolue pour mieux comprendre les relations de Mirbeau avec des artistes (ou d’autres critiques, comme Apollinaire, qui admirait Mirbeau, qu’il tenait pour « seul prophète de ce temps », ou Baudelaire, dont Mirbeau rejoignit le Comité d’honneur se vouant à lui dresser un monument).
Alain (Georges) Leduc, romancier et critique d’art, auteur du dictionnaire Les Mots de la peinture (Belin éd.), seconde Pierre Michel au sein de la Société Octave Mirbeau. Il mènera campagne pour faire fléchir la direction du musée. Une pétition sera aussi lancée sur Change.org.
Immensément célèbre de son vivant, Mirbeau s’est retrouvé en quelque sorte ostracisé, car estimé trop nihiliste, pacifiste, athée, anticolonialiste, antiraciste, érotomane, trop proche des préoccupations du petit peuple, méprisant envers les castes politiques et possédantes (il prônait d’ailleurs l’abstention aux élections).
Cela lui valut une postérité toute relative : il disparaît peu à peu des manuels scolaires, les rééditions de ses textes politiques et sociaux se raréfient (dernières en date, en 2011, La Grève des électeurs et Interpellations), et La Pléiade l’ignore encore superbement. Jules Vallès, oui, à la rigueur, dans un petit coin, au détour d’un paragraphe, mais Mirbeau, depuis les années 1980, semble traité – hormis en quelques cercles universitaires ou érudits – en paria.
Il s’était montré, à l’égard de la presse vénale, encore plus caustique que le Balzac de la Nomenclature. On lui doit aussi des diatribes implacables contre les œuvres dites à présent humanitaires (de « juteux placements de fonds »).
Dans ces conditions, difficile de trouver des partenaires financiers, des marques désireuses de s’associer à des manifestations lui étant dédiées. La page des partenaires du musée (sur le site) est éloquente : hormis Ulule, peut-être, ou encore Télérama, du bout d’un doigt ganté sortant d’un bénitier, qui se commettrait avec Mirbeau ?
Serait-ce là le vrai fond du problème ? Dans ce cas, avoir au moins le courage de l’écrire, dès les premières prises de contact, et sans laisser germer puis croître des espoirs illusoires longtemps entretenus, était la seule attitude, mettons, « digne », ou plus prosaïquement, courtoise.
Pour la Société, la déception est « immense et cruelle ». Elle est très largement partagée.
Le Tableau : un film d’animation aux couleurs d’une toile
Il est rare de tomber sur des oeuvres cinématographiques hors normes. Le Tableau fait partie de ces films d’animation qui ne laissent pas indifférents. Par sa beauté graphique et son message moralisateur et empreint d’espoir, il vaut le détour. Mais au fait, de quoi parle-t-il exactement ?
Cette histoire pourrait commencer par "Il était une fois" mais ce ne sera pas le cas. Car, l’intrigue du "Tableau" est à la fois belle et poignante.
Même au sein des tableaux, il y a une certaine hiérarchie. Le tableau du film d’animation a été laissé à l’abandon par son peintre. Du coup, les personnages de la toile inachevée se sont scindés en trois clans bien distincts. Les plus hauts dans la classe sociale sont les Toupins. Orgueilleux et vaniteux, ils n’hésitent pas à rabaisser voire persécuter les Reufs… les plus misérables, car ces derniers ne sont encore que des esquisses.
Au milieu, il y a les Pafinis qui se démarquent des Toupins par leur manque de couleur. Tout ce beau monde cohabite tant bien que mal dans ce tableau.
Mais, un soir, un Toupin décide de se rebeller. Il ne supporte plus la cruauté de ses semblables d’autant plus qu’il est amoureux d’une Pafini. Accompagné de deux membres des autres castes, il va se mettre à la recherche du peintre pour lui demander de finir sa toile.
Le Tableau est un film d’animation artistique très bien esquissé. Les personnages sont très touchants et nous embarquent dans une histoire attachante et remplie de bonnes surprises. Le périple de ces êtres à travers différentes toiles est fascinant et ne peut que nous captiver. Plus qu’une quête, c’est une véritable aventure onirique qui s’offre à eux et aux spectateurs également.
Au début du film d’animation, on aurait pu penser que l’histoire d’amour entre le Toupin et la Pafini serait la pierre angulaire de l’histoire mais il n’en sera rien. C’est plutôt une invitation au rêve et à l’évasion qui nous attend dans cette oeuvre poétique à souhaits.
Même si le dénouement pourrait sembler un peu trop expéditif sur les bords, force est de constater que ce film d’animation marque… dans le bon sens du terme !
La Joconde un plagiat ? De Vinci un copieur ?
