Obama boycotte la conférence internationale sur le racisme

Les États-Unis ont claqué la porte de la précédente conférence sur le racisme organisée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU en 2001 à cause d'un différend concernant l'État d'Israël qui avait été accusé par cet organisme de soutenir des États racistes et parce que le mouvement sioniste défend l'appartenance religieuse pour établir et maintenir l'État d'Israël. Ainsi, toute personne d'origine juive a le droit de s'installer en Israël, mais les non-juifs qui en ont été chassés en 1948 ou après, ainsi que leurs descendants, ne peuvent le faire. Cette discrimination est considérée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU comme un acte de racisme institutionnalisé.

Aussi, si le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a été complètement ignoré par le gouvernement de George W. Bush depuis 2001, nombreux étaient ceux qui espéraient que les choses allaient changer avec le nouveau gouvernement de Barack Obama et que le débat sur le racisme allait enfin avancer. Hélas, si Washington a bien accepté d'envoyer un observateur à la Conférence "  Durban II " sur le racisme qui doit se tenir au Palais des nations à Genève du 20 au 24 avril, un responsable du département d'État a annoncé que les États-Unis ne participeront pas à la Conférence !

Mais plutôt que de critiquer cette attitude du gouvernement Obama, la réaction de Washington devrait plutôt nous fait réfléchir à l'attitude du Conseil des droits de l'homme de l'ONU accusé par les États-Unis de favoriser une opinion anti-israélienne.

En effet, que reproche le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Israël ? D'une part, de s'être compromis avec des États qualifiés de non-démocratiques et racistes pour assurer sa survie lors de la création de l'État juif dans des territoires fortement hostiles à une époque où Jérusalem cherchait désespérément des alliés. Cette attitude envers ces États a fort heureusement changé depuis que les forces de Tsahal se sont montrées capables de défendre les frontières d'Israël. D'autre part, le Conseil des droits de l'homme critique le mouvement sioniste qui prône l'union d'un peuple sur des critères de religion alors que la majorité des états du monde le font sur des critères sanguins ou de territorialité. Mais l'ONU a-t-elle oublié qu'avant 1948 l'État d'Israël n'existait pas, et que son peuple avait été dispersé aux quatre coins de la planète par la diaspora ? Comment un peuple sans terre peut-il se reconnaître, si ce n'est en créant une sorte de " terre spirituelle " ?

Encore une fois, loin de moi l'idée de vouloir soutenir aveuglément l'État d'Israël en acceptant les exactions commises contre le peuple palestinien, mais le chemin de la paix n'est-il pas d'essayer de comprendre chacune des deux parties ? Il est évident que les Palestiniens ont droit à un pays souverain, mais il faudrait que ces derniers reconnaissent ce même droit aux Israéliens.

Aux dernières nouvelles, la France elle-même serait prête à se retirer de cette conférence si l'État d'Israël était " stigmatisé ".