Des pluies et des panaches chargés de vapeur d’eau : Vers une éruption explosive du Popocatepetl ?

Suite de : Des flux d’eau : Le Popocatepetl vers une éruption explosive phréatomagmatique ?

Depuis le 23 Juillet 2013 et la publication, par le Ministère de l’Intérieur mexicain, du Bulletin N° 196, déclassant le niveau alerte volcan de Jaune Phase III à jaune Phase II, l’activité sismique et volcanique du Popocatepetl a paru faire une pause : le nombre d’exhalaisons d’intensité basse à modérée et accompagnées d’émissions de vapeur d’eau, de gaz et, occasionnellement de cendres ont donné l’impression de stagner à un maximum de 50 par 24 heures ; la plume, souvent ténue, s’est élevée, au plus, à 200 mètres d’altitude au-dessus de la zone cratérale : 1 à 2 séismes tectonicovolcaniques ont été enregistrés par jour : les tremblements de terre de basses fréquences et de longue période, – LPs -, les séismes hybrides et les tremors éruptifs et de déplacement des fluides magmatiques ne se sont quasiment pas manifestés… Le rétrogradation de l’alerte volcan au niveau jaune Phase II a même parue justifiée. Pourtant, les instruments d’enregistrement sismiques enregistrant des flux d’eau dans la cheminée et les conduits magmatiques, des flux attribués aux épisodes de pluviaires, le signe peut être inquiétant car il peut indiquer la présence d’un milieu hydraulique proche du magma, ou en contact avec lui.

imagenPopoTochimilco 5.jpgCela paraît si vrai qu’à partir du 25 Juillet, une incrémentation des processus sismique et volcanique est apparu : 81 exhalaisons de basse intensité enregistrées le 25 Juillet, 127 le 26 Juillet, un petit répit d’un maximum 50 du 27 au 29 Juillet, 137 le 30 Juillet, toutes accompagnées d’émissions denses de vapeur d’eau et de gaz et, par intermittence, avec une importante concentration de cendres ; durée des tremors et, signe de fracturation des roches, nombre de séismes tectonicovolcanique, de magnitude toujours supérieure à 2.2, atteignant 2.9, d’hypocentre se localisant dans la cheminée magmatique ou au niveau basal de l’édifice volcanique, en augmentation sensible ; observation d’incandescences au-dessus du cratère sommital ; détection de LPs et de tremblements de terre hybrides ; et hauteur des panaches, bien que denses à très denses, perturbée par des vents forts les faisant dériver rapidement, s’élevant entre 200 et 500 mètres d’altitude.

imagenPopoTochimilco 4.jpgDès les premières heures de la journée du 01 Août, après observation durant toute la nuit d’une conséquente incandescence sur une à deux centaines de mètres au-dessus du cratère, le processus volcanique, faute de connaissance des informations sismiques, semble s’accélérer : le panache, majoritairement composé de vapeur d’eau et de gaz volcaniques, bien que de quelques centaines de mètres de hauteur, les vents forts le faisant rapidement dériver vers le Nord-Ouest, l’Ouest et le Sud-Ouest, s’épaissit de plus en plus ; les explosions sont de plus en plus nombreuses et sont accompagnées de plumes très foncées, parfois rougeoyantes, essentiellement de cendres et, la non présence de roches se caractérisant par l’absence de retombées avalancheuses sur le haut de l’édifice vulcanien, de matériaux, – téphras et fines particules de lave tout particulièrement -, incandescents. En outre, et c’est le signe de présence d’eau dans le corps du cône et dans sa partie basale, générés par l’évaporation, des nuages lenticulaires blancs, enserrent, par intermittence, la partie médiane du colosse, à hauteur du cône ruiné du volcan El Fraile.

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imagenPopoTochimilco.jpgNeige et pluies n’ont cessé, depuis plusieurs jours et semaines de s’abattre sur le Popocatepetl, de s’infiltrer et de s’amasser dans le bâti volcanique et à sa base, et, le rendant probablement instable, de gorger d’eau tout l’édifice… Aussi toutes les craintes ne peuvent qu’être émises sur la suite du processus d’autant qu’un dôme de lave occupe tout le plancher du cratère central et qu’il ne cesse d’enfler obstruant la sortie de la cheminée…

 

 01 Août 2013 © Raymond Matabosch

Mexique… La malédiction de l’île aux poupées…



Amis lecteurs, je viens vous faire trembler… Peupler vos pensées d’horribles cauchemars… Installer dans vos esprits une terreur qui ne vous quittera jamais plus…

Sortez chapelets, crucifix et amulettes !

Par contre, si rien à priori ne peut ébranler votre quotient émotionnel, bien que je vous conseille d’emporter dans vos bagages quelques litres d’eau bénite, vous pourrez partir visiter un de ces endroits faisant partie des plus étranges de la planète.

Il s’agit d’une île réputée démoniaque, abandonnée à proximité d’un lac dans les environs de Mexico, éloignée des principaux attraits touristiques, dans le district de Xochimilco plus précisément.

 

Tout commence en 1950…

Un paysan local mexicain, Don Julian, décide subitement de tout quitter, caressant le rêve de vivre désormais en ermite sur une île totalement déserte…

Quelques vieux sages l’avaient pourtant prévenu, que cette dernière était hantée par le fantôme d’une petite fille, qui autrefois était venu se noyer dans les eaux du lac…

Il s’était esclaffé et rien n’avait pu venir égratigner ses envies de Robinson Crusoé…

Il déchanta bien vite, après avoir crû apercevoir des ombres se promener furtivement devant sa cabane et entendu des voix…

 

En bon mexicain superstitieux, il décida pour calmer le spectre errant de la petite fille et ne pas être victime de manifestations surnaturelles, de lui offrir une poupée à la date supposée de l’anniversaire de sa mort.

Curieusement toute manifestation cessa…


 

Convaincu d’avoir apprivoisé le fantôme, comme une tradition, chaque année il commémorait l’anniversaire de la noyade en offrant une nouvelle poupée en hommage à la jeune victime…

Cela dura 63 ans !

