C’est arrivé près de chez vous.

Liège, 13 décembre. La citée ardente est sous le choc.

Un homme jette des explosifs, juché sur le toit du point chaud. NOTRE point chaud diront certain.

Suite à cela, il décide d’ouvrir le feu au hasard, sur la place Saint Lambert. NOTRE place Saint Lambert diront d’autres.

 

Et 3, 2, 1… C’est la panique. Je les entends encore : « Ca y est, le monde part à la dérive! » « C’est officiel, nous vivons dans un monde de fou! », « Comment se fait-il que de telles personnes puissent exister ? » Incompréhension, sentiment d’irréalité, peur, sidération. Les liégeois n’en reviennent pas.

 

Mes pauvres concitoyens, cela fait bien longtemps que l’homme est perdu. Cela étant dit, sachez que vous l’êtes aussi. Vous l’êtes aussi parce qu’il a fallu que ça se passe dans votre petite ville pour que vous preniez conscience de la triste réalité du monde. Vous êtes perdu car le narcissisme du 21éme siècle vous tiens dans le creux de sa main. Dans le creux de cette main qui se referme doucement sur vous, vous procurant un sentiment de sécurité absurde. QUE NENI me direz vous, c’est différent ! Là, c’est chez nous! Ce sont nos enfants, nos amis, nos proches, comment réagir autrement ?!

 

Il est certain que personne ne s’inquiète du sort des enfants, amis et proches des ces milliers d’africains qui meurent de faim chaque jour. C’est pourtant bien réel, mais c’est comme ça. Personne n’y changera rien. Dès lors, inutile de s’insurger de ce genre de chose.

Bien, mais toute ces guerres alors ? Et puis ces personnes qui meurent de froid un peu partout ?

Et qu’en est-il de ces pays où l’on vous tue pour un oui ou pour un non sans que personne ne veuille s’en apercevoir ? Famine, Guerre, Pauvreté, Injustice. Ces mots vous disent-ils encore vaguement quelque chose ? Certes vous en connaissez une définition, mais aucuns sentiments n’émane de vous tant que vous n’êtes pas touchés personnellement par la chose.

 

La destruction de l’altérité se fait gravement sentir, on ne s’intéresse à la réalité sociale uniquement si elle reflète notre « moi » si parfait.

L’espace intérieur assimilé au « moi » ne cesse de grandir, de prendre de l’importance. Mais cet espace est tristement vide. Il se vide et souffre d’une grave carence car il n’est plus nourri par la complexité et la diversité du monde extérieur au nôtre. Cet espace est totalement désinvesti, neutralisé. La vie personnelle s’appauvrit et le désintérêt pour l’action collective ne cesse de croître.

 

Bien entendu, nous ne sommes pas les seuls à vivre comme cela ! La pierre avait déjà été jetée sur les américains après les attentats du 11 septembre.

==> (http://www.youtube.com/watch?v=E-dZ54NvkGU) Censurée et corrigée bien entendu, sont pas complètement fou non plus.

 

Alors voilà, je vous le demande : Faites une brève, une très brève comparaison entre votre 13 décembre et la vie courante des habitants d’autres contrées. Vous ne le saviez surement pas, mais ce même 13 décembre, il s’est passé des choses bien pires de l’autre coté du monde. Pour eux, que l’on soit le 13, le 14, ou encore le 15 n’y change rien. Non, pour eux, pas de commémoration ou de minute de silence. C’est leur quotidien, après tout.