Ou en est l’Irak dix ans après,

encore en proie aux conflits inter ethniques.

Voir, l’Irak sept années après.

 

On n’entend plus et on ne voit plus les médias évoquer la situation en Irak et pourtant il s’y passe des choses. Le mois de mars fut le plus meurtrier, deux cent soixante et onze personnes ont péris dans des attentats depuis août 2012, deux cent soixante dix huit personnes étaient alors mortes de violences. Ces chiffres montrent l’instabilité dont souffre l’Irak dix années après son invasion. Le mercredi 24 avril 118 morts en deux jours de violences liées aux manifestations sunnites contre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, aggravant la crise sécuritaire et politique dans le pays, ont annoncé des responsables. Les affrontements et les attaques impliquant des manifestants et des hommes armés et des forces de sécurité ont également fait 240 blessés, ont-ils ajoutés. Ces violences sont les plus sanglantes depuis le début des manifestations anti-Maliki en décembre dans les provinces majoritairement sunnites du nord du pays. Les protestataires réclamaient sa démission et la fin de la «marginalisation» dont ils estiment être victimes en raison de leur appartenance religieuse, voir Assawra le site du mouvement démocratique arabe.

Plus de 122.000 civils morts en dix ans, voilà le bilan de l’intervention américaine au 20 mars 2013. Il n’était pas nécessaire d’être un expert pour envisager que malgré la puissance de l’armée américaine, que cette guerre ne pouvait que modifier l’équilibre bien fragile de la région, la guerre du Golfe, irano-irakienne, venait de se terminer en 1988.

 

Le 9 avril 2003, après 20 jours de combat, l’armée américaine entrait dans Bagdad et renversait la statue de Saddam Hussein. Cependant, il faudra encore plus d’une décennie pour un semblant d’ordre en Irak.

 

L’intervention américaine devait libérer le pays de la dictature de Saddam Hussein pour en faire un pays démocratique. Une folie dans un pays ou les ethnies sont fortes chiites, sunnites et kurdes que le parti baas de Saddam Hussein maintenait d’une main de fer. Cette folie fut la suite des attentats du 11 septembre 2001 pour la domination géostratégique du Moyen-Orient. Goerges W Bush prit le fallacieux motif que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, qui ne furent jamais trouvées. Ce fut le mensonge de Colin Powel secrétaire d’État américain qui fut à l’origine de cette guerre, déclarant que Saddam Hussein entretenait des liens avec Al-Qaîda. En fait, la politique de domination des États-Unis poursuivait plusieurs buts, terminer ce que n’avait pas fait son père Georges Bush lors de la tempête du désert, et se venger de l’arrogance et des provocations de Saddam Hussein, mais aussi mettre la main sur le pétrole irakien, nul n’est dupe. Cet objectif géostratégique avec une implantation militaire dans un des pays du Moyen-Orient avec à coté Israël, et plus à l’Ouest l’Italie ou sont 7 bases militaires américaines, voir «l’Italie base Etasunienne en Méditerranée», lui permettait d’avoir l’œil sur toute cette partie Est du monde, l’Afghanistan, le Pakistan et la Chine pas loin.

Cette invasion de l’Irak fut un cauchemar américain, la puissance de ses forces ne pouvaient rien contre des attentats déstabilisant toute formation gouvernementale. De plus, les Américains devaient être présents en Afghanistan pour combattre Al-Qaïda ce qui leur fit soutenir deux fronts. L’importance de la frontière avec l’Afghanistan était propice à des infiltrations terroristes.

La violence n’a pas cessé contre la communauté sunnite depuis le départ des soldats américains en décembre 2011. Le 21 décembre 2012, 120 gardes du corps du ministre sunnite des finances, Rafa Al-Issaoui, furent arrêtés à Bagdad. Ce dernier échappa de peu à la rafle et se réfugia dans son fief de Fallouja, à 80 kilomètres à l’ouest de Bagdad. C’est là qu’il s’était fait connaître en dirigeant l’hôpital pendant la terrible année 2004, durant laquelle la ville passa sous le contrôle de la rébellion, et d’Al-Qaida, avant d’être reconquise par l’armée américaine, qui dut s’y reprendre à deux fois, laissant Fallouja à moitié détruite, selon Christophe Ayad du Monde.fr .

 

Des manifestants chantent des slogans contre le gouvernement chiite à Ramadi à l’ouest de Bagdad le 09 janvier 2013/AP/Kalid Mohammed. Document le Monde.fr.

La communauté chiite est à 50-55 % alors que la sunnite n’est qu’à 18 % et les kurdes à 22 – 25 %. De ce fait, toute élection pousse les chiites aux responsabilités, ce qui n’était pas le cas avec Saddam Hussein qui m’était tout le monde d’accord.

 

À huit jours des élections provinciales du 20 avril dans 12 des 18 provinces irakiennes, selon un nouveau bilan communiqué par des sources médicales et sécuritaires, l’attaque la plus meurtrière eu lieu devant la mosquée Omar Ben Abdelaziz, près de Baqouba, une ville située à 60 km au nord de Bagdad. Une bombe placée en bord de route explosa à l’heure où les fidèles sortaient de la mosquée après avoir assisté à la grande prière hebdomadaire. Un autre attentat à la bombe fit cinq blessés à Al-Sadeh, un village majoritairement sunnite proche de Baqouba, à la même heure. Et dans le quartier de Salam, dans l’ouest de la capitale irakienne, deux personnes furent blessées dans une troisième attaque survenue près d’une mosquée sunnite, selon le site d’informations Yahoo actualités.

La police, par ailleurs, découvrit les dépouilles criblées de balles de deux policiers et d’un soldat près de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Un officier de police précisa que les trois hommes avaient été enlevés la veille par des inconnus.

