Riwalgate, emplois politiques : le FN éclabousse droite et gauche

Objet de plusieurs poursuites pour emplois politiques et affaires diverses, le FN a fait ouvrir une enquête sur les emplois de divers assistants parlementaires du MoDem ou de la droite au Parlement européen.

Des mini-Penelopegate un peu partout. Ou plutôt des mini-mini, comme dans le cas du ministre Richard Ferrand qui a employé, au salaire minimum, son fils en tant qu’assistant parlementaire pendant quatre mois. Au moins était-il censé travailler. Ce fut le cas aussi pour les élus MoDem du Parlement européen, sauf qu’en divers cas, tout comme le Front national employait des assistants à son siège et non à Bruxelles ou Strasbourg, les collaborateurs étaient parfois affectés à des tâches peu en rapport avec l’action parlementaire. Détachés auprès d’autres élus, ou dans un magazine du parti, &c. Corinne Lepage, ex-MoDem, s’en était ouverte dans un livre, Les Mains propres. Marielle de Sarnez avait protesté, démenti, mais non pas porté plainte. Ce qu’elle vient de faire devant le Parquet pour « dénonciation calomnieuse » contre Sophie Montel, eurodéputée FN. Laquelle avait dénoncé en mars 19 eurodéputés français suspectés d’avoir affecté des collaborateurs à des tâches politiques. Dans le cas de l’assistante de Marielle de Sarnez, Philippine Laniez, qui se serait, selon le FN, davantage consacrée à sa fonction d’élue locale à Paris. Sauf que la ministre des Affaires européennes rétorque que « toute enquête journalistique de bonne foi » aurait pu aisément vérifier que Philippine Laniez se consacrait bien au travail parlementaire et que « sa situation a été déclarée et vérifiée par le Parlement européen ». Sophie Montel enjoint la justice de comparer le comparable, mais les intéressés rétorquent qu’il n’y a pas de comparaison possible entre leurs pratiques et celles du Front national.

Diversion

Sophie Montel avait saisi le parquet le 14 mars, pointant les cas d’élus du MoDem mais aussi Brice Hortefeux ou Jérôme Lavrilleux et Michèle Alliot-Marie. Le FN, qui a empoché près de cinq millions d’euros du Parlement européen (et donc des contribuables français et autres) entre 2012 et 2017 pour des collaborateurs siégeant surtout dans ses instances nationales, dresse donc un contre-feu. Maladroit puisque Jérôme Lavrilleux produit des documents du secrétariat général du Parlement européen et porte lui aussi plainte pour dénonciation calomnieuse. Brice Hortefeux a fait de même. « Nous disons que ces cas ne sont pas illégaux comme les nôtres ne le sont pas », a exposé Florian Philippot. Et si jamais la justice exonérait les 19 eurodéputés de gauche, centre, droite, et écologie, mais non les siens, le FN pourrait hurler au « deux poids, deux mesures ». Sophie Montel a été elle-même sommée de rembourser 77 276 euros. Parmi les visés les plus en vue figurent aussi Yves Jadot (EELV) et Emmanuel Maurel (PS), ou encore Jean Arthuis (UDI) et Patrick Le Hyaric (Front de gauche). Il semble que le FN ne se soit pas trop foulé, la plupart des assistants sont aussi des élus locaux… Ce qui n’est pas en soi incriminant car autorisé par le Parlement européen. De son côté, François Fillon a de nouveau été entendu par les juges. En « retraite anticipée » (il devrait bientôt passer sa présidence à Bruno Retailleau), il continue à s’occuper de son micro-parti, Force républicaine, qui grâce à des dons pour sa campagne, conserve une trésorerie de trois millions d’euros. La politique peut rapporter gros et réduire les dépenses personnelles.

Délinquance et immigration : la police redresse la barre ?

 

Intéressante émissionInfrarouge présentée par John Paul Lepers (sans doute un Français issu d’une famille immigrée de longue date ? Euh, non…) et dont Rue89 rend compte : elle était consacrée aux ratios populations immigrées/délinquantes. Contrairement à ce qu’il serait (notamment par d’autres) communément admis, fort bien reçu et transmis à l’envie, le lien n’est pas si évident. Cela étant, selon le confrère, les immigrés sont majoritaires en détention car « la police en fait sa cible prioritaire… ». En faisait, car comme pourrait l’énoncer le site parodique Brave Patrie, la police du pouvoir « socialo-bolchévique » pourrait avoir entrepris de redresser la barre en s’en prenant plus fortement aux « souchiens ».