La Joconde, aussi connue sous le nom de "Mona Lisa", serait-elle une fidèle copie de l’oeuvre d’un autre peintre contemporain à Léonard de Vinci? La Joconde du Louvre, souvent imitée, jamais égalée, est-elle unique? Est-t-elle réellement issue de l’encéphale de Léonard de Vinci ? Le doute aujourd’hui est permis à la suite de la découverte d’une "Joconde II" au musée du Prado à Madrid.
Explications.
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Les peintres montmartrois plagiés et en bisbille
J’avoue, j’avoue tout : les faits sont largement prescrits, mais j’avais été tenté d’escroquer des touristes londoniens, au détriment aussi des peintres de la place du Tertre, à Montmartre. Ces derniers doivent à présent faire face à de tout autres contrefacteurs, et les peintres, qui se bisbillent, font au moins front commun contre les imitations et reproductions fabriquées hors de France.
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Mamie fait des bétises
Je vous ai parlé il n’y a pas très longtemps d’art et de peinture. Peut-être que certains d’entre vous ont eu envie de se lancer dans cette activité.
Tais-toi et peins…
Un chassis,
Trois pinceaux
Mon ptit gris,
Deux couteaux
Les pigments,
Eclatants
Un peu d’eau,
Ce qu’il faut…
Bout d’chiffon,
Quelques bonbons,
Chevalet,
Lunettes sur le nez
Mine de plomb,
Mie de pain,
Un crayon,
Du fusain
Une esquisse,
Quel délice !
Une vision,
C’est trop bon !
Une toile,
Un tableau,
Du travail,
Du gesso
Glisse la martre,
L’oeuvre à Montmartre ?
Une pause,
Une clope,
J’ai des doutes,
Quelle déroute !
C’est reparti
Et je finis,
Ma signature
Et me rassure
Un chassis,
Trois pinceaux,
Mon ptit gris,
Deux couteaux
J’ai une envie,
C’est reparti
Un tableau,
A nouveau
Vie d’artiste,
Quel sacrifice !
Mon tableau,
Mon bourreau !
Pas de répit,
Encyclopédie
J’ai le cerveau,
comme un dico
Un chassis,
Trois pinceaux,
Mon ptit gris
Deux couteaux…
Exposition « corps et ombres » de Caravage
En ce moment et jusqu’au 14 octobre se tient une magnifique exposition sur les oeuvres du maître Caravage. L’originalité de cette expo est qu’elle est située sur deux villes différentes, aux musée Fabre de Montpellier et au musée des Augustins de Toulouse. cette double et complémentaire exposition a pu se faire en collaboration avec le Los Angeles Museum County of Arts et le Wadsworth Atheneum Museum of Art de Hartford.
Ce sont plus de 140 oeuvres des maîtres de la peinture européenne du 17ème siècle qui s’offrent au regard curieux des amateurs. Des oeuvres de Caravage donc mais aussi de certains de ses disciples comme les illustres de La Tour ou Rembrandt…
Remarquez le caractère envoûtant, prestigieux, classieux des musées choisis pour cette exposition comme le musée des Augustins de Toulouse avec son histoire déjà étoffé de la réception de nombreuses collections majeures. Ce site est particulier avec son côté religieux, spirituel car il s’agit d’un ancien couvent (maintes fois détruit puis reconstruit au fil des collections exposées ).
Mais revenons à l’essentiel de l’exposition; les grands Maîtres qui exposent comme Caravage, Rembrandt, Vélasquez, rappeler qui ils étaient, qu’elles étaient les influences qui nourrissaient leurs oeuvres et situer le contexte de l’époque du 17 ème siècle en Europe…
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Regards de Femmes – Exposition – Chadia HAJNASSAR
Chadia HAJNASSAR
Regards de femmes
L’Office National Marocain du Tourisme de Paris a mis en valeur la Culture marocaine à travers le regard d’une femme Chadia Hajnassar, à l’occasion de l’exposition qu’il a accueilli du 8 mars au 4 mai 2012.
Comme on peut le lire dans sa biographie : "Le message de Chadia est de montrer que contrairement aux idées reçues, la femme marocaine, malgré ses conditions de vie difficiles, jouit pleinement de la vie. Des scènes festives en sont l’illustration telles que les chants ou encore la danse de la Guedra. Par ailleurs, l’artiste peintre ne néglige pas les traditions marocaines où l’homme est présent comme la Fantasia ou les musiciens et danseurs Gnaouas. "
C’est au cœur de l’authentique que la culture a pu s’exprimer. Et quand le pinceau de l’artiste appose sa touche de créativité d’une finesse incomparable, le tableau offre une majesté à l’expressivité étonnante.