L’Italie fragmentée par des fanfarons irresponsables,

2.000 milliards de dettes, le désarroi des italiens, un pays ingouvernable, l’Europe et les banques tremblent.

 

La démocratie grandie, mais ne résout rien.

L’un des premiers pays fondateur de l’Europe donne un coup de pied dans celle de Merkel.

L’Italie dans les mains du comique Peppe Grillo.

Peppe Grillo, nous ne nous allions avec personne nous serions un obstacle au gouvernement.

Anna Finocchiaro pas de grande coalition, Berlusconi ouvre Bersani, Bersani c’est non.

Nécessité d’un gouvernement de changement.

Berlusconi arrêtons-nous pour le bien de l’Italie, faisons des sacrifices.

L’Europe des Goldmans Sachs, Cameron, Merkel, prennent une grande baffe, les bourses chutent.

François Hollande se frotte les mains.

 

Il fallait s’attendre à ce revirement, les Italiens n’acceptent plus cette misère, et Mario Monti poussé par les marchés est balayé par la vague 5 étoiles. À gouvernement illégitime sanction légitime. La droite n’a rien d’autre que le populiste Berlusconi qui fait une remontée spectaculaire talonnant Bersani. Les sondages pires que tout se sont fourvoyés d’au moins cinq points donnant Bersani à 34,5 % pour la chambre, et au Sénat une majorité de 5 sièges pour Berlusconi, ce qui fut le contraire. A la chambre des députés majorité absolue Bersani 340 sièges avec la prime au premier, Berlusconi 124 sièges, Grillo 108 sièges, Monti 45 sièges. Aucune majorité de soutien au Sénat Bersani devant, 120 sièges, Berlusconi 117 sièges, Grillo 54 sièges, Monti 18 sièges, c’est l’impasse gouvernementale.

 

La carte électorale

Rouge Bersani, bleu Berlusconi, jaune Grillo, document La Stempa.it

 

L’Europe à droite en prend un coup, elle a peur d’un abandon de sa politique austère, de ses réformes structurelles voulant imposer sa doctrine en contraignant des peuples à la misère. Ses élections valident la politique de relance de François Hollande de réduction des dépenses et une augmentation des impôts, pour réduire le déficit. Conjuguer un juste équilibre montre le sérieux de sa politique.

 

Mario Monti n’existe plus.

 

L’exemple Italien risque de faire tache d’huile sur le vote Allemand en septembre avec la France, la Grèce, l’Espagne, Le Portugal qui en ont assez de cette austérité imposée par Merkel, Cameron et les autres pays du Nord de l’Europe. La grande Bretagne qui vient de perdre son triple «A» cela commence à faire beaucoup. L’Italie vient de donner une leçon de politique à l’Europe du nord inconsciente que ce sont les peuples qui votent.

 

Une coalition avec Bersani souhaitée par Berlusconi sans Mario Monti pour sauver l’Italie, droite et gauche ensemble c’est antinomique. Bersani c’est non, nous allons traiter le résultat dans l’intérêt de l’Italie.

 

Les discussions pour trouver un possible gouvernement ont commencées dès le lendemain des résultats. Le premier à intervenir fut Berlusconi maintenant écarté un temps du Rubygate, de corruption, et de fraude fiscale. Il penche pour une grande coalition. «Nous devons tous avoir une grande responsabilité, l’Italie ne peut ne pas être gouvernée». Pour le parti démocrate c’est non, cherchant une proposition de gouvernement vers tous les parlementaires, mais de préférence au mouvement cinq étoiles. Nous disons non à une alliance Pd-Pdl. pour avoir un gouvernement de changement. Nous chercherons un parlement avec une majorité pour des réformes clama Anna Finacchiaro présidente au sénat du parti démocrate, Grillo est le vrai vainqueur des élections. Nous ne ferons pas d’alliances potiches déclare Nichi Vendola leader de la Gauche Écologie et Liberté, SEL.

 

Refus de Grillo, «nous sommes contre le monde». Nous réformerons pour réformer, loi après loi, si vos propositions entrent dans notre programme, elles seront valorisées. J’irais aux consultations du président Napolitano pour former le nouveau gouvernement, et déclara qu’il lui plairait d’être Dario fo au palais du Quirinal, résidence officielle du président de la république Italienne. Dario fo fut un écrivain dramaturge metteur en scène et acteur, Grillo fanfaronne toujours.

 

Peppe Grillo, le comique, le Coluche, qui surfe sur le mécontentement général comme font tous les populistes, a su canaliser le rejet de la classe politique Italienne, préconisant un référendum pour sortir de l’euro. Il prit des voix un peu partout droite et gauche dans une Italie avec 2.000 milliards de dettes soit 127 % du PIB, qui vient de se réveiller dans une situation ou son avenir se joue. Sa montée électorale est la conséquence des échecs des partis traditionnels et de celui de Mario Monti, qui avec les pleins pouvoirs n’a pu réduire la dette sans apporter la moindre croissance, ne faisant que, comme en Grèce, que de la pauvreté, l’Italie est en récession économique de – 2,2 % en 2012.

