Les parrainages doivent rester publics.

 Marine Le Pen a du mal à obtenir les 500 parrainages requis pour participer à la présidentielle. Elle prétend que c’est parce qu’ils sont rendus publics. C’est pour cette raison que le FN a transmis une question prioritaire de constitutionnalité au conseil constitutionnel.

 J’espère bien que cette question sera rejetée. Je trouve normal que les citoyens sachent à qui leur maire apporte sa signature. Je trouverais très désagréable d’apprendre que le premier magistrat de ma commune apporte son soutien au FN alors que j’ai voté pour lui. Si j’apprenais une telle chose, je lui ferais savoir illico ce que je pense de lui et je ne lui apporterais plus ma voix à l’avenir. J’entends dire qu’il serait anormal qu’un « courant de pensée » qui représente près de 20 % des intentions de vote doit être présent à la présidentielle. Je répondrai que le Front National n’est pas tout à fait un parti comme les autres et que s’il n’obtient pas ses parrainages c’est justement pour cette raison. Si j’étais maire, je ne donnerais sûrement pas ma signature au FN donc je comprends l’hésitation de beaucoup. Aux élections précédentes, Jean-Marie Le Pen a été qualifié de justesse et on peut penser que Marine pourra passer la barre fatidique des 500, mais si ce n’était pas le cas, ce serait un premier motif de satisfaction.

Il faudrait trouver un autre système que le parrainage par des maires qui est absurde. Pourquoi les maires ont-ils la possibilité de décider qui doit se présenter ou pas ? Olivier Besancenot et Corinne Lepage proposent de remplacer ce système par la signature de milliers de citoyens. Quant au président de l’Association des maires de France, il déclare que « le parrainage ne doit pas être un droit de veto destiné à empêcher une candidature adverse ». C’est pourtant bien ce qui se passe. Si d’aventure Marine Le Pen ne peut concourir, on se demande à qui va profiter cette défection. Je parierais bien pour l’ami Mélenchon, l’autre candidat antisystème, aux antipodes du FN mais qui fait ses choux gras du mécontentement populaire.