« CASSE TOI POV CON », c’est ce que l’on pouvait lire sur la pancarte

"Casse-toi pov con", c’est ce qu’on pouvait lire sur la pancarte brandie par Mr Eon, en août de cette année, au passage de la voiture présidentielle. 

 

Rappelons les faits :

 

Alors qu’il roulait à vélo près du boulevard où la voiture présidentielle de Nicolas Sarkozy s’apprêtait à passer. Il avait réussi à sortir une pancarte où il était inscrit "casse-toi pov con".

Elle était, d’après lui initialement créée pour une manifestation en faveur des sans-papiers, prévue en marge de la visite du Chef de l’Etat Français. Il avait alors été interpellé par deux policiers en civil, le 28 août. 

Mais rappelons tout de même, que Nicolas Sarkozy avait lui aussi insulté une personne au salon de l’agriculture, en lui disant "casse-toi pauvre con", en février. 

Pas étonnant alors, que les citoyens français reprennent en cœur "le slogan favori" du Chef de l’Etat.

Assigné devant les tribunaux Mr Eon précisera : 

– "Je ne suis pas un voyou, je n’injurie personne. La citation était destinée à celui qui voulait bien la prendre pour lui". 

Mr Hervé Eon a le sens de la répartie et beaucoup d’humour.

 

Il est poursuivi pour offense au Président de la République.

Ce jeudi, le tribunal de Laval a mis en délibéré au 6 novembre, son jugement dans cette affaire.

 

Et le parquet a requis contre lui, 1000 euros d'amende. Mais ce n'est rien comparé à ce qu'il risquait, pour insulte au Chef de l'Etat.

 

Certains articles de la loi stipulent :

 

Que l'offense au Président de la République par l'un des moyens énoncés, c'est-à-dire par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l'écrit, de la parole ou de l'image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique est punie d'une amende de 45.000 euros.

 

Le Président de la République va avoir du travail sur la planche. Car en effet, s’il compte poursuivre tous les auteurs d’écrits,  de dessins ou d'images truquées qui circulent sur le net sur sa propre personne.

Il va falloir qu’il assigne en justice des milliers de personnes et ce même dans d’autres pays que la France.  

Comment un Président de la République, insultant lui-même les citoyens de France, les traitants de "pauvre con", peut-il après s’étonner d’une telle dérive et de si peu de respect à son égard.

On obtient toujours ce que l’on crée soi-même. 

 

Le procureur de la République de Laval a estimé :

– "que lorsque l’on insulte le Président, on insulte l’institution".

 

Oui bien sûr, mais on insulte tous les français, lorsque c’est le Président de la République lui même, qui dit à une personne, l'insultant "casse-toi, pauvre con".

Alors dans ce cas là, qu’elle doit-être la peine, l’amende au regard de tous les français qui se sont senti insultés, bafoués ? 

 

Mr Eon est un chômeur de cinquante six ans et ancien conseiller général PS à Laval.

Le Sénateur PS de l’Essonne Jean-Luc Mélenchon est entendu dans cette affaire en tant que témoin de moralité du prévenu.

Il précise :

-"Il faut éviter la jurisprudence Eon, qui veut que dès que quelqu’un brandit une pancarte "Casse-toi pov con", il soit poursuivi par le président de la république. Tout cela ridiculise la fonction présidentielle. C’est totalement absurde, jamais Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand ou Jacques Chirac n’y ont eu recours". 

 

Le tribunal, aurait selon lui engagé les poursuites de sa propre initiative et précise qu’il n’y aurait pas de plaignant dans cette affaire.  

Nous suivrons donc cette affaire, avec beaucoup d’intérêt.