Etats-Unis: Exécution d’un innocent?

C'est aujourd'hui que doit être exécuté Troy Davis, 38 ans, noir américain, condamné à mort pour le meurtre d'un policier blanc en 1989.

En effet, alors qu'il tentait de s'interposer dans une rixe à Savannah (Georgie/Etats-Unis), Mark McPhails, policier blanc a été asassiné. En 1991, lors du procès de ce meurtre, Troy Davis a été reconnu coupable du meurtre et condamné à la peine capitale.

Le problème est que l'homme a été condmané tout en n'ayant jamais avoué ce meurtre. Encore que cela ne présume pas obligatoirement de son innocence. Mais d'autres volets de cette affaire peuvent tout de même faire planer un doute sérieux sur sa culpabilité. En effet, sur les 9 témoins sur lesquels s'est appuyé le jury pour prononcer son verdict, 7 se sont depuis rétractés, déclarants avoir subi des pressions policières avant de temoigner au procés. De plus, aucune preuve matérielle ne démontre la culpabilité de Troy Davis dans cette affaire. Et pour couronner le tout, l'arme du crime n'a jamais été retrouvée.

Il y a donc très largement de quoi se demander si le seul crime de cet homme ne serait tout simplement pas d'être noir!!

Et ce n'est pas tout, car ses avocats ont fait une dernière tentative pour sauver leur client de l'injection, demandant à la Cour Suprême des Etats-Unis de prendre ce dossier en mains. Ils ne sont pas dupes et n'espèrent pas qu'il soit innocenté aussi "facilement", mais au moins que soit reconnu que sa condamnation est arbitraire compte tenu du dossier d'accusation. Mais là encore se pose un problème. Alors que Troy Davis doit être exécuté ce soir à 19 heures (heure locale de la Georgie), la Cour Suprême ne pourra pas examiner ce dossier avant le 29 septembre (soit six jours après l'éxécution) parce qu'elle est… en vacances.

Bien sur on aurait pu imaginé que les avocats la saisirait bien avant que le jour de l'exécution n'arrive, mais cette saisie fait suite à la confirmation de la peine (par le comité des grâces de Géorgie) le 12 septembre.

Troy Davis bénéficie malgré tout, et depuis des années, du soutient de l'Union Européenne, du Pape Benoit XVI, d'Amnesty Inernational, du Prix Nobel de la paix Desmond Tutu, mais aussi aux Etats-Unis, des membres du congrés.

C'est dire si dans cette affaire  les doutes quant à la culpabilité du comdamné sont énormes. Quoi qu'il arrive, ce soir, un innocent (de plus) perdra peut-être la vie, dans ce pays qui se dit défenseurs des libertés et de la Démocratie.