Incrémentation de l’activité du Turrialba : Risques de pluies acides et/ou de nuées ardentes…

Le Mercredi 29 Mai 2013, dans la matinée, un pilote de la compagnie aérienne Sansa, signale « avoir observé une plume de gaz obscure, une fumée noire, provenant du volcan Turrialba », une plume d’aérosols volcaniques qui pourrait être constituée de goutelettes d’acide sulfurique et de fines particules de roches riches en silice. L’observation est confirmée, à l’Institut d’Investigation, Observatoire Vulcanologique et Sismologique de l’Université Nationale du Costa Rica, – OVSICORI-UNA -, par les fonctionnaires en charge du Parc National du Volcán Turrialba, qui mentionnent « avoir observé un panache de gaz, légèrement plus foncé que la normale, s’élevant au-dessus de la Boca 2012, le cratère Ouest, entre 07 h 30 et 07 h 45, le dit-jour 29 Mai 2013... »

turrialba.jpgToutefois, les enregistrements sismiques n’ont pas présenté d’activité anormale durant cette période temps, pas plus qu’ils n’en ont enregistré au cours des journées des 27 et 28 Mai. De même, les images transmises par la webcam implantée sur la partie sommitale du volcan ne montrent aucune émission visible de cendres du 23 au 29 Mai. En outre, l’activité habituelle caractérisant le Turrialba est l’émission de deux panaches distincts, composés de gaz à haute température, – supérieure à 750° C -, et d’aérosols magmatiques, l’un émanant de la Boca 2010, le cratère Ouest, et le second de la Boca 2012, le cratère Est. Le 29 Mai, la première plume est apparue plus blanche que la deuxième, la différence de couleur étant principalement attribuable, pour l’OVSICORI-UNA, « à une différence dans la proportion de gaz et d’aérosols magmatiques, et non à la présence de cendres. »

turrialba 2.jpgEn outre, l’examen des images satellites, de jours précédents, en recherche du dioxyde de soufre émis par le volcan Turrialba, réalisées par le satellite Aura, ont indiqué que le panache était riche en gaz volcaniques. De fait, l’OVSICORI-UNA en avait conclu que « l’observation du panache de gaz émis par le volcan Turrialba, d’aspect sombre, est indicative d’une charge plus élevée en aérosols volcaniques, un processus provoqué et favorisé par une augmentation de la pression interstitielle, à l’intérieur des conduits volcaniques, concomitante à la pénétration d’eau, suite aux pluies abondantes que sont sont produites, dans le système hydrothermal et l’émission, de cendres, du 21 mai 2013. »

Autrement que par sa production habituelle de plumes de gaz, l’activité sismique et volcanienne du Turrialba est restée relativement calme jusqu’au 14 Juillet 2013, date à laquelle une importante activité sismique, les tremblements de terre de basse fréquence et de longue période, – LPs -, caractéristiques aux déplacements des fluides dans les conduits magmatiques, passant de 200 à 600