Fait extrêmement troublant, Don Julian fut retrouvé mort en 2001, noyé à l’endroit même où la petite fille était elle-même morte.

Depuis, son fils Anastasio pour conjurer le sort sans doute, perpétue la tradition chaque année.

Par contre et c’est ce qui donne à l’île un côté film d’épouvante de Steven Spielberg, les arbres sont jonchés de poupées en porcelaine ou plastique, mutilées pour la plupart, ou encore exposées dans des positions de grandes souffrances ou supplices.

 

Inutile de dire que l’endroit est des plus macabres…



 

Rien n’empêche cependant les touristes en mal de frissons, de venir visiter via des canaux et en barque, l’endroit reconnu comme le plus sinistre du Mexique.

On raconte que l’on ne revient pas indemne de l’île aux poupées et que même les plus courageux avouent ressentir un étrange sentiment, totalement indéfinissable mais suffisamment conséquent, pour que l’on se retourne de nombreux jours après la visite, avec cette étrange impression d’être suivi.

 

Mais vous… Seriez-vous prêts à visiter l’île sans la moindre appréhension ? 

Des flux d’eau : Le Popocatepetl vers une éruption explosive phréatomagmatique ?

Suite de : Mystère autour d’une éventuelle explosion du dôme, volcan Popocatepetl…

Le 21 Juillet 2013, dans son rapport quotidien de 16 h 00, le CENAPRED signale, laconiquement, « …En outre, un tremblement de terre tectonicovolcanique de magnitude 2.4, a été enregistré Également des signaux d’écoulement d’eau ont été détectés … » La présence de signaux afférents à des flux d’eau, donc la présence d’un domaine hydraulique, dans le corps de l’édifice du Popocatepetl, en contact ou pas avec le magma, est relativement inquiétant… car le contact entre le magma chaud, 1.100° C environ, et l’eau génère la formation de vapeur dont le volume vient s’ajouter à celui des gaz magmatiques. L’expansion de tous ces gaz entraîne des explosions particulièrement puissantes qui pulvérisent le magma ainsi que les roches encaissantes, les projetant, hors du milieu hydraulique, à plusieurs centaines de mètres de hauteur et les éruptions hydromagmatiques, – ou phréatomagmatiques -, caractérisent ce type d’explosion résultant de la rencontre eau-magma.

 

Les explosions phréatomagmatiques.

 

En outre, en milieu basaltique, quand le magma rencontre, en profondeur, de grandes quantités d’eau, il se produit plusieurs phénomènes simultanés :

– l’eau se vaporise donc la pression des gaz s’accroît énormément ;

– une partie du magma se solidifie très rapidement et donne du verre volcanique, – sans microlites, hyalin – ;

– le magma réagit chimiquement avec l’eau, il y a hydratation du verre volcanique avec formation de palagonite, – minéral jaune argileux – ;

– le magma, refroidi, devient plus visqueux ;

tout ceci augmente considérablement l’explosivité du magma. Le magma et les roches encaissantes seront pulvérisés et projetés haut et loin, sous forme de panaches noirs, mélangés à de l’eau, panaches blancs.

 

En conclusion.

 

De fait, un tel contexte interpelle et nous pouvons nous interroger, en toute raison de cause, sur une éventuelle suite explosive quant au processus éruptif qui affecte le Popocatepetl.

 

Suite : Des pluies et des panaches chargés de vapeur d’eau : Vers une éruption explosive du Popocatepetl ?

 

22 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Revue de détail des volcans actifs du Mexique : Une bombe à retardement, le volcan Las Tres Vírgenes

Suite de : Revue de détail des volcans actifs du Mexique : Le Popocatepetl et le Fuego de Colima

 

Le volcan Las Tres Vírgenes.

 

Avec une récente éruption, le 6 Juillet 2001, le volcan Las Tres Vírgenes, 2.054 mètres, est situé dans la municipalité de Mulegé, dans l’État de Basse-Californie du Sud et la péninsule de Basse-Californie au Nord-Ouest du Mexique dans les montagnes de la Sierra de San Francisco, près de la frontière entre les États de Basse Californie et de Basse Californie Sud. Culminant à 2.054 mètres, il est composé de trois volcans, alignés Nord-Sud, El Viejo, le plus ancien, au Nord, El Azufre au milieu, et le plus jeune, La Virgen Tephra, au Sud-Ouest. La Virgen Tephra, étant de loin le plus remarquable des trois, est communément appelé « Las Tres Vírgenes ». C’est un stratovolcan andésitique avec de nombreux dômes de lave dacitique et des coulées de lave sur les flancs. Son activité volcanique peut être liée à la faille quaternaire qui le cisaille. Ses dernières éruptions se seraient produites, l’une en 1857 et la seconde, suivant une carte dessinée par le missionnaire jésuite croate, Ferdinand Konščak le 25 Mai 1876 ± 15 ans, sur La Virgen Tephra. Mais la seconde date bien qu’une coulée lavique andésitique sommitale corresponde à l’événement, par absence de téphras, est contestée. Au différent, une coulée de lave basaltique a été datée de 36.000 ans BP, une seconde de 24.000 ans BP et un fragment de charbon de bois, prélevé dans un dépôt volcanique, de 6.515 ± 50 ans BP. Cette dernière date est tout autant contestée, l’exposition à l’hélium donnant, à l’uranium, un âge Pléistocène tardif pour cet événement, même si elle est l’expression d’une éruption explosive, de type plinien, source un évent sur le flanc Sud-Ouest, attestée par datation au radiocarbone.

