Kafka 2012

 La petite anecdote que je vais vous narrer est sans doute très banale mais je ne peux m’empêcher d’être étonné qu’on puisse encore vivre ce genre de mésaventure que n’aurait pas reniée Kafka de nos jours. 

Histoire vraie donc qui est arrivée à un couple de mes amis et qui n’est pas encore terminée. Récemment, Rosina reçoit un courrier lui intimant de payer une contravention de 39 euros au nom de son mari. Jusqu’ici, rien de plus courant, sauf que la contravention  pour stationnement interdit a été mise à Nice, ville où il ne s’est jamais rendu et concerne une voiture qui n’est pas la sienne. C’est une erreur, me direz-vous, rien de plus facile que de prouver sa bonne foi. C’est ce que lui ont dit les gendarmes à qui Rosina s’est adressée en lui conseillant de ne pas payer. Depuis ce temps, le couple est harcelé par un huissier qui les menace de saisir le véhicule incriminé tout en sachant qu’ils ne l’ont pas. La situation est tellement absurde qu’elle pourrait faire rire mais l’huissier se fait de plus en plus pressant et fait monter les enchères. L’affaire risque de leur coûter beaucoup plus que les 39 euros du PV. Voyant qu’ils ne s’en sortiront pas, mes amis ont demandé conseil à leur assurance qui va prendre les choses en main, fort heureusement. Espérons que cette affaire va trouver un issue heureuse et que l’huissier récalcitrant saura entendre raison, mais de toute façon cette histoire est révélatrice du désarroi de monsieur Tout-le-Monde face à la justice.

Ce genre de problème a été récemment évoqué par Dominique Baudis, le défenseur des droits, qui considère que ce genre d’erreur arrive vraiment trop souvent et qu’il faudrait faire quelque chose. En particulier, en cas d’usurpation d’identité, il n’est pas normal que la personne de bonne foi ne puisse pas se défendre. Ça finit par devenir un véritable cauchemar.

J’ai toujours cru que la justice devait prouver la culpabilité d’un suspect or dans le cas présent, c’est à la personne incriminée de prouver sa bonne foi. Dans le cas d’une verbalisation, c’est « tu payes d’abord, on discute après » !

Le vrai changement, ça pourrait être ça aussi. Qu’en pensez-vous ?