Ce que nous enseigne le traitement médiatique des attentats de Bagdad

Les attentats de Bagdad, survenus le 3 juillet 2016, sont les attaques terroristes les plus meurtrières perpétrées par l’Etat Islamique depuis sa création : plus de 213 morts, autant de blessés, dont de nombreux enfants.

Comme nous le remarquons depuis de nombreux attentats, ceux qui surviennent « loin » de chez nous ne suscitent pas la même émotion que ceux qui frappent l’Occident, et celui-ci n’a pas dérogé à la règle : bien moins de sentiment d’horreur dans les médias que lors des attentats d’Orlando ou même d’Istanbul de ces dernières semaines, et évidemment aucune commune mesure avec les attentats de Paris.

Non seulement le nombre d’articles consacrés est bien moins grand et suscite bien moins d’intérêt d la part du lecteur, mais le traitement de l’évènement est complètement différent : l’insistance ne va pas sur la violence ni sur les  victimes ; on n’imagine pas du tout un hashtag #EnMémoire ni un grand format du Monde consacré à la vie de chacune des victimes, comme cela a été le cas après le 13 novembre. Dès les premières lignes de commentaire sur les attentats de Bagdad, les journalistes se concentrent sur « la nouvelle stratégie de l’Etat Islamique » ou « la fragilité du pouvoir irakien », alors que les éléments semblables d’analyse sont venus, dans le cas des attentats en France, bien après, laissant place d’abord à une émotion débridée.

Cette différence de traitement ne provient pas de la distance, comme l’ont montré les attentats d’Orlando. Ce qui compte, pour susciter notre horreur, c’est une proximité bien plus culturelle : nous sommes heurtés moralement par les attentats qui frappent l’Occident, les personnes que nous pensons plus proches de nous que d’autres cultures que nous connaissons moins.

Cela signifie une chose, qui est une évidence mais mérite d’être rappelé : les citoyens occidentaux sont encore loin de se sentir citoyens du monde et de réaliser l’idéal selon lequel chaque vie humaine a la même valeur. L’universalisme a encore beaucoup de chemin à faire, et l’on doit poursuivre avec vigueur le travail d’éducation pour que chacun ressente l’égalité de tous les êtres humains non comme un idéal, mais comme un fait.

Il faut également, quand on pense à l’Etat Islamique, réfléchir non pas simplement à nos personnes, à notre sécurité à nous, mais à l’échelle du monde ; car l’Etat Islamique, lui, a bien une stratégie mondiale.

Comment Daech adoucit la charia pour se financer

Le propre des religions, et de l’islam en particulier, c’est de se fonder, assènent les religieux, sur des principes décrétés intangibles, immuables… Tout historien des religions sait qu’il n’en est rien… Voici même que Daech, en mal de ressources, en vient à édulcorer la charia pour compenser la baisse de ses revenus budgétaires…

L’Islam, religion de paix, d’amour, &c., dont la devise pourrait être « soumission, inégalité, unanimisme », se targue souvent d’être la croyance la plus féministe au monde… On peut bien sûr l’interpréter différemment, mais les rigoristes que sont les dirigeants de l’État islamique, Daech, font preuve d’une certaine indulgence pour la gent féminine. Pour preuve, l’amende sur la détention de cigarettes les frappant est moitié moindre (l’équivalent de 23 USD) que celle dont les hommes doivent s’acquitter.

De nouveau, le cabinet anglo-saxon IHS, qui publie le célèbre Jane’s, consacré aux armements divers, s’est penché sur la vie quotidienne sous domination de Daech en Irak et Syrie.

Ce n’est pas tant les nouvelles taxes, sur un peu tout et n’importe quoi, qui retiennent l’attention. Mais ce tout récent, insolite, voire impie aménagement de la charia : désormais, certaines infractions, divers délits, voire crimes, entraînant châtiments corporels ou amputations, peuvent être punis sous forme de lourdes amendes.

La raison de reniement dont ne sait trop quel texte ou hadith tient à la chute des ressources de Daech.

Cela découle des contrôles financiers plus étroits qu’exercent les pays combattant l’État islamique, aux frappes visant les champs de pétrole, aux pertes de territoire, et surtout de population.

Mieux vaut un mécréant, une pécheresse, vivant et valide, et taxable, que mort ou sur le départ…

Adoucir la charia vaut mieux que de voir Daech (et surtout ses dirigeants) s’enfoncer dans la dèche.