Las Tres Virgenes.jpgLas Tres Virgenes font partie intégrante d’un complexe volcanique plus étendu regroupant, outre la Tres Virgenes, La Reforma caldera, El Aguajito Caldera et les dômes de Las Tres Tortugas. Le complexe volcanique est situé à l’intérieur de la zone de rift du Golfe de Californie et s’inscrit sur une crête volcanique qui s’étend de la côte orientale de la Basse-Californie jusqu’au bassin de Guaymas, centre actif d’épandage du fond marin. Le volcanisme y a progressé dans un sens anti-horaire de La Reforma caldeira à l’Est, – 1,6 à 1,4 millions d’années -, l’Aguajito caldera au Nord-Est, – 1,2 à 0,5 millions d’années -, et les édifices centraux de ventilation El Viejo et El Azufre à l’extrémité Nord, La Virgen Tephra, une édifice volcanique d’un volume de 15 kilomètres cubes composé de dépôts effusifs, ayant formé le bâti initial mais non datés, recouverts de dépôts pyroclastiques résultant de la dernière phase d’activité explosive, se localise à l’Ouest du complexe. Les coulées de lave mafiques, basalate à andésite basaltique, formant le flux Sud, le plus récent, 6.515 ± 50 ans BP, et le Champ basaltico-andésitique Sud-Borrego, 26.000 ± 8.000 ans BP, ont été émises à partir de deux vastes lobes de, respectivement, 3,4 kilomètres et 2,7 kilomètres de longueur. Enfin, trois récents dômes de laves mafiques, estimés d’âge Holocène palynozone Subboréal supérieur, – 1350 ans BP à 850 -, et caractérisés par des manifestations géothermiques de surface reposant sur un réservoir géothermique superficiel situé à la base Nord-Est du complexe volcanique, se circonscrivent au Sud de Las Tres Vírgenes et sont appelés Las Tres Tortugas. En raison de son volume et de son potentiel risque volcanique à émettre des colonnes éruptives pliniennes, La Virgen Tephra est une unité vulcanienne clé plausiblement dangereuse dans le cadre d’une éruption future.

Las Tres Virgenes 2.jpgDans le cadre de la surveillance sismique menée sur la région volcanique de las Tres Virgenes enregistrant l’activité sismique associée aux structures volcaniques, au champ géothermique et à la tectonique locale, des essaims micro-séismiques sont localisés au niveau basal des-dits édifices volcaniques, dans les secteurs hydrothermaux et le long de la direction de faille dextre de La Virgen. La profondeur focale des tremblements de terre y varie du superficiel à 8 kilomètres. Ces manifestations sismiques suggèrent que la région est en compression dans un axe Nord-Sud et en expansion Est-Ouest, compatible avec le régime régional du stress imposé par le système de failles transformantes actives, Nord-Ouest/Sud-Est, situées dans le golfe de Californie.

Las Tres Virgenes 1.jpgD’après L Capra, J.L Macı́as, J.M Espı́ndola et C Siebe « Une éruption plilienne s’est produite vers 6.500 ans BP, au volcan La Virgen, le plus jeune volcan du complexe volcanique la Tres Virgenes. Des dépôts de l’éruption suggèrent une séquence d’événements qui a débuté avec l’ouverture du conduit volcanique, et le développement d’une colonne éruptive s’élevant jusqu’à 18 kilomètres de hauteur. Cette activité vulcanienne hydromagmatique, suivie d’une phase plinienne, produit des nuées ardentes et un dépôt de retombées, dans un axe de dispersion Sud-Ouest, sur une étendue géographique d’environ 500 kilomètres carrés et un volume minimal de 1,14 kilomètres cubes. L’activité éruptive a cessé après une coulée de lave basaltique-andésite s’est mise en place la fermeture de l’activité éruptive. Les preuves pétrographiques et géochimiques indiquent que l’éruption a été déclenchée par des procédés de mélange magma. » Pour ces géophysiciens de l’Instituto de Geofisica de Mexico, « La Virgen est un volcan en sommeil ayant le potentiel pour de futures éruptions violentes qui généreront des risques significatifs pour la population vivant dans un rayon de 30 kilomètres autour du volcan. »

20 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Signes évidents d’une nouvelle éruption, avec explosion et coulée de lave, sur le Fuego de Colima.

Article en relation : Revue de détail des volcans actifs du Mexique. Partie I, le Popocatepetl et le Fuego de Colima

Le volcan de Colima, également connu sous Volcán de Fuego, à environ 485 kilomètres à l’Ouest de Mexico et à 125 kilomètres au Sud de Guadalajara, État de Jalisco, fait partie du complexe volcanique de Colima, actif depuis environ 5 millions d’années, composé de trois principaux stratovolcans composites andésitiques, les Volcans Cantaro, Fuego de Colima et Nevado de Colima et situé à l’extrémité Ouest de la Trans-Mexican Volcan Belt, à la limite Sud du graben de Colima.

Le Fuego de Colima, 3.820 mètres d’altitude, d’âge maximal d’environ 50 000 ans, est le plus jeune des trois et est, actuellement l’un des plus bouillants volcans du Mexique et d’Amérique du Nord. Il est rentré en éruption, – écoulements pyroclastiques, colonnes verticales de cendres, coulées de laves en étant ses caractéristiques -, ses grandes éruptions ayant eu lieu en 1913, en 1981, rn 1991 et en 1998-99/2000, toujours en cours, plus de 40 fois depuis 1576. L’une des plus violentes, Indice d’Explosivité Volcanique VEI 5, s’est produite du 20 au 24 Janvier 1913 et des chutes de cendres ont été signalées à Saltillo, à 725 kilomètres au Nord-Nord-Est du complexe volcanique de Colima. Environ 300.000 personnes vivent à moins de 40 kilomètres du Fuego de Colima, ce qui en fait, potentiellement, l’un des volcans les plus dangereux du monde. Le Paleofuego qui présente un cratère en fer à cheval où le cône actif commencent à pousser, représente la partie la plus ancienne de l’édifice. Luhr et Prestegaard, – en 1988 -, ont décrit un dépôt d’avalanche de débris, exposé au Sud de l’édifice, d’âge estimé au radiocarbone à 4.280 ans BP et Komorowski propose qu’au moins 9 effondrements sectoriels sr sont produits au cours des derniers 45 000 ans.