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L’UMP est forcément à l’origine de la victoire du Front National à Brignoles.

 

Laurent LOPEZ, candidat du Front national, est élu conseiller général de Brignoles avec 53,9 % des voix, devant la candidate UMP Catherine DELZERS, qui a recueilli 46,1 % des voix, avec une participation relativement élevée pour ce type de scrutin partiel à 52,5 %.

A première vue, on peut imputer cette victoire du candidat de l’extrême-droite à la gauche, qui n’a pas su proposer une candidature unique au premier tour, et qui ne se serait pas assez mobilisée contre le candidat frontiste au second tour, mais, à y regarder de plus près, c’est bien à l’UMP qu’il faut imputer la défaite de sa propre candidate.

 

Premièrement, entre le premier tour et le second, c’est dans les bureaux de vote classés à droite que Laurent LOPEZ a le plus progressé.

Ensuite, et contrairement aux états-majors de l’UMP, le parti socialiste avait appelé à faire barrage au Front national, et à voter pour la candidate UMP, ce qui est tout-à-fait méritoire.

 

En effet, les partis de l’actuelle opposition ont enterré le concept même de front républicain, et ils ne peuvent donc pas reprocher aux électeurs de gauche de ne pas leur apporter leurs suffrages.

Par ailleurs, la droitisation, la radicalisation du discours des ténors de l’UMP, jusqu’au policé François FILLON, qui flirtent de plus en plus souvent avec les idées frontistes ont tendance à gommer les différences entre la droite et l’extrême-droite, ce qui déstabilise même ceux qui traditionnellement votaient pour l’UMP qui, maintenant, se disent que, tant qu’à faire, autant voter pour le candidat FN ou Bleu Marine, qui n’a pas encore déçu, puisque de toutes les façons, les idées de l’UMP rejoignent les siennes.

 

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Le Front national est déjà au pouvoir !

Le score réalisé par le Front national (FN) lors du premier tour de l’élection cantonale partielle de Brignoles, dans le Var, semble avoir réveillé subitement certains politiques qui se sont mis à crier au loup. Pour eux, cette mini-victoire du parti fondé par Jean-Marie Le Pen n’augure rien de bon. "La République est menacée", "Le vivre ensemble va disparaître", "La discrimination va s’installer", crient-ils sur tous les toits dans une ultime tentative de mobiliser le peu de militants qui leur restent et de convaincre les indécis et autres apolitiques de les rejoindre.

Soyons sérieux et honnêtes Messieurs ! La discrimination ne va pas s’installer avec la victoire désormais probable du FN lors des prochaines élections municipales pour la simple raison qu’elle est là depuis bien des années, omniprésente. Officiellement pourtant, tout ce qui s’apparente à de la distinction est interdit, combattu et puni par la loi. Mais dans les faits, les choses se passent autrement. Les gens sont discriminés au quotidien pour leurs origines, leur physique, la couleur de leur peau, leur sexe, leur statut social.

L’enquête réalisée récemment par l’Ifop  pour le Défenseur de droits est à ce titre édifiante. Prés de quatre demandeurs d’emploi sur dix (37%) ont affirmé avoir déjà été personnellement victimes d’une discrimination à l’embauche. "Quatre sources possibles de discriminations sont désignées par plus de 20 % des demandeurs d’emploi, avec par ordre d’importance: l’apparence physique (obésité, vêtements, etc.), le fait d’être chômeur, le sexe ou les origines (couleur de peau, nationalité, accent, etc.)", a révélé cette enquête. A ma connaissance, c’est la gauche et la droite qui se sont succédées au pouvoir depuis toujours. Cela n’a pas pour autant empêché la discrimination de s’installer…au sein du pouvoir même !

Autant dire que le FN est arrivé au pouvoir depuis des années déjà à travers le "triomphe" de ses idées. En fin de compte, s’il arrive à remporter les prochaines joutes électorales, il ne faudra pas s’attendre à ce qu’il change profondément les choses de ce côté-là: au mieux pour ses électeurs et au pire pour les autres, il officialisera la discrimination.