Diviser par deux la solde des combattants n’a pas suffi. Il est désormais nécessaire d’accentuer le racket des populations civiles sous contrôle, ou ce qu’il en reste.

On ne sait si les familles des brigadistes internationaux de l’État islamique se verront bientôt réclamer rançons pour épargner la vie de leur progéniture estimée trop peu valeureuse au combat et naguère exécutée sur le champ.

La baisse de population est due aux pertes territoriales, mais surtout aux évasions (admettons-le aussi, les frappes aériennes peuvent provoquer des dommages collatéraux, mais, numériquement du moins, cela reste vraiment marginal, sauf, peut-être, lors des offensives russes et syriennes). La plupart des habitantes et habitants, en particulier les sunnites quelque peu moins stricts, et les non-sunnites rançonnés, prennent le large à la moindre occasion.

Sortir de Raqqa est devenu plus onéreux (800 $), s’en absenter plus de deux semaines entraîne la confiscation de tous les biens (les revendre, à toujours moins d’acquéreurs, rapporte peu, sauf pour les consommables).

Désormais, pour les hommes et grands adolescents, ne plus être glabre n’exempte pas d’une amende. La barbe doit être suffisamment hirsute. Si vous vous taillez le collier, c’est 50 $.

Aux péages aux points de contrôle s’ajoute un interrogatoire. Peu féru de coran, de charia ? C’est 20 USD par question restant sans réponse ou en cas de réponse insuffisamment détaillée. Il est fortement conseillé de s’inscrire à des cours (payants ?) de rattrapage…

Les extorsions et confiscations visant sunnites et surtout non-sunnites ne sont guère nouvelles. Les sunnites suspects d’avoir collaboré avec les autorités antérieures doivent aussi s’acquitter d’une taxe (variable) de repentance. Elle s’est alourdie et en conséquence, elle doit être réglée par mensualités.

Le Times of India et le Corriere della sera se sont penchés sur le rapport de l’IHS. Les manquements à la bonne tenue vestimentaire sont désormais, pour les hommes comme pour les femmes, plus lourdement taxés et les critères ont été étendus. Le tarif des péages pour les camions a plus que doublé, atteignant, selon les zones, les 700 dollars.

Le racket (taxes, amendes, contributions forcées) représenterait à présent près de la moitié des ressources de l’État islamique. Mais comme c’est intenable, les fuyards multiplient les risques, et les recettes s’amenuisent. Trop d’impôt tue l’impôt, même si l’évasion fiscale est faible (sauf, sans doute pour les dirigeants ou les traders mercenaires recrutés à de très hautes rémunérations : le boursicotage sur les devises contribue aussi aux revenus de Daech).

Certes, la mise à prix aux enchères des esclaves chrétiennes a fortement augmenté, du fait de leur raréfaction, mais la « qualité » baisse : mal nutries, souvent malades et privées de médicaments, de soins dentaires, ces victimes sont devenues d’un piètre retour sur investissement. De plus, certaines consignes nouvelles ont dû être mal répercutées à l’avant des lignes ou auprès des milices urbaines. Selon une source russe (répercutant une source kurde, et donc, admettons, susceptible d’être discutable), 19 habitantes de Mossoul auraient été, jeudi dernier, mises en cages puis brûlées vives en public. Leur valeur marchande n’a pas été précisée…

Tout est devenu bon pour pressurer : laisser la porte de sa demeure ouverte, même pour prendre l’air assis devant son seuil, expose à une amende.

Les territoires se rétrécissant et les fuites – mais aussi les exécutions – se poursuivant, la population civile sous contrôle a diminué de près d’un tiers (6 contre 9 millions auparavant).

Cela devrait s’aggraver : l’armée irakienne semble en bonne voie de reconquérir Falloujah (et a pris vivant un colosse de 20o kg surnommé l’Ogre ou le Bulldozer) ; l’armée syrienne, appuyée par des forces russes, sur un front, les rebelles syriens sur un second, font des percées dans la province de Raqqa.

L’artillerie et l’aviation russes n’ont pas trop de considération non plus pour les populations civiles. Quatre installations pétrolières de la province de Raqqa ont été détruites. Les coalisés des pays arabes et occidentaux visent aussi les installations pétrolières mais considèrent que les détruire totalement assécherait trop fortement Daesch, ce qui aurait des répercussions sur les achats alimentaires, de médicaments, &c., bénéficiant aussi, accessoirement, aux civils.

Daech riposte en lançant une offensive sur Deir Erzor, en voie d’être reprise par l’armée syrienne.