Le Nevado de Colima, également connu sous le nom Tzapotépetl, se situe à 5 kilomètres, au Nord, de son voisin plus actif, atteignant une altitude de 4.271 mètres, est le plus haut des trois édifices volcaniques. Il a un âge approximatif de 600 000 ans. Des paleosols recouvrent un dépôt de coulée pyroclastique datée, au radiocarbone, de 8.100 ans BC, un âge minimum pour limiter l’activité volcanique de ce cône car aucun dépôt jrécent ne lui est connu. Trois épisodes principaux caractérisent cette édifice, – Nevado de Colima I, Nevado de Colima II et Nevado de Colima III –. Au cours de la période Nevado de Colima II, vers 18.500 ans BP, un effondrement sectoriel a donné un dépôt d’avalanche de débris, associé à la formation d’un cratère en forme de fer à cheval, de 4 x 7 kilomètres, ouvert sur l’Est, qui a parcouru, suivant Stoopes et Sheridan, 1992 -, plus de 120 kilomètres depuis sa source jusqu’à la côte du Pacifique, avec un volume total estimé entre 22 et 33 kilomètres cubes, mais selon Capra et Macias, – 2002 -, seulement 20 kilomètres au Sud-Est, barrant le fleuve Naranjo et formant un lac temporaire de 1 kilomètre.

Le volcan Cantaro est fortement érodé et son histoire éruptive est tout à fait inconnue.

Fuego de Colima.JPGL’activité historique du Fuego de Colima est dominée par des phases explosives, dont deux principales éruptions pliniennes survenues en 1818 et en 1913. Après l’activité plinienne de 1913, le volcan a présenté plusieurs phases éruptives s’étalant sur plusieurs années, mais depuis 1998, son activité est devenue plus persistante avec des éruptions vulcaniennes et des extrusions de lave en forme de dôme. L’effondrement partiel des colonnes éruptives vulcaniennes, ainsi que l’effondrement des dômes sommitaux, les coulées de lave et les flux pyroclastiques emplissent ls barrancas, sur une épaisseur de plusieurs mètres dans la zone proximale, jusqu’à 6 kilomètres de distances de l’évent émissif.

Malgré son nom, Fuego de Colima, seulement une fraction de la surface du volcan se situe sur l’État de Colima, et plus de la majorité de sa superficie se localise dans l’État de Jalisco Depuis 1869/1878, un ensemble de dômes de lave parasitaires, collectivement connus comme « El Volcancito », se sont formés sur le flanc Nord-Est du cône principal.

Fuego de Colima 1.jpgLe volcan Fuego de Colima, est en éruption depuis le 21 Novembre 1998. Celle-ci a débuté après plusieurs mois de tremblements de terre localisés sous la partie basale du volcan. Elle a été suivie par des explosions et des chutes de pierres émanant du sommet. Le dôme de lave a continué à croître et à se répercuter sur le Sud-Ouest du cratère, produisant des coulées pyroclastiques dévalant à une vitesse estimée à 90 kilomètres/heure et atteignant des distances de 4,8 kilomètres dansla Barranca la Cordoue. Sa croissance a été accompagnée, quelques mois plus tard, par une série de coulées de lave qui ont dévalé, en cascade, sur plus de 3.100 mètres de distance, le flanc Sud-Ouest de la montagne et, à partir du 10 Février 1999, par un changement du type effusif-explosif avec éjection de projectiles incandescents sur des distances plus ou moins égales à 3,5 kilomètres de la zone cratérale. Depuis lors, ponctué par des écoulements de lave fluide, la croissance du dôme s’est pérennisée.

Entre Février 2002 et Février 2003, une coulée de lave fluide, continue s’est étalée, sur des kilomètres. En Mars et Juin 2005, une éruption explosive a détruit le dôme de lave et créé un cratère de 260 mètres de large et de 30 mètres de profondeur. Un nouvel épisode de la croissance du dôme de lave dans le cratère a été initié dès Février 2007, si bien que lors de survols de l’édifice volcanique, les 01 Août et 08 Novembre 2008, une augmentation significative du volume du dôme de lave a été aisément observée. A partir de Mars 2010, celui-ci développe une incrémentation de son volume d’environ 2.000 mètres cubes par jour, ce conduisant à de fréquentes chutes de pierres et à des panaches, occasionnels, de cendres. Le 7 Novembre 2010, selon l’analyse de l’imagerie satellitaire, un panache de cendres à atteint une altitude de 6,7 kilomètres et a dérivé sur 19 kilomètres au Sud-Ouest. En Janvier 2011, les journaux locaux ont rapporté, dans leurs colonnes, « des panaches de poussière se levant sur le Colima », probablement de la lave pulvérisée, agitée par des glissements de terrain au niveau du dôme sommital.

Fuego de Colima 2.jpgAprès 2 ans de calme relatif, selon des articles de presse, un comité consultatif de scientifiques a indiqué qu’une éruption phréatique s’est déroulée le 06 Janvier 2013, qu’un panache de cendres et de téphras a progressé jusqu’à une hauteur de 2 kilomètres au-dessus du cratère et que des chutes de cendres ont été signalées dans la ville d’Atenquique, à 20 kilomètres à l’Est du Fuego de Colima. Les explosions se sont succédées ensuite, le 10 Janvier détruisant le dôme de lave sommital, le 13 Janvier légèrement plus faible que les deux précédentes, le 19 et 20 janvier avec production de petits panaches de cendres s’élevant sur quelques centaines de mètres , une série d’explosion poussant les responsables du Parc National a instaurer une zone d’exclusion d’un rayon de 5 kilomètres. Suivant l’analyse de l’imagerie satellitaire, le 29 Janvier, un panache de cendres émis par le volcan Colima, a dérivé, à une altitude d’au moins 3 kilomètres, sur 55 kilomètres au Nord-Est, des cendres tombant sur plusieurs communautés et une anomalie thermique a également été détectée sur la partie sommitale de l’édifice volcanique. Selon des articles de presse, à même date, vers les 04 h 00 heure locale, des résidents dans un rayon de 20 kilomètres ont rapporté un grand bruit, secouant la terre et faisant cliqueter les fenêtres cliquetis.