Mais des améliorations se font jour, la parole est plus libre, les investisseurs arrivent timidement, un peu de tourisme se développe, le pouvoir d’achat et les salaires des irakiens ont augmenté. Mais le chômage est élevé, 18% de la population. Il touche particulièrement les 15- 29 ans, 57%. Le pourcentage de personnes qui souffrent de malnutrition a baissé par rapport à 2007 mais la faim touche encore 1,9 millions de personnes. Résultat, de plus en plus d’irakiens cherchent à émigrer, 23. 743 demandèrent asile, essentiellement en Europe en 2011. La situation des femmes s’est dégradée. Le pays est à la 120ème place mondiale sur 148 pays en ce qui concerne l‘égalité. Un anniversaire plutôt mitigé et fêté sans grand enthousiasme, un anniversaire à minima.

En 2003 on arrivait à Bagdad par la route et en avril à peine une semaine plus tard les premiers chars américains apparaissaient aux abords de l’aéroport de Bagdad, qui ne servait plus depuis la guerre du Golfe. La chute de Saddam Hussein et la levée des sanctions font qu’aujourd’hui, on y atterrit directement. Mais rien n’a changé depuis les années 1980. Depuis le départ du dernier soldat américain, en décembre 2011, il est de plus en plus difficile de venir en Irak, qu’on soit journaliste, homme d’affaires ou surtout mercenaire pour une société de sécurité privée. Dix ans d’occupation et d’abus ont rendu les Irakiens assez désabusés sur les bienfaits que pourraient leur apporter les étrangers. Les Américains partis ont laissé un pays en reconstruction. La longue avenue qui mène de l’aéroport au centre ville fut la plus meurtrière au monde entre 2004 et 2008. Aujourd’hui des fouilles obligent les passagers de passer par une dizaine de postes ce qui les contraints à partir cinq à six heures avant celle de leur vol.

 

Bagdad en mars 2013, des dizaines de checkpoints rendent la circulation difficile en centre ville/Bruno Stevens/Cosmos. Document le Monde.fr.

 

Cette artère d’une vingtaine de kilomètres est devenue celle des pots-de-vin versés par la mairie de Bagdad pour le chantier de rénovation et d’embellissement mené par des entreprises turques. La politique est la continuation de la guerre par d’autres moyens, en Irak, elle est la poursuite du pillage par des moyens pacifiques. On fait comme on peut pour avoir de l’argent.

Mais, malgré les bonnes annonces rien n’est encore stabilisé. Le lundi 15 avril une série d’attentats furent perpétrés à l’entrée de l’aéroport international. Deux voitures piégées ont secoué plusieurs villes tuant au moins 20 personnes et en blessant 120 autres annonça la police. De multiples attaques ont visé la capitale irakienne, les villes de Kirkouk, Touz Khourmato et Samarra dans le nord du pays, mais aussi Nassiriya dans le sud. A Bagdad, les explosions de deux voitures piégées dans le périmètre sous haute sécurité de l’aéroport ont fait au moins deux morts et 17 blessés, précise-t-on de sources policières et médicales, selon [email protected].

 

4 réflexions sur « Ou en est l’Irak dix ans après, »

  1. Vous avez voulu un monde multipolaire ? Et bien voilà …Ce n’est que le début…Que font les Chinois, les Russes ….?

    [b]Au fond il se passe la même chose au Bahrein ou au Yemen [/b]

    En réalité chiites et sunnites n’ont même pas besoin d’intervention américaine Américains pour s’entretuer…..en exterminant les autres communautés….

    Le problème est-il américain ou est-il plutôt religieux?Je penche résolument vers la seconde hypothèse!

  2. [b]liberti(n)us[/b] bonjour,

    Au début le problème était américain, sous l’action latente de guerres ethniques qui ont toujours existées.

    Nous n’avons pas voulu un monde multipolaire, il se construit de lui même, les nationalismes aidant.

    L’évolution des moyens de communication sont le vecteur majeur de cette évolution, tout se brasse, tout s’interconnecte, c’est la mondialisation.

    Bien à vous,

    Anido

  3. Pourquoi ne pas dire la vérité, MOnsieur Anido? Que Saddam Hussein avait été mis en place par les usa? IL est vrai que les grands « merdias » sont tellement désinformateurs!
    « C’est la Grande-Bretagne qui a déclenché la tragédie moderne de l’Irak, en commençant par sa prise de Bagdad en 1917 et le remodelage du pays pour l’adapter au mieux aux besoins coloniaux et aux intérêts économiques de Londres. »
    « C’est l’ancien secrétaire d’État James Baker, qui avait menacé Tarek Aziz, le ministre irakien des Affaires étrangères lors d’une réunion à Genève en 1991, en disant que les États-Unis détruiraient l’Irak et « le ramèneraient à l’âge de pierre ».
    « Le fait demeure, cependant, que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont conjointement détruit l’Irak moderne et aucun remords ni aucune excuse – bien qu’il n’y ait rien eu de tel jusqu’à aujourd’hui – n’y changeront rien. Les anciens maîtres coloniaux de l’Irak, comme les nouveaux, n’avaient aucune base légale ou morale pour envahir ce pays dévasté par les sanctions. »
    [url]http://www.silviacattori.net/article4234.html[/url]

  4. [i] Nous n’avons pas voulu un monde multipolaire, il se construit de lui-même, les nationalismes aidant. [/i] Ben oui, c’est regrettable, mais c’est ainsi. Entre les Corses, les Basques, les Bretons…. les Occitans, les Flamands et j’en oublis qui ont leurs écoles dans leur langue, plus
    tard ils demanderont leur autonomie, etc…

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