Il semble que l’État islamique devra mieux trier ses boucliers humains et ses kamikazes : ce serait dommage de sacrifier des contribuables ou des contrevenants susceptibles de régler des amendes…

La bataille du Net

 

 

Comment Google, Youtube, Wikipédia sont-ils instrumentalisés ? Des Etats, des djihadistes de tous poils, des multinationales ou de simples agences de communications détournent et se servent de ces outils du Net afin de servir leurs intérêts politiques, sécuritaires, géopolitiques ou économiques.




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Irak : retour des Etats-Unis

Depuis la prise de Mossoul assortie de l’ultimatum à l’attention des minorités, les choses se sont emballées à une vitesse déconcertante. L’Etat en herbe a poursuivi son expansion inattendue foulant aux pieds yézidis, chrétiens, chiites, turkmènes, shabaks au grand dam de la majorité des sunnites sans que ni l’armée régulière, ni les Peshmergas ne puissent l’arrêter. Et pourtant, les Kurdes qu’ils soient du Kurdistan irakien, de Syrie ou de Turquie ont oublié leurs différends, joignant leurs efforts au nom de la bonne cause. 

Après une première tentative avortée, Sinjar à majorité yazidie a fini par tomber entre les mains des insurgés ; n’appartenant pas aux gens du Livre, considérés de surcroît par tous comme des "adorateurs du diable", les persécutions des yazidis ne doivent même pas poser de cas de conscience  ! Une élue, Vian Dakhil, a interpellé ses collègues lors d’un simulacre de séance parlementaire sur l’imminence des dangers qu’encourent les rescapés yazidis, perdus qu’ils sont dans les montagnes du Sinjar sous chaleur torride. 

Qaraqosh qui récemment avait vu grossir ses effectifs suite au déferlement de chrétiens mossoulois est à son tour prise au piège, livrant sa population au désespoir. Aussi des villages entiers de la plaine de Ninive, le grand barrage du nord de Mossoul et d’autres localités ont connu le même sort. Alors qu’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien voit sa fin approcher, se produit l’ultime coup de théâtre. 

L’Amérique, pompier pyromane par excellence, est entré en guerre via des chasseurs bombardiers, en cavalier seul, sans la moindre Résolution en poche ; Obama semble avoir fait l’impasse sur certaines de ses promesses nichées au coeur même de son programme dont celle de tourner la page noire de la guerre en Irak , pour assistance à personnes très en danger, au premiers rangs desquels diplomates et militaires américains. 

François Hollande a aussi fait savoir qu’il était partant ; à sa demande, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni pour nous sortir quelques lapalissades. Freiner la progression de ces terroristes est d’une extrême urgence mais quand ceux-là mêmes qui les ont crées s’en chargent, il y a de quoi s’inquiéter vu leurs antécédents ; jusque là on a pu se familiariser avec le radicalisme et le chaos que peuvent générer ces interventions sans jamais leur déceler  le moindre soupçon de bienfaits, d’où le scepticisme par rapport à cette recette à double tranchant. 

L’auréole qu’avait gagnée en 2003 la France sous Jacques Chirac, lors du discours de Dominique de Villepin aux Nations-Unies pour dire non à l’entrée en guerre contre l’Irak est inoubliable. Aujourd’hui, l’ancien Premier ministre nous livre dans " le Monde"ses réflexions sur les tragédies qui ensanglantent le Moyen-Orient en cette période charnière de son existence : "Ne laissons pas le Moyen-Orient à la barbarie". Un diagnostic éloquent de la situation assorti d’une prescription où la part belle est réservée au traitement politique de la crise.L’heure est  très grave. Nulle place aux tergiversations.   

http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/08/09/ne-laissons-pas-le-moyen-orient-a-la-barbarie-par-dominique-de-villepin_4469585_3232.html#xtor=AL-32280515

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L’Etat islamique et ses abus !

Presque un siècle après le démantèlement de l’empire ottoman, le "commandeur des croyants" du troisième millénaire surgi des décombres irako-syriennes est venu prendre de court son monde. Affublé prétentieusement du nom du premier calife de l’islam, Abou Bakr Al Baghdadi a invité les musulmans du monde en début de ce mois à lui faire allégeance. Après avoir soi-disant prêté serment aux préceptes de la religion, le représentant du jihadisme cherche à se donner les moyens de ses ambitions :  à l’héritage des réseaux de financement d’Al Qaëda, sont venues se rajouter les ressources issues du rackettage tous azimuts, allant de celui des champs pétroliers aux biens des particuliers. 