Ainsi continuant jusqu’au 25 Avril 2013, se succèdent les explosions, les éjections de cendres, les coulées de lave, les tremblements tectonico-volcaniques et les petits éboulements de roches et l’incrémentation du volume du dôme de lave sommital…. Sans que le processus éruptif, l’éruption du Popocatepetl catalysant toutes les énergies, ne soit trop intriguant… selon des articles de presse et des indiscrétions, les explosions se perpétuent et leur nombre augmente, tout particulièrement depuis début Juillet, les panaches de vapeur d’eau, de gaz et de cendres se densifient, des incandescences, – probables flux pyroclastiques sur quelques centaines de mètres autour du cratére -, sont visibles par la population, des chutes de cendres sont signalées autour du Fuego de Colima et une coulée de lave visqueuse, sur plusieurs centaines de mètres, s’allonge et s’étale lentement, en mille feuille, sur la partie supérieure du flanc Est du Volcan Colima. Tous les signes le laissant à penser, une nouvelle éruption violente pourrait-elle se produire au cours des prochains jours ?

 19 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Revue de détail des volcans actifs du Mexique : Le Popocatepetl et le Fuego de Colima

Les plus importantes zones volcaniques et sismiques du monde se localisent sur l’Anneau de Feu du Pacifique, « le Ring of Fire ». Dans le cas du Mexique, la présence de volcans est liée à la subduction des plaques Cocos et Rivera, sur la façade Pacifique, et l’axe Néo-volcanique transversal, sur une longueur d’environ 1.500 kilomètres, s’étend d’Est en Ouest depuis le centre du Pays jusqu’en son Sud, du volcan Ceboruco, État de Nayarit, à la Sierra de los Tuxtlas, bordant la côte septentrionale de l’État de Veracruz. Les autres volcans, au Nord, sont liés à la zone d’extension du bassin de Californie séparant la péninsule de Basse-Californie du reste du continent.

Pourtant l’activité volcanique, au Mexique, ne se concentre pas, uniquement, au système Néovolcanique, d’autres régions en sont aussi affecté, tels, pour les édifices volcaniques les plus connus, le Tacaná sur la frontière mexcano-guatemaltèque et El Chichon, dans l’État de Chiapas.


Le volcan Popocatepetl.

 

Popocatepetl.jpgTout d’abord le Popocatepetl, situé à la connexion des États de Mexico, de Morelos et de Puebla, à 70 kilomètres de la ville de Mexico. Tirant son nom du nahuatl « Popoca : qui fume » et de « tepetl : montagne ou colline », la montagne qui fume en caractérise sa constante activité fumerollienne depuis les temps pré-hispaniques. Par son altitude, le rebord occidental de son cratère, le Pico Anáhuac, constituant le point culminant du colosse avec 5.426, 5.452 ou 5.465 mètres, il est le deuxième plus haut volcan du pays. En raison de l’émission constante de vapeur d’eau, de gaz et parfois cendres, le colosse est surveillé sans interruption, par le Centre National pour la Prévention des Catastrophes, le CENAPRED. Ce stratovolcan andésito-dacitique couvre une superficie de 500 kilomètres carrés et est couronné par un cratère sommital ovale de 400 x 600 à 900 mètres, profond de 150 à 450 mètres. Le Popocatepetl est précédé, durant le Pléistocène par trois cônes volcaniques, le Nexpayantla, environ 500.000 ans, le Ventorrillo, environ 250.000 ans, et, situé juste au nord du cône actuel, El Fraile. Ils ont disparu par effondrement gravitionnel et leurs débris recouvrent les environs, au Sud du volcan. L’actuel cône a commencé à se former il y a 23.000 ans et trois éruptions majeures, – se traduisant par d’importantes nuées ardentes donnant corps à des lahars, à des tufs volcaniques et à des ponces emplissant les vallées circonvoisines -, de type plinien, sont survenues, avec un temps de récurrence de 1.200 à 1.500 ans, depuis le milieu de l’Holocène, la dernière s’étant produite vers l’an 800.

Popocatepetl1.jpgOutre de son cratère, des coulées de lave peuvent se produire à partir de fissures. Difficile, lors, de déterminer, par anticipation, les domaines qui pourraient être touchés en cas d’éruption plinienne. En effet, la lave s’écoulant versants Nord, Nord-Est ou Est, l’État de Puebla en serait affecté, versant Sud, les États de Puebla, de Mexico et, éventuellement, de Morelos, et versants Ouest et Sud-Ouest, la région d’Amecameca, la superficie de la zone concernée relevant de la viscosité de la lave. Les secteurs qui seraient touchés par les cendres et les gaz dépendraient de la direction des vents, surtout au niveau du cratère. D’une manière générale, quand les émissions se produisent de Novembre à Avril, les chutes de cendres se produisent, essentiellement, dans la vallée de Puebla et de Juin à Septembre, dans la région Sud des États de Mexico et de Morelos, et le District Fédéral de Mexico pourrait aussi subir des nuisances. Dans le cadre d’une éruption catastrophique avec effondrement gravitionnel, nul n’étant potentiellement en mesure de le prévoir par avance, l’organisation d’une évacuation demandant certaines contraintes de temps, les risques, pour les populations, résultant des nuages de cendres et de gaz, des flux pyroclastiques et des nuées ardentes, des avalanches chaudes,… en seraient d’autant plus conséquents. Enfin, si le volume de glace contenu dans les glaciers, situés sur la face Nord-Nord-Ouest du Popocatepetl, un volume supérieur à 17 millions de mètres cubes, fondait soudainement, la masse d’eau déferlerait dans le canyon Ventorrillo et Santiago Xalitzintla et San Nicolas de los Ranchos pourraient être quelques-uns des villages les plus menacés par la déferlante. En saison des fortes pluies, le flux de boue impacterait une plus grande surface car le sol, sursaturé, ne serait pas en mesure d’absorber l’eau, bien plus, les éboulements de terrain pourraient survenir.