Mr Le Pen en campagne et l’odeur des Roms…

 

 

 

 

 

      Jean-Marie le Pen, Président d’honneur du FN est sorti de sa réserve. Il est venu jeudi à Nice pour présenter sa candidate nouvellement investie pour les municipales. Jusque là, rien d’anormal, si ce n’est son discours. Il a choisi comme thème de discours « les Roms qui vont envahir la ville ». Il semble aussi toujours habité par « les vieux démons » et ces propos « racistes » choquent plus d’un démocrate et d’un Républicain et sont tout simplement inadmissibles ! Il reste l’idéologue en chef de son parti à qui il fixe une ligne politique peu convenable, à moins que sa fille Marine vienne condamner les propos de son père ce qui semble peu probable. Elle essayait de changer l’image du parti avec parfois des arguments qui n’était pas sans rappeler les communistes d’antan, de quoi brouiller un peu les cartes chez ceux qui sont un peu perdus en politique !

Les propos de M. Le Pen à Nice remettent le FN en dehors du champ républicain. Le seul qui a réagi au FN aujourd’hui est le directeur du Front national de la Jeunesse (FNJ), Julien Rochedy, a pris la défense de J.M. Le Pen en envoyant un tweet, ainsi libellé « ceux qui considèrent que JMLP (Jean-Marie Le Pen) a dérapé… n’ont jamais foutu un nez à côté d’un camp de Roms, ou alors sont des langues de bois »… S’il avait seulement parlé de sa visite d’un camp en termes respectueux…

 

     Ce qu’à dit M. le Pen (extrait) :

… «Nous sommes dans un contexte national extrêmement dangereux et (…) Nice ne sera pas une oasis dans le désert français (…), son sort sera lié au sort de la France».

 

… «Je vais vous faire un pronostic: vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons… odorante. (…)

 

… «Je vous annonce que dans le courant de l’année 2014, il viendra à Nice 50.000 Roms au moins puisqu’à partir du 1er janvier, les 12 millions de Roms qui sont situés en Roumanie, en Bulgarie et en Hongrie auront la possibilité de s’établir dans tous les pays d’Europe», a-t-il poursuivi, estimant que la politique gouvernementale vis-à-vis de cette minorité avait «un effet de recrutement fantastique».

 

…  «Tout le monde est dans les starting-blocks, exactement comme dans les films du Far-West» retraçant la conquête de l’Ouest américain, «c’est à cela que nous allons assister»

 

La candidate FN aux municipales de Nice a rajouté :

… «Je suis sûre que Nice a besoin d’une liste de salut public» car c’est une «ville extrêmement menacée».

 

      Ceux qui seraient tentés de croire J.M. Le Pen doivent savoir que les chiffres qu’il avance sur les Roms sont faux ! Le chiffre de 12 millions correspond en fait à la totalité des Roms présents dans l’espace européen ! La présence des Roms dans trois pays, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie serait d’1 à 3 millions…

      En fait, J.M. Le Pen fait référence à la fin des mesures transitoires prévue fin décembre 2013 pour les ressortissants roumains et bulgares, qui contrairement aux autres citoyens européens en France, doivent aujourd’hui obtenir une autorisation de travail et un titre de séjour afin d’accéder à un emploi. Ces mesures transitoires ont récemment été assouplies suite à une instruction du Ministre du Travail début 2013.

      Selon les associations de défense des Roms « la levée de ces mesures transitoires ne devrait pas créer un appel d’air » et en devrait avoir que peu d’effet sur la migration des Roms en France puisque l’accès au marché du travail aux Roms est déjà ouvert en France. Donc, le chiffre de50 000 Roms qui «déferleraient » sur Nice en 2014 est, pour le moins fantaisiste, mais plus c’est gros…

 

      Il y a certainement d’autres arguments possibles pour les municipales, plutôt que l’odeur des Roms. Il est vrai que si on y rajoute « le PSUMP, tous pourris sauf le FN », ce sera une drôle de campagne pour les municipales ! Il est temps que le démocrates se réveillent et placent le débat à un autre niveau. La solution n’est pas non plus dans l’abstention.  Souhaitons que la campagne des élections municipales prennent d’autres voies !

Sources : RTL, Le Figaro, Libération,L’Express,Midi Libre,Le Nouvel Obs

Photo : capture d’image sur le site lexpress.fr

 

Que représente pour vous la percée du Front National à Villeneuve-sur-Lot ?

La victoire du candidat UMP à la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, in extremis face au « poulain FN » de Marine Le Pen amène sans difficulté à la question suivante : « Que représentent pour vous les plus de 40 % de bulletins favorables au Front National à Villeneuve-sur-Lot ? Une sanction de la politique de François Hollande ? Ou une des conséquences de l’affaire Cahuzac ?

