« Je déclare ouvert … »


On y est, le Festival de Cannes vient de débuter, Bérénice Béjo maitresse de cérémonie a prononcé la fameuse phrase d’ouverture et le jury s’est mis au travail. Les stress, les paillettes, le tapis rouge et sa fameuse montée des marches sont toujours de la partie. Un couloir prestigieux borné par des photographes en tout genre,captant  l’image des stars posant dans leur plus beau costume, ou leur plus belle robe, pour l’occasion en les mitraillant de leurs objectifs.

 

Crée en 1946, après un projet avorté en 1939, pour concurrencer la Mostra de Venise, il est devenu une institution dans le monde du cinéma. Cette année, le président du jury est l’italien, déjà palmé, Nanni Moretti et c’est, entouré de son jury, qu’il devra faire un choix entre les 22 films en compétition. Au programme :

 

Moonrise Kingdom de Wes Anderson, le film ayant eu l’honneur de faire l’ouverture, raconte la disparition de deux enfants en 1965 sur une île, la communauté ilienne s’inquiète d’autant plus qu’une tempête s’approche des côtes


– De Rouille et d’os, de Jacques Audiard avec Marion Cotillard, une histoire d’amour entre une handicapée cul de jatte et un boxeur, une sorte d’Intouchables dramatique.

 

Holy Motors de Léos Carax, une œuvre particulière narrant les pérégrinations d’une âme se retrouvant coincée dans le corps de différents individus en quête de racines.

 

Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais, les confessions posthumes d’un metteur en scène de théâtre demandant à ses acteurs fétiches d’aider une jeune troupe en formation.

 

Amour de Michael Aneke, des relations devenues plus tendues suite à l’accident cérébral de la conjointe dans un couple d’octogénaires mélomanes.

 

Au-delà des collines de Christian Mungiu, encore une histoire d’amour mais triangulaire cette fois, entre deux femmes et Dieu, un rival difficile à battre.

 

Like someone in love d’Abbas Kiariostami, un film choral japonais pour le réalisateur iranien entre des personnes à la vie complétement différente mais qui doivent coexister au cours d’une journée particulière.

 

La part des anges de Ken Loach, le récit écossais d’un jeune père de famille, ancien junkie, rattrapé par ses anciens démons. En passant par la case travaux forcés, il découvre l’art de faire du whisky grâce à son mentor.

 

Cosmopolis de David Cronenberg, la chute d’un magnat de la Finance new yorkaise au cours d’une journée où rien ne va, le tout dans une ambiance propre au père de La Mouche.

 

La Chasse de Thomas Vinterberg, film danois poisseux où on trouve un homme accusé d’abus sexuel sur une mineure, qu’en est-il de la vérité ?

 

In another country d’Hong San Soo, une femme dans un pays étranger accumule les rencontres qui sont autant d’expériences uniques et nouvelles.

 

Reality de Matteo Garone, dans une petite ville d’Italie, un homme un peu roublard se met à rêver de devenir une célébrité après avoir été casté pour une émission de téléréalité, au détriment de sa famille.


– Sur la route de Walter Salles, un road trip initiatique d’un trio de jeunes adultes, ouverts au monde, au cœur des Etats-Unis.

 

Killing them softly d’Andrew Dominik, un film violent où la situation dégénère après qu’une partie de poker ait été truquée, mafieux et tueurs à gages se tirent dessus pour des gros sous.

 

Des hommes sans loi de John Illcoat, dans une Amérique en pleine Prohibition, plus aucune goutte d’alcool coule officiellement, mais celle du sang, oui, dans une guerre de gangs avec l’intervention gênante de policiers corrompus.

 

Mud de Jeff Nichols, la rencontre entre deux enfants avec un marginal au passé douteux épris d’une femme qu’il a perdu et ne souhaitant qu’une seule chose, quitter l’île où il s’est échoué.

 

Paperboy de Lee Daniels, dans les années 1960, deux journalistes mènent l’enquête sur la vie d’un condamné à mort, au fur et à mesure des rencontres une lourde vérité se fait jour.

 

Après la bataille de Yousrey Nasrallah, de nouveau une histoire d’amour, impossible dans ce cas, entre un homme partisan de Moubarak, et une femme, révolutionnaire dans l’âme, en plein Printemps Arabe.

 

L’ivresse de l’Argent d’Im Sang Soo, dans une entreprise contrôlée par une famille immorale, une secrétaire devra faire un choix entre celui de se taire pour grimper les échelons ou bien se montrer respectable et se faire griller.

 

Paradis : amour d’Ulrich Seidl, trois autrichiennes en mal d’amour cherchent désespérément là où leur désir sentimentale pourrait être comblé.

 

Post Tenebras Lux, de Carlos Reygadas, l’exode rural d’une famille mexicaine et l’histoire de son adaptation difficile dans ce monde qui leur parait étrange comparé à celui des villes.

 

– Puis le dernier, Dans la brume de Sergei Loznitsa, un film d’époque, en plein Seconde Guerre Mondiale, dans une forêt de Russie, deux résistants doivent abattre un homme suspecté de collaborationnisme, cependant ils sont assaillis par leurs états d’âme.

 

 

Voilà la liste est faite, désolé pour la forme « catalogue » de l’article mais cela semblait être la plus claire possible. Les dés sont jetés et continueront à rouler jusqu’au dimanche 27 mai. Le sort des prétendants se tient entre les mains du président et de ses jurés. Dans 9 jours nous saurons lequel de ces 22 œuvres, résultat d’un grand investissement, de rires, de pleurs, de larmes, de joie, aura le privilège d’être auréolé de la palme dorée tant convoitée.