Le volcanFuego de Colima

 

fuego de colima.jpgCulminant à 3.860 mètres au-dessus de la mer, le Fuego de Colima, – Volcan de Fuego ou Tzapoltlan -, stratovolcan de la Cordillère Néovolcanique, est situé dans le sud-ouest du Mexique, à cheval sur les États de Colima, au Sud, dont il constitue l’extrémité septentrionale, et de Jalisco, au Nord. Il présente des éruptions explosives. Au cours de 500 dernières années, plus de 40 explosions se sont produites, notamment en 1576, en 1585, en 1606, en 1622, en 1690, en 1818, en 1890, en 1903, et les plus violentes en 1913, Février 1999 et en 2005, cette dernière se traduisant, à 11 h 00, par un effondrement gravitionnel générant un caldeira de 500 mètres de diamètre. Il a été récemment classée en activité croissante depuis le début de Janvier 2013. Son cycle éruptif est environ 100 ans. En 2005, le Fuego de Colima a présenté une activité explosive d’Indice d’Explosivité Volcanique VEI 3, caractérisée par le développement de dômes et, par des explosions violentes, leur destruction quasi immédiate, formant, alors, des colonnes éruptives atteignant entre 4,5 et 9 kilomètres au-dessus de la zone cratérale, et des coulées pyroclastiques et des nuées ardentes dévalant jusqu’au-delà de 3,5 kilomètres du cratère. En outre, après les événements explosifs, des émissions de cendres, dispersées aux quatre points cardinaux, peuvent voyager jusqu’à plus de 100 kilomètres autour de l’édifice volcanique Fuego de Colima. Et le 7 Janvier, 2013 une explosion a généré un panache de cendres volcaniques qui s’est élevé à plus de 3 kilomètres de hauteur.

Panneau_volcan.jpgDu reste, depuis le 31 Octobre 2005, l’Observatoire de Vulcanologie de l’Université de Colima maintient « tout particulièrement concernant les zones à haut risque des barrancas, un périmètre de sécurité de 7,5 kilomètres à partir de la cime du volcan et un rayon d’éveil préventif de 11,5 kilomètres comprenant les villes de La Yerbabuena, de La Becerrera, de Juan Barragán, de Causentla, de Cofradía de Tonila, d’Atenguillo, d’El Saucillo, d’Alpizahue, d’El Fresnal et d’El Embudo », précise que « en présence de pluie, les barrancas de La Lumbre, d’El Cordobán, de San Antonio et de Monte Grande, État de Colima, et les barrancas d’El Muerto, de La Tuna, de Santa Ana, d’El Cafecito, de La Arena et de Beltrán-Durazno, État de Jalisco, sont à éviter car il y a possibilité de lahars, – coulées de boue -, en raison de la grande quantité de matériel volcanique, – cendres, lapillis, téphras, roches -, entreposé sur les pentes du Volcan de Fuego de Colima » et, en implantant des panneaux informatifs à l’entrée du périmètre de sécurité, recommande d’emprunter les routes d’évacuation de Colima-Comala-Suchitlàn-La Becerrea-San Jesus del Carmen-Zapotitlàn et de La Becerrera à la Mesa de La Yerbabuena passant à l’Est des lagunes de « La Maria » et de « La Escondida »,  « en cas de risques volcaniques qui pourraient advenir ; flux de cendres chaudes, pluies de cendres, vhute de fragments incandescents, déferlantes de boues et de lahars, coulées de lave, effondrements et glissements de terrain… »

 

 19 Juillet 2013 © Raymond Matabosch


Mystère autour d’une éventuelle explosion du dôme, volcan Popocatepetl…

Hier 15 Juillet 2013, entre 12 h 45 et 14 h 00, heure locale, à la lecture de multiples vues photographiques, – Explosion sur le Popocatepetl ? Et nuées ardentes ? -, il nous a semblé pouvoir discerner, au travers d’une importante nébulosité, une éventuelle explosion du dôme de lave, d’au moins 250 mètres de diamètre et de 25 à 30 mètres d’épaisseur, qui emplissait toute la partie basale du cratère sommital du Popocatepetl et qui obstruait la sortie de la cheminée volcanique. Et nous nous sommes longtemps interrogés sur une éventuelle nuée ardente qui en aurait découlé.

popo3.jpgAucune information officielle n’ayant été émise tant par le CENAPRED que par les autorités gouvernementales, nous pourrions en conclure que nous aurions pu nous méprendre dans nos interprétations. Comme nous aurions pu, de même, mal considérer un dense panache de vapeur d’eau, de gaz et de cendres importantes qui, quelques une à deux heures plus tard, se serait élevé à plus ou moins 4 à 5 kilomètres d’altitude au-dessus de la zone cratérale. Si tel en serait, nous ne pouvons battre que notre coulpe.

popoSur.JPGDans son deuxième rapport journalier du 15 Juillet 2013, à 18 h 00 heure locale, 23 h 00 Temps Universel, le CENAPRED fait état de « Au cours des sept dernières heures, le système de surveillance du Popocatepetl a détecté six exhalaisons, de faible intensité, qui ont probablement été accompagnées par des émissions de gaz et de cendres, mais cela n’a pu être corroboré à cause de l’abondante nébulosité prévalant dans la région. Enfin deux tremblements de terre tectonico-vulcaniques ont été enregistrés, l’un, à 12 h 03, de magnitude 2.0 et le second, à 15 h 32, de magnitude 2.1 »

popo cratere1.jpgEn outre, en date du 12 Juillet, à 11 h 00 heure locale, 16 h 00 Temps Universel, dans son rapport journalier, repris en mêmes termes les 13 et 14 Juillet, le CENAPRED signale : « que le 10 Juillet, au cours d’un survol de surveillance réalisé avec la participation du Secrétariat à la Marine-Marine du Mexique, il a pu être corroboré la présence d’un dôme de lave d’environ 250 mètres de diamètre et de 20 mètres d’épaisseur à l’intérieur du cratère principal. Sur les images obtenues, il est possible de juger des nombreux impacts de fragments balistiques sur la neige recouvrant les versants externes du volcans »

popo cratere.jpgMais fait étrange, le CENAPRED clôture son second rapport journalier du 15 Juillet, au différent des deux précédents jours avec l’annonce de : « Aujourd’hui, il a été réalisé, avec le soutien du Secrétariat à la Marine-Marine du Mexique, un survol du Popocatepetl… », survol réalisé après 15 heures heure locale, « …afin de reconnaître l’état du cratère du volcan. Il a pu être déterminé que le dôme vu lors du survol de reconnaissance du 10 Juillet dernier a été détruit par les explosions qui se sont produites au cours des jours précédents, et qui ont été rapportées en temps opportun, laissant la place à un cratère d’environ 200 mètres de diamètre et d’environ 20 à 30 mètres de profondeur. »