Les chrétiens de Mossoul ont été mis devant des faits accomplis :  le choix entre conversion, dhimmitude ou exil ! Outrés, les sunnites de Mossoul se sont insurgés contre de telles pratiques contraires aux principes les plus élémentaires ; les chiites, leurs compagnons d’infortune,  leur ont ouvert grand les portes de leurs cités saintes que sont Najaf et Kerbala. Ces derniers justement ne sont pas en reste ; jugés hérétiques, ils en ont aussi reçu pour leur grade. On ne compte plus les attentats suicides revendiqués par l’EI prenant les chiites pour cibles. 

Sous la menace de cette épée de Damoclès, nombreux parmi les chrétiens ont trouvé refuge dans la province de Ninive, la région du Kurdistan irakien ou ailleurs…D’autres ont pris le chemin de l’exil laissant derrière eux leur passé, leur berceau, à la merci de ces terroristes. Dans l’attente de jours meilleurs. 

Où qu’ils aillent, les hommes affiliés à cette mouvance radicale sèment la terreur ; en Syrie la zone sous leur contrôle n’est pas épargnée : deux femmes accusées d’adultère ont été lapidées récemment. Invité à participer à l’exécution de cette infamie, aucun Syrien sur la Place n’a trouvé en lui la médiocrité nécessaire pour jeter la première pierre. Démunies pour braver ces justiciers, les populations locales ont battu en retraite laissant seule derrière eux la femme sous une pluie de pierres.

Il est étrange ce fléau venu se greffer ainsi de but en blanc dans des sociétés qui à priori  lui sont extrêmement hostiles. Comme un microbe injecté de force dans un corps affaibli en manque d’anticorps pour se défendre. Si Abou Bakr al Baghdadi n’existait pas, il aurait fallu l’inventer pour pérenniser l’instabilité qui gangrène cette région…

Lors de son intronisation, l’imposteur disait :" Je suis le wali désigné pour vous guider ; je ne suis pas meilleur que vous. Si vous pensez que j’ai raison, aidez-moi et si vous pensez que j’ai tort, conseillez-moi et mettez-moi sur le droit chemin". Parce qu’en plus, le calife qui ose porter atteinte aux libertés dont celles religieuses se croit sur le bon chemin.  

Irak, Syrie : émergence d’un califat de pacotille

 

La création d’un califat, l’EIIL, à cheval entre  l’Irak et la Syrie s’apparente à une ineffable farce. Affublé de cet air solennel de circonstance, Abou Bakr el Baghdadi, autoproclamé calife du califat, a poussé la plaisanterie jusqu’à en appeler à tous les musulmans de lui obéir:"Je suis le wali désigné pour vous diriger, toutefois je ne suis pas meilleur que vous ; si vous pensez que j’ai raison, aidez-moi et si vous pensez que je suis dans l’erreur, mettez-moi sur le droit chemin ! Obéissez-moi de la même façon que vous obéissez à Dieu". S’il suffisait de s’ériger en "émir des croyants" pour faire des émules, on aurait eu vent de l’adhésion massive à cette formation née sur des décombres syro-irakiennes…

Qui sème le vent récolte la tempête, dit-on. Inscrits qu’ils sont dans le déni, nos ingénus samaritains habiles à fomenter des plans machiavéliques, crient haro sur le dénommé califat pour lequel ils ont soigneusement balisé la voie ; toujours prompts à donner d’une main pour  reprendre de l’autre ! 

Et comme si séparer le bon grain de l’ivraie était chose aisée, il est encore question dans les hautes sphères de poursuivre le soutien à l’opposition syrienne, non dans son ensemble mais via sa seule branche…modérée. Au nom de la "protection du peuple syrien", lequel peuple, sans avoir le couteau sous la gorge, a renouvelé sa confiance en son président Bachar el Assad. 

Jugé de par sa politique d’ostracisation des sunnites, comme  responsable de la montée en puissance des jihadistes,  Nouri el Maliki lui, est cloué au pilori par ceux-là mêmes qui soutiennent ces derniers entre les rives du Barada. 

Un démantèlement en bonne et due forme s’opère en direct sous nos yeux ; et alors que résonne le glas de ces unités territoriales, est brandi le spectre d’un califat expansionniste de pacotille. La peur généralisée entretenue à coups de propagande fait craindre l’effet boule de neige et pour cause : les informations les plus banales nous sont montées en épingle au détriment de celles bien plus sérieuses : quand quelques paumés Français vont grossir les rangs des jihadistes à Damas, sans doute par bêtise plus qu’autre chose, la nouvelle tourne en boucle à s’imaginer que le siège de Poitiers est imminent; les divagations de ce fait vont bon train, entre les supposés jihadistes et Charles Martel : je te tiens, tu me tiens par la barbichette ! 