 

Ma réponse est bien évidemment : « Une sanction de la politique de François Hollande ».

 

Comme nous l’indiquent les sondages récemment publiés, François Hollande se retrouve de nouveau au plus bas dans l’opinion des Français. D’ailleurs, si ceux-ci devaient revoter aujourd’hui pour une Présidentielle, monsieur le Président ne serait même pas réélu.

 

Je pense que ce vote à Villeneuve-sur-Lot fut l’occasion pour les administrés de répondre à la politique de monsieur Hollande.

 

En effet, beaucoup d’interrogés à la sortie des urnes confiaient aux journalistes qu’ils avaient voté pour Jérôme Cahuzac, mais également pour François Hollande à l’élection Présidentielle de 2012. Aujourd’hui pourtant, il était « temps que cela bouge, le FN étant devenu un parti politique à part entière ne faisant plus peur… »

 

Les mots ont été lâchés. Imaginez, l’ancien fief de Jérôme Cahuzac et du Parti Socialiste désormais passé à droite, ayant évité de justesse « l’extrême droite ».

 

Selon moi, l’insécurité et les promesses économiques non tenues par la Gauche au pouvoir sont les vraies coupables de ce revirement total de bord politique.

 

Je pense cependant que Jérôme Cahuzac n’est pas exempt de tout reproche dans ce vote.

 

En effet les Français, et plus particulièrement les citoyens de Villeneuve-sur-Lot, ont certainement voulu passer un message fort à l’Etat par le biais de monsieur Cahuzac : « Nous ne voulons pas d’hommes politiques véreux, corrompus et par-dessus tout … menteur. Alors vous qui vous prenez pour des donneurs de leçons au PS, voyez à quel point le peuple peut également vous sanctionner quand vos représentants dérapent et salissent l’image de la politique en général ».

 

Voilà quelles sont, à mon avis, les raisons principales de ce vote « sanction » à Villeneuve-sur-Lot.

 


En guise de conclusion, voici les résultats d’un sondage « M6 » du lundi 24 juin 2013 (panel de 57867 votants) :

 

70 % des sondés  ont répondu « Une sanction de la politique de François Hollande ».

Loin derrière, « une conséquence de l’affaire Cahuzac » remporte la seconde place avec 20 % des votes.

Enfin, 10 % des interrogés sont « sans opinion », ce qui représente 5618 voix tout de même.

 



Et vous, que révèle pour à votre avis le score du Front National lors de l’élection législative partielle à Villeneuve-sur-Lot ?   

La Chair de l’empire : passé et persistance du colonialisme

Alors que, du Printemps français à une large frange de l’UMP, la polémique sur les études de genre est montée en mayonnaise, le livre d’une anthropologue américaine en situe autrement les enjeux. Ceux, finalement, de la défense d’une « blanchité » qui assigne aux Occidentaux, ou occidentalisés, des rôles – différenciés selon que l’on soit femme ou homme – de gardiens du temple d’une civilisation construite sur des rituels sociaux et de marquages hiérarchiques… La Chair de l’empire, d’Ann Laura Stoler (éds La Découverte & IEC), dévoile avec acuité, bien plus que tout débat ou toute polémique politiques, ce qui se trame, ou plutôt tente de se reconstruire.

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L’amère pastille Cahuzac dans thé tiède de l’assemblée nationale

« En démocratie, il existe des recettes : à l’Assemblée, on en cite volontiers une, la dissolution ». Diantre, Anita Hauser, chroniqueuse politique passe-partout, ne nous avait guère habitués à de telles chutes, fort peu « télévisuelles et consensuelles ». C’est pourtant la dernière phrase de son analyse sur Atlantico, intitulée « L’UMP voit-elle que l’exploitation de l’affaire Cahuzac est aussi toxique que le scandale lui-même ». Le titre est bien vu, la conclusion est-elle si prématurée ? Dans la mesure où, si Moscovici savait, Woerth aussi, et dès 2008, on serait tenté de donner un coup de balai complet. Petit ennui, une élection coûte fort cher : sommes-nous en mesure, comme le réclame Marine Le Pen, de nous offrir un tel luxe ? Lors des municipales, peut-être, mais il faudrait rembourser bien davantage de dépenses électorales, PS et UMP risquant encore d’atteindre plus de 5 % des suffrages… Et puis, si c’est pour élire le FN Philippe Péningue, qui avait ouvert le premier compte en Suisse de Jérôme Cahuzac, autant réélire ce dernier ainsi que les Balkany…

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