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popoSur2.JPGEt nous ne pouvons pas ignorer que l’explosion d’un dôme, – Popocatepetl : Vers une surpression, dans le conduit éruptif, et une éruption plinienne ? -, avec formation d’un cratère aux dimensions conséquentes, environ 200 mètres de diamètres, sur 20 à 30 mètres d’épaisseur, soit un volume compris entre 628.000 et 942.000 mètres cubes, ne peut que produire une dense colonne de cendres et, pouvant générer, dans le cas présent circonscrit dans le périmètre interdit de 12 kilomètres de rayon autour du cratère, soit un flux pyroclastique, soit des retombées sur longue distance sur les pentes du volcan, l’expulsion de la lave déchiquetée en téphras chauds… Alors que s’est-il réellement produit, le 15 Juillet aux environs de 13/14 heures locales ?

 

Suite : Des flux d’eau : Le Popocatepetl vers une éruption explosive phréatomagmatique ?

 

16 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Explosion sur le Popocatepetl ? Et nuées ardentes ?

Nous ne savions pas que nous serions si près de la vérité quand nous avons écrit, hier 14 Juillet 2013 : Popocatepetl : Vers une surpression, dans le conduit éruptif, et une éruption plinienne ?, car tout laisse à penser qu’une violente explosion s’est produite sur le Popocatepetl, ce jour 15 Juillet, une explosion du dôme de lave qui aurait déclenché une nuée ardente… mais nous parlons au conditionnel…

Faute d’informations émanant du CENAPRED, nous ne pouvons nous en tenir qu’aux vues photographiques qui nous sont parvenues, entre 12 h 45 et 14 h 00… des vues photographiques qui semblent être sans conteste, la représentation d’une nuée ardente dévalant le versant Nord-Est voire Est du Popocatepetl…

De fait nous ignorons si les autorités ont mis en route l’évacuation des habitants qui se trouveraient sur le passage de dite nuée ardente si nuée ardente s’est produite…

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En toute chose ce que nous pouvons réellement savoir apparait dans le rapport publié par le CENAPRED, ce jour 15 Juillet, à 11 h 00 heure locale : « Au cours de dernières 24 heures le système de surveillance du volcan Popocatépetl a enregistré 30 exhalaisons, principalement de basse intensité. Les exhalaison les plus importantes se sont produites dont l’une à 05 h 01, avec une émission de vapeur d’eau, de gaz et une petite quantité de cendres, une colonne atteignant 1 kilomètre d’altitude au dessus de la zone cratérale et se dispersant en direction due l’Ouest. Durant toute la matinée du 15 Juillet, ce à partir de 01 h 09, une incandescence permanente a été ponctuée par des explosions d’intensité basse à modérée et par 3 séismes tectonico-volcaniques, deux le 14 Juillet à 21 h 02 et 22 h 14, de magnitude respective de 2.3 et de 1.8, et le troisième, le 15 Juillet, à 01 h 35, de magnitude 1.7, et par un tremor de haute fréquence couvrant un épisode de 82 minutes. Enfin, à partir de 11 h 00, une colonne dense de vapeur d’eau et de gaz a pu être observée… 

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popo6.jpgSuivant interprétation de vues photographiques et sous toute réserve d’informations officielles émanant du CENAPRED infirmant ou confirmant nos impressions émises d’après les dites vues…

Suite : Mystère autour d’une éventuelle explosion du dôme, volcan Popocatepetl…

15 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Popocatepetl : Vers une surpression, dans le conduit éruptif, et une éruption plinienne ?

Suite de : Amplification du dôme de lave intra-cratéral : plausible éruption plinienne pour le Popocatepetl…

Le 13 juillet à 17 h 30 heure locale, 22 h 30 Temps Universel, le CENAPRED publie « au cours des sept dernières heures, le système de surveillance a détecté cinq exhalaisons qui ont pu être accompagnées par des émissions de gaz et de cendres, mais cela n’a pu être corroboré à cause des nuages intenses couvrant la zone. Peu de temps avant ce rapport, le volcan, partiellement caché, a permis de voir une épaisse colonne de vapeur persistante s’élevant verticalement sur environ 1.500 mètres au-dessus du cratère et se perdant dans les hautes nues. »

En même date, mais à 11 h 00 heure locale, 16 h 00 Temps Universel, le CENAPRED a précisé que « durant les dernières 24 heures, le système de surveillance a enregistré 38 exhalaisons, certaines ayant été accompagnées par des émissions de cendres, cependant les conditions de nébulosité ont empêché, dans la majorité des cas, de le corroborer, et 1,2 heures de tremor de haute fréquence et de basse amplitude. » Il a rappelé que « le 10 Juillet, un survol de reconnaissance, avec la participation et l’aide du Secrétariat de Marine de l’armée mexicaine, il a pi être attesté de la présence d’un dôme de lave d’environ 250 mètres de diamètre et de 20 mètres d’épaisseur obstruant toute la partie interne du cratère principal. Dans les images obtenues, on peut également apprécier des éclats de projectiles de nombreux impacts sur la neige sur les pentes externes du volcan.

