18 salafistes condamnés à de la prison ferme

TUNIS – Le tribunal de première instance de Tunis a condamné samedi 18 salafistes originaires de la région de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest de la Tunisie, à des peines allant d’un à huit ans de prison ferme pour des délits à caractère « terroriste » et relaxé le 19e prévenu, a-t-on appris auprès de l’un de leurs avocats, Me Samir Ben Amor. Accusés à des degrés divers d' »appartenance à une organisation terroriste opérant à l’intérieur du pays« , six des prévenus ont écopé de huit ans d’emprisonnement, trois de six ans et trois autres de quatre ans. Les cinq restants, reconnus coupables de n’avoir pas alerté les autorités de projets terroristes, ont été condamnés à un an de prison.

Considéré comme « l’idéologue » du groupe, Khatib Boukhari a été, pour sa part, condamné à trois ans de prison ferme pour n’avoir pas, lui aussi, alerté les autorités d’actes terroristes qui se préparaient et pour avoir abrité chez lui des « réunions de membres d’une organisation terroriste« . Agé de 53 ans, Khatib Boukhari qui a séjourné de 1985 à 1994 en Arabie Saoudite en tant qu’infirmier, a perdu la vue cinq ans après son retour en Tunisie. Son fils, Oussama, jugé dans le même procès, a été, quant à lui, relaxé. L’un des griefs retenus contre un des six condamnés à la peine maximale, Mokhtar Akkouri, est d’avoir vendu la maison héritée de son père pour financer une organisation terroriste.

Lors de leur interrogatoire, les accusés ont, selon Me Ben Amor, nié les faits qui leur étaient reprochés, en déclarant que les aveux consignés dans les procès-verbaux leur ont été extorqués sous la torture. Leurs avocats ont plaidé la relaxe, en mettant en avant les « irrégularités » ayant entaché la procédure judiciaire et les « accusations non fondées » attribuées à leurs clients.

Les prévenus ont été arrêtés parallèlement aux affrontements sanglants qui avaient opposé fin décembre 2006 et début janvier 2007 notamment à Soliman, une localité située à 35km de Tunis, les forces de l’ordre à un groupe armé appartenant à l’organisation « Soldats d’Assad Ibn Al Fourat« , du nom d’un chef de guerre arabe. Selon les autorités, le noyau du groupe composé de six personnes, s’était infiltré de la frontière algérienne, muni d’armes et d’explosifs et projetait de s’attaquer à des institutions et deux ambassades étrangères, celles Etats-Unis et de Grande-Bretagne.

Fait rare en Tunisie, ces accrochages avaient fait 14 morts, dont un officier de l’armée et un agent de police et 12 salafistes. Parmi eux, figurait leur émir Lassaâd Sassi, un ancien « Afghan » qui avait des liens avec l’ex-groupe algérien pour la prédication et le combat (GSPC), devenu la branche d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Trente personnes impliquées dans ces affrontements ont été récemment condamnées dans un procès distinct à de lourdes peines dont une à la peine capitale et huit autres à la prison perpétuité. (AP – 12.04.2008)

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