La paix trépasse là où passent ces guerriers propulsés dans cette folie meurtrière à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes. Au lieu de les asphyxier, on fait l’inverse au nom d’une politique scabreuse à la portée des seuls esprits éclairés.  

Washington vient de marteler pour la énième fois que sans solution politique  l’Irak ne sortira pas de cette impasse. Mais la politique est en panne ; le parlement irakien a repoussé au mois d’août une réunion censée faire avancer les choses. 

Irak, Syrie, la débâcle en choeur. Israël toujours prêt à faire feu de tout bois a saisi l’occasion, idéale, pour lancer une offensive contre Gaza. Caisse de résonances des misères politiques la région continuera d’essuyer ces coups de boutoirs venus de partout jusqu’à ce qu’advienne l’impossible… 

Irak : un pays au bord de l’éclatement !

 Depuis qu’en 2003 Georges W Bush était parti en croisade en Irak de la manière la plus éhontée, le chaos s’y est définitivement installé. Son successeur non moins arrogant fier des retombées de cette expédition punitive, s’était échiné en 2011 à fignoler le retrait de ses  troupes. Malgré l’instauration par nos bons Samaritains "de la stabilité, de la souveraineté, de la victoire de la démocratie", le pays, autrefois prospère, a poursuivi presque sans discontinuer son infernale descente aux enfers dans l’indifférence générale. 

La tournure que prennent désormais les évènements semble surprendre les plus fins des stratèges alors qu’elle ne fait là que s’inscrire dans la continuité. Hilary Clinton qui pourtant n’a eu de cesse d’appeler à l’armement des rebelles en Syrie, vient en vierge effarouchée de découvrir "qu’elle avait fait une erreur en votant oui pour la guerre en Irak". Il lui aura sans doute fallu, pour prendre conscience de la relation de cause à effet, l’avancée fulgurante vers le nord de l’Irak des jihadistes de l’EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant), laquelle s’est soldée par la chute de plusieurs villes phares au profit de ces derniers. Et encore ! 

Selon les analyses de certains experts, sans le soutien apporté à l’opposition syrienne par les monarchies du Golfe, les pays Amis de la Syrie si chers au coeur de BHL, les jihadistes en question n’en seraient pas là aujourd’hui. Sans oublier le parachutage de Nour Al Maliki doté de la feuille de route adéquate pour mener à bien le démantèlement de ce qui restait de la cohésion sociale irakienne : surjouer la carte du clivage confessionnel, méthode infaillible qui a fait ses preuves. 

En témoigne la débandade semi-délibérée des forces gouvernementales logées à des enseignes hiérarchisées, face aux jihadistes. Ces forces supposées hautement formées ! Un peu comme la dramatique déroute de l’armée irakienne," troisième du monde",face aux forces de coalition lors de la funeste invasion. 

Alors qu’on ne fait que récolter ce qu’on a assidûment semé, les instigateurs de cette tragédie, en particulier le virulent Tony Blair, veulent désormais faire endosser au seul Nour el Maliki le prix du démantèlement de l’Irak. Les populations locales qui subissent de plein fouet les affres de cette politique aux tenants et aboutissants machiavéliques ne sont pas près de la délivrance: la Blanche Maison qui ne badine guère avec le terrorisme a promis des mesures de rétorsion appropriées. On réfléchit pour le moment dans les hautes sphères. 

Avoir une marge d’erreur aussi importante alors que, via la NSA, on dispose d’oreilles,  d’yeux d’une acuité incomparable, dépasse l’entendement. Déjà rien qu’en électron libre, un certain jihadiste, Mehdi Nemmouche, est capable d’attenter aisément à la vie d’innocents ciblés dans un musée de Bruxelles, que dire du pouvoir de nuisance de toute une organisation…

Quand on peine vraiment à comprendre tous ces phénomènes qui, du jour au lendemain, ont fait basculer des pays impréparés dans des "printemps" avec à la clé un déplorable bilan, on est quelque peu tenté par ces thèses politiquement incorrectes : tout découlerait, au nom d’impératifs inavouables, d’une collusion entre jihadistes,  monarchies du Golfe, Etats-Unis, Israël selon la thèse de ces experts infréquentables, qu’accréditent des populations de ces régions prises en étau. Qu’ils appartiennent à l’axe du "Bien" ou du "Mal", ils rivalisent de sauvagerie…

11 SEPTEMBRE: quand l’information devient propagande d’état !

 

 

Je vais consacrer trois articles sur les événements du 11 septembre, sur le mythe al-Qaïda, et je clôturerai sur l’exécution de Ben Laden. Malgré mon déni répulsif de la version officielle, j’éviterai de plonger dans les thèses complotistes, simplement en essayant de se poser les questions, et par ce simple procédé constater que rien ne permet d’établir une vision juste et réelle des événements.