Le 14 juillet à 11 h 00 heure locale, 16 h 00 Temps Universel, le CENAPRED rapporte qu’« au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan Popocatepetl a enregistré six explosions d’intensité faible à modérée, un séisme tectonico-volcanique de magnitude 2.5 et quarante deux exhalaisons, principalement, de faible intensité, mais l’importante nébulosité n’a pas permis de vérifier la teneur en cendres contenue dans le panache de vapeur d’eau et de gaz. Cependant, il a parfois été possible d’observer l’émission d’une épaisse colonne de vapeur d’eau, de gaz et de cendres émanant du secteur Sud-Est du volcan et une incandescence s’élevant sur plusieurs centaines de mètres au-dessus du niveau cratèral. »

Popocatepetl 2.jpgNous ne pouvons que constater que les blocs ont roulé sur plus de 4 kilomètres de distance depuis le cratère et ont atteint la zone boisée qui recouvre, jusqu’à une altitude de 3.900 mètres les versants du volcans. Rares durant cette crise, toutefois démontrant la violence des explosions, ont été les fois où des blocs, arrachés au conduit éruptif, ont atteint cette distance. De telles manifestations, corroborées par la production d’un panache à composante majoritaire de vapeur d’eau et de gaz sont la preuve évidente que le magma traverse une strate phréatique qui pourrait se traduire par une éruption phréatomagmatique.

Certes, l’activité globale du Popocatepetl, marquée par l’émission d’un panache blanc bien moins important que celui que l’on pouvait voir les jours précédents, semble se calmer progressivement. En outre, le CENAPRED rapporte que, côté sismicité, le système de surveillance a enregistré, de manière très sporadique, des segments de tremor harmonique qui, mis bout à bout ne cumulent qu’entre 2 et 4,5 heures par 24 heures, et des périodes de tremblements spasmodiques n’excédant pas 8 à 9 heures.

Popocatepetl 1.jpgCela ne signifie pas, pourtant, que l’éruption est en régression et que les explosions, plus ou moins puissantes, ne se produiront pas au cours des prochains jours, car une telle situation, dans le cadre d’un suivi éruptif, entrecoupé d’épisodes de répit, est tout à fait logique pour le Popocatepetl et nombre d’autres volcans. Pourtant, il est fort à craindre que le dôme qui s’est mis en place, bien qu’initialement composé d’une lave relativement fluide, commence à se rigidifier sous l’effet de son refroidissement. Celui-ci constitue un bouchon plus efficace que lorsqu’il était en cours d’édification. Et bien qu’il y ait, après 10 jours d’une activité intense, probabilité d’une dégazification moins importante dans la colonne de magma qui a construit ce dôme, il est certitude que le gaz s’échappe plus difficilement à cause de ce « bouchon ». De fait, il engendre des surpressions susceptibles de créer des explosions brèves, plus ou moins intenses. Et s’il s’avère que le magma remontant a rencontré un milieu hydrique, la surpression, dans le conduit éruptif, en est d’autant plus conséquente. Celle-ci peut se traduire, avec destruction partielle ou plus ou moins totale du cône, par un épisode cataclysmique, de type éruption plinienne, si le « bouchon » cède brutalement.

Popocatepetl.jpgSeraient-ce des impressions dues à la nébulosité mais, en en augmentant les craintes, depuis plusieurs jours des plumes distinctes semblent s’élever hors du cratère au niveau de certaines faillures et, tout particulièrement sur les restes du volcan El Fraile prédécesseur du Popocatepelt détruit pas un effondrement gravitionnel au milieu de l’Holocène.

14 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Amplification du dôme de lave intra-cratéral : plausible éruption plinienne pour le Popocatepetl…

Suite de : 06 Juillet 2013 : Recrudescence dans l’activité éruptive du Popocatepetl

L’activité éruptive, depuis le 01 Juillet 2013, en permanence en amplification, atteint des degrés d’Indice d’Explosivité Volcanique proches du VEI2. Les périodes de tremor de haute fréquence fluctuant entre basse et haute amplitude, – tremor spasmodique -, alternent avec des épisodes de tremor harmonique de plus en plus persistant, provoquées par les chocs du magma, des bulles de gaz volcaniques et des blocs solides contre les parois des conduits magmatiques, signalent l’afflux de magma dans la chambre volcanique et la remontée de celui-ci, vers le cratère, dans la cheminée éruptive.

En outre, des exhalaisons à composantes explosives et des explosions de forte intensité pulvérisant la roche incandescente et éjectant des panaches de vapeur d’eau, de gaz et de cendres chaudes dérivant du Nord-Ouest au Nord-Est, se produisent et ponctuent les remontées d’un magma basaltico-rhyolitique de type andesitico-dacitique, à viscosité élevée, riche en silice, empêchant la lave de s’écouler sur les flancs de l’édifice vulcanien, obstruant le point de sortie cratéral et formant un dôme emplissant, – au 07 Juillet ce dôme de lave atteint un diamètre approximatif de 250 mètres -, toute la partie basale du cratère.

popocatepetl3.jpgDe toute évidence, cet amas de lave ne suffit pas à faire baisser la pression dans la chambre magmatique. Tout au contraire, en regard de la procédure éruptive, avec une présence phréatique évidente exprimée par la densité de la vapeur d’eau contenue dans la plume émise, il peut exploser dans sa globalité et générer une éruption plinienne qui, inévitablement, produira un panache volcanique et des nuées ardentes. Enfin, l’augmentation des aléas tectonico-volcaniques se concentrant au niveau basal et dans le conduit éruptif, opérant des fissures dans la partie sommitale du cône et amplifiant celles occasionnées par le séisme de magnitude 5.8 du 16 Juin, –  foyer distant de moins de 50 kilomètres du Popocatetl -, et ses multiples répliques de magnitude égale ou inférieure à 5.0, qui frappent les états de Puebla et de Morelos, les risques d’un effondrement gravitationnel n’est pas à exclure.

 

A suivre : Popocatepetl : Vers une surpression, dans le conduit éruptif, et une éruption plinienne ?

 

08 Juillet 2013 © Raymond Matabosch