 

Les Italiens n’ont pas compris qu’ils ne peuvent subsister avec une dette de cette importance et si leurs politiques sont mauvais c’est d’abord de leur faute, ils sont leur reflet. Les critiques de Peppe Grillo sur les hommes politiques montrent que c’est un imbécile dangereux.

 

Le mouvement cinq étoiles est devenu en une seule élection la troisième force du pays, «nous sommes 110 au parlement mais nous serons des millions dans la rue». «Ils ont fait faillite aussi bien à gauche qu’à droite, ils peuvent durer 7 à 8 mois, nous serons un véritable obstacle pour eux». Le centre droit de Mario Monti est derrière. C’est le grand vaincu.

 

Pour le moment Grillo crie victoire sans apporter de solution. Mario Monti qui assurait une confiance internationale a limité la casse, aucun des nouveaux leaders n’a son aura. Les banques ont plongées, et l’Europe s’interroge.

 

La Bourse de New York a nettement reculé le 25, craignant une situation politique instable à l’approche d’une date butoir cruciale pour le budget Américain. Vendredi 22, le Dow Jones a perdu 1,54% et le Nasdaq 1,44%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 216,40 points à 13.784,17 points, enregistrant son recul le plus important sur une séance depuis novembre, et le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné 45,57 points à 3116,25 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a cédé 1,83% (-27,75 points) à 1487,87 points. Le CAC 40 plonge de 2,67% à la clôture, plombée par l’issue du scrutin, la Bourse de Paris a reculé de 2,67% à 3621,92 points, dans un volume d’échanges supérieur à 4 milliards d’euros. La banque de Milan perd 4,9 % et Frankfort 2,7 %.

 

Ce qui devrait calmer les ardeurs des fous est le spread qui commence à monter. Il est fort à parier que les Italiens vont vite se trouver devant des réalités, il va falloir emprunter, et Mario Monti grand perdant ne l’est peut être pas pour longtemps !

 

Pier Luigi Bersani devient l’homme recours par ce que devant les autres, avec une majorité à la chambre pas au sénat. Plébiscité au centre gauche en 2009 secrétaire du parti démocrate après avoir gagné les primaires, plusieurs fois ministre, il devient l’homme sur qui reposent les espoirs d’un gouvernement d’union. Ancien communiste, il est promu vice président Emilie-Romagne et adhère au parti démocrate de la gauche qui succède au PCI. Pour les élections générales des 24 et 25 février 2013, il forme une coalition de centre-gauche, Italie, Bien Commun, Italia Bene Comune, avec Gauche, Écologie et Liberté (SEL) et le Parti Socialiste Italien, PSI, ensuite rejoints par le Centre Démocrate, CD, fondé fin 2012. Candidat aux primaires de la coalition, il arrive en tête du premier tour, le 25 novembre 2012, avec 44,9 % des voix, soit 1 395 096 suffrages, devant le maire de Florence. Lors du second tour, le 2 décembre, il s’impose avec 1 706 457 voix, ce qui correspond à 60,9 % des suffrages. Lors de la présentation des candidats de la coalition aux élections, il annonce que Pietro Grasso, procureur national anti-mafia, sera tête de liste pour le Sénat de la République dans le Latium.

 

C’est un homme simple qui n’a pas le verbe haut, sans éloquence verbale. C’est un pragmatique qui a soutenu le gouvernement de Mario Monti. Ses priorités immédiates seraient, s’il devient président du Conseil, l’adoption d’une loi anticorruption, le renforcement des institutions de l’État et la baisse des prélèvements, afin de favoriser le marché de l’emploi. De plus, il entend maintenir les réformes engagées par Mario Monti. C’est certainement le meilleur politique Italien actuel, dans une ligne hollandaise.

 

2Document la Républica.it du 27 février.

 

Aux dernières informations Peppe Grillo, «Non daremo mai la fiducia al Pd». «Mi aspetto elezioni». Ma detta la sua agenda. Nous ne donnerons jamais la confiance au Pd. J’attends les élections. Ma dit son agenda.

 

Peppe Grillo lance une dure attaque contre Bersani qui espérait construire une alliance avec son mouvement 5 étoiles. Un morto che parla, dia le dimissioni, un mort qui parle, je donne les démissions. Et pourtant un accord ne semble pas exclu. Sur Twitter, Grillo envoie un message spécifiant une position au cas par cas. Revenu de population comme une mesure de soutien social, et abolition des contributions publiques aux partis, faites un calendrier et nous le voterons avec passion. Impossible à satisfaire, l’Italie s’achemine donc vers une seconde élection en mars. Bersani refuse toute alliance avec Berlusconi, et Mario Monti n’a pas assez de sièges au sénat pour une majorité. Le comique se défile de prendre des responsabilités espérant en de nouvelles élections qui pourraient remettre Mario Monti dans la course, les Italiens ne voyant pas d’autres solutions.