Après bien évidemment c’est à chacun d’apprécier et de se forger ses opinions.

 

Le onze septembre 2001.

Douze années (…).

12 ans après le 11 septembre, les médias de flux s’apprêtent à lancer un nouveau « replay ». Les mêmes images vont tourner en boucle, rappelant ainsi la machine médiatique qui a participé au traumatisme. Ni les grands médias ni même les médias indépendants n’ont abordé les événements du 11 septembre avec un esprit ouvert.

Les questions essentielles sont éludées. Tout a été mis en œuvre pour exalter la version officielle, qui en devient la seule et unique version, soutenue en majorité par une presse décérébrée à la solde de lobbys. La « construction » de cette version officielle s’est effectuée à la vitesse de l’éclair.

Mais alors si les autorités étaient si peu au courant au point d’avoir été pris par surprise, comment ont-elles réussi à découvrir si rapidement la liste exacte des coupables ?

Les images alarmantes du 11 septembre avaient la vocation de préparer le peuple américain à l’instauration d’une nouvelle politique : la guerre contre le terrorisme.

Le 11 septembre 2001, les médias d’un pays dits démocratiques sont passés officiellement de l’information à la propagande.

La version officielle est truffée d’omissions, d’incohérences, de contradictions et d’invraisemblances qui ne peuvent s’expliquer que par la nécessité de mentir ou de dissimuler des faits. Les mensonges au sujet des guerres en Afghanistan et en Irak ont sans doute renforcé l’hypothèse conspirationniste alors que logiquement c’est le contraire qui aurait dû se produire.

Une accumulation de faits qui démontre les nombreux mensonges.

Simplement en restant objectif, sans mettre en exergue la thèse conspirationniste, et en se posant les questions essentielles, nous sommes en droit de ne pas pouvoir accepter la version officielle, le contraire impliquerait de notre part  une paresse intellectuelle !

Le gouvernement Bush a menti sur la présence d’arme de destruction massive en Irak, ce lien vous permettra de comprendre clairement la manipulation de l’administration Bush.

La prétendue complicité de Saddam Hussein dans les attentats du onze septembre, à lire impérativement !

Que dire de ces transactions financières massives effectuées juste avant les attentats du 11 septembre, une coïncidence pour le moins troublante, à consulter impérativement, et alors se demander si nous ne sommes pas en face d’un délit d’initié de grande envergure.

J’évite toujours soigneusement de tomber dans une thèse complotiste, de simples questions qui méritent des réponses que la version officielle ne parvient pas à lever.

Pourquoi affirmer que les USA n’étaient pas préparés à une telle attaque terroriste ?

Pour les sempiternels sceptiques un nouveau lien.

On peut également s’interroger sur la non réaction de la chasse aérienne américaine. A lire ce rapport très bien détaillé. Nous sommes en droit de nous demander pourquoi ces avions détournés n’ont pas été interceptés alors que cette opération se justifiait (…).

Le simple fait de rejeter la version officielle et ses nombreuses incohérences nous désigne comme des complotistes, pour ne pas dire des négationnistes !

Il est vrai que l’orchestration du matraquage médiatique est telle que de vouloir une vision autre de l’information en devient tabou. Nous assistons à une vaste campagne de propagande digne des pires dictatures, ce qui engendre un silence étourdissant de quasiment tous les médias, une véritable omerta s’en suit brisée par la bulle Internet devenant le dernier bastion de résistance face à cette vague de désinformation ! Mais la réciproque est bien présente, les versions alternatives atteignent parfois des sommets dans la désinformation, voir dans le mensonge et la manipulation, à chacun sa réflexion.

Bien évidemment il ne faut pas non plus adhérer aux thèses complotistes les plus farfelues, simplement constater les mensonges de l’administration Bush. Même les plus sceptiques ne peuvent plus se cacher derrière ce tissu de mensonges, et reconnaitre que la seule chose dont on soit certain c’est que le 11 septembre a eu lieu. Quoique (…).

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 Sources:

-Wikipédia

-Reopen 911

 

 

Ou en est l’Irak dix ans après,

encore en proie aux conflits inter ethniques.

Voir, l’Irak sept années après.

 

On n’entend plus et on ne voit plus les médias évoquer la situation en Irak et pourtant il s’y passe des choses. Le mois de mars fut le plus meurtrier, deux cent soixante et onze personnes ont péris dans des attentats depuis août 2012, deux cent soixante dix huit personnes étaient alors mortes de violences. Ces chiffres montrent l’instabilité dont souffre l’Irak dix années après son invasion. Le mercredi 24 avril 118 morts en deux jours de violences liées aux manifestations sunnites contre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, aggravant la crise sécuritaire et politique dans le pays, ont annoncé des responsables. Les affrontements et les attaques impliquant des manifestants et des hommes armés et des forces de sécurité ont également fait 240 blessés, ont-ils ajoutés. Ces violences sont les plus sanglantes depuis le début des manifestations anti-Maliki en décembre dans les provinces majoritairement sunnites du nord du pays. Les protestataires réclamaient sa démission et la fin de la «marginalisation» dont ils estiment être victimes en raison de leur appartenance religieuse, voir Assawra le site du mouvement démocratique arabe.

Plus de 122.000 civils morts en dix ans, voilà le bilan de l’intervention américaine au 20 mars 2013. Il n’était pas nécessaire d’être un expert pour envisager que malgré la puissance de l’armée américaine, que cette guerre ne pouvait que modifier l’équilibre bien fragile de la région, la guerre du Golfe, irano-irakienne, venait de se terminer en 1988.

 

Le 9 avril 2003, après 20 jours de combat, l’armée américaine entrait dans Bagdad et renversait la statue de Saddam Hussein. Cependant, il faudra encore plus d’une décennie pour un semblant d’ordre en Irak.

 

L’intervention américaine devait libérer le pays de la dictature de Saddam Hussein pour en faire un pays démocratique. Une folie dans un pays ou les ethnies sont fortes chiites, sunnites et kurdes que le parti baas de Saddam Hussein maintenait d’une main de fer. Cette folie fut la suite des attentats du 11 septembre 2001 pour la domination géostratégique du Moyen-Orient. Goerges W Bush prit le fallacieux motif que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, qui ne furent jamais trouvées. Ce fut le mensonge de Colin Powel secrétaire d’État américain qui fut à l’origine de cette guerre, déclarant que Saddam Hussein entretenait des liens avec Al-Qaîda. En fait, la politique de domination des États-Unis poursuivait plusieurs buts, terminer ce que n’avait pas fait son père Georges Bush lors de la tempête du désert, et se venger de l’arrogance et des provocations de Saddam Hussein, mais aussi mettre la main sur le pétrole irakien, nul n’est dupe. Cet objectif géostratégique avec une implantation militaire dans un des pays du Moyen-Orient avec à coté Israël, et plus à l’Ouest l’Italie ou sont 7 bases militaires américaines, voir «l’Italie base Etasunienne en Méditerranée», lui permettait d’avoir l’œil sur toute cette partie Est du monde, l’Afghanistan, le Pakistan et la Chine pas loin.

Cette invasion de l’Irak fut un cauchemar américain, la puissance de ses forces ne pouvaient rien contre des attentats déstabilisant toute formation gouvernementale. De plus, les Américains devaient être présents en Afghanistan pour combattre Al-Qaïda ce qui leur fit soutenir deux fronts. L’importance de la frontière avec l’Afghanistan était propice à des infiltrations terroristes.

La violence n’a pas cessé contre la communauté sunnite depuis le départ des soldats américains en décembre 2011. Le 21 décembre 2012, 120 gardes du corps du ministre sunnite des finances, Rafa Al-Issaoui, furent arrêtés à Bagdad. Ce dernier échappa de peu à la rafle et se réfugia dans son fief de Fallouja, à 80 kilomètres à l’ouest de Bagdad. C’est là qu’il s’était fait connaître en dirigeant l’hôpital pendant la terrible année 2004, durant laquelle la ville passa sous le contrôle de la rébellion, et d’Al-Qaida, avant d’être reconquise par l’armée américaine, qui dut s’y reprendre à deux fois, laissant Fallouja à moitié détruite, selon Christophe Ayad du Monde.fr .

