La France ira-t-elle en guerre à Kandahar ?

A quelques jours du sommet de Bucarest, où les membres de l’Otan décideront du renforcement de leur contingent en Afghanistan, personne ne s’est encore porté volontaire pour assumer la courageuse, mais dangereuse responsabilité d’occuper la province de Kandahar, renforçant les troupes déjà présentes sur le terrain. L’interminable ballet diplomatique au sein de l’OTAN augure d’un mauvais présage, mettant la vie des soldats de l’alliance en danger, mais aussi la survie de l’alliance elle-même. 

Le général John Craddock,  commandant en chef des forces de l’Otan, n’a pas caché sa déception, mais surtout son appréhension face à la suite des choses : « L’Afghanistan et la Force internationale d’assistance et de sécurité (Isaf) de l’Otan sont à un tournant critique» a-t-il déclaré, mardi dernier, devant le comité des Affaires étrangères du Sénat. 

Tandis que tous les yeux sont tournés vers la France, cette dernière se laisse désirer ; quant à l’Allemagne, le désistement est déjà assuré. L’Union européenne de Sarkozy et Merkel peut-elle avoir une quelconque autorité à l’intérieur des décisions de l’OTAN, si ni l’un ni l’autre n’ose s’impliquer quand cela est nécessaire ? Au-delà du rêve des alliances et autres unions européennes ou méditerranéennes, encore faut-il que cela serve à autre chose que d’organiser de pontifiantes rencontres, où rires et champagne fusent à profusion. Paris et Berlin vivent le rendez-vous raté avec leurs ambitions de s’imposer en décideurs sur la scène internationale.

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