La passion selon Saint Machin

Ce matin, je lisais dans un quotidien une information que je vais citer de mémoire, me méfiant des maniaques du droit d’auteur : depuis cinq ans, un mort collectionnait les amendes pour excès de vitesse.

Et je pensais à l’actuel pilote du char de l’Etat. Il est en poste depuis cinq ans et ce quinquennat a été marqué par un certain nombre d’excès. A noter, du reste, que les responsables de la répression routière ont conseillé à la veuve de l’intéressé, décédé en 2007 et ne conduisant plus depuis 1999, de payer car on y verrait plus clair ensuite. Bel exemple et qui donne à penser.

Malheureusement, s’il faut, en France, un permis pour conduire, pour chasser, pour pêcher, un diplôme pour dessiner les plans d’une maison, s’il faut passer des concours pour devenir archiviste-paléographe, professeur des écoles ou maître de musique, pour exercer les plus hautes fonctions, il suffit de le vouloir très fort, d’avoir beaucoup de sous pour financer sa campagne, et de compter sur la sottise des électeurs. Nihil novi sub sole, comme on disait au temps de Cicéron quand Catalina menaçait les institutions démocratiques (d’une démocratie qui, d’ailleurs, n’a jamais fonctionné, entre la royauté initiale, la république qui lui a succédé, et l’Empire qui s’est installé sur les débris des deux systèmes).

S’il n’y avait rien de nouveau sous le soleil au temps de Cicéron, il en va de même aujourd’hui. Je file, le plus lentement possible, vers la regrettable qualité d’octogénaire et je pense, en écoutant sur Internet une radio américaine qui diffuse des musiques que j’aime, sans discours superflu, que nous vivons une époque passionnante.

 

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