 

Des manifestants chantent des slogans contre le gouvernement chiite à Ramadi à l’ouest de Bagdad le 09 janvier 2013/AP/Kalid Mohammed. Document le Monde.fr.

La communauté chiite est à 50-55 % alors que la sunnite n’est qu’à 18 % et les kurdes à 22 – 25 %. De ce fait, toute élection pousse les chiites aux responsabilités, ce qui n’était pas le cas avec Saddam Hussein qui m’était tout le monde d’accord.

 

À huit jours des élections provinciales du 20 avril dans 12 des 18 provinces irakiennes, selon un nouveau bilan communiqué par des sources médicales et sécuritaires, l’attaque la plus meurtrière eu lieu devant la mosquée Omar Ben Abdelaziz, près de Baqouba, une ville située à 60 km au nord de Bagdad. Une bombe placée en bord de route explosa à l’heure où les fidèles sortaient de la mosquée après avoir assisté à la grande prière hebdomadaire. Un autre attentat à la bombe fit cinq blessés à Al-Sadeh, un village majoritairement sunnite proche de Baqouba, à la même heure. Et dans le quartier de Salam, dans l’ouest de la capitale irakienne, deux personnes furent blessées dans une troisième attaque survenue près d’une mosquée sunnite, selon le site d’informations Yahoo actualités.

La police, par ailleurs, découvrit les dépouilles criblées de balles de deux policiers et d’un soldat près de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Un officier de police précisa que les trois hommes avaient été enlevés la veille par des inconnus.

Mais des améliorations se font jour, la parole est plus libre, les investisseurs arrivent timidement, un peu de tourisme se développe, le pouvoir d’achat et les salaires des irakiens ont augmenté. Mais le chômage est élevé, 18% de la population. Il touche particulièrement les 15- 29 ans, 57%. Le pourcentage de personnes qui souffrent de malnutrition a baissé par rapport à 2007 mais la faim touche encore 1,9 millions de personnes. Résultat, de plus en plus d’irakiens cherchent à émigrer, 23. 743 demandèrent asile, essentiellement en Europe en 2011. La situation des femmes s’est dégradée. Le pays est à la 120ème place mondiale sur 148 pays en ce qui concerne l‘égalité. Un anniversaire plutôt mitigé et fêté sans grand enthousiasme, un anniversaire à minima.

En 2003 on arrivait à Bagdad par la route et en avril à peine une semaine plus tard les premiers chars américains apparaissaient aux abords de l’aéroport de Bagdad, qui ne servait plus depuis la guerre du Golfe. La chute de Saddam Hussein et la levée des sanctions font qu’aujourd’hui, on y atterrit directement. Mais rien n’a changé depuis les années 1980. Depuis le départ du dernier soldat américain, en décembre 2011, il est de plus en plus difficile de venir en Irak, qu’on soit journaliste, homme d’affaires ou surtout mercenaire pour une société de sécurité privée. Dix ans d’occupation et d’abus ont rendu les Irakiens assez désabusés sur les bienfaits que pourraient leur apporter les étrangers. Les Américains partis ont laissé un pays en reconstruction. La longue avenue qui mène de l’aéroport au centre ville fut la plus meurtrière au monde entre 2004 et 2008. Aujourd’hui des fouilles obligent les passagers de passer par une dizaine de postes ce qui les contraints à partir cinq à six heures avant celle de leur vol.

 

Bagdad en mars 2013, des dizaines de checkpoints rendent la circulation difficile en centre ville/Bruno Stevens/Cosmos. Document le Monde.fr.

 

Cette artère d’une vingtaine de kilomètres est devenue celle des pots-de-vin versés par la mairie de Bagdad pour le chantier de rénovation et d’embellissement mené par des entreprises turques. La politique est la continuation de la guerre par d’autres moyens, en Irak, elle est la poursuite du pillage par des moyens pacifiques. On fait comme on peut pour avoir de l’argent.

Mais, malgré les bonnes annonces rien n’est encore stabilisé. Le lundi 15 avril une série d’attentats furent perpétrés à l’entrée de l’aéroport international. Deux voitures piégées ont secoué plusieurs villes tuant au moins 20 personnes et en blessant 120 autres annonça la police. De multiples attaques ont visé la capitale irakienne, les villes de Kirkouk, Touz Khourmato et Samarra dans le nord du pays, mais aussi Nassiriya dans le sud. A Bagdad, les explosions de deux voitures piégées dans le périmètre sous haute sécurité de l’aéroport ont fait au moins deux morts et 17 blessés, précise-t-on de sources policières et médicales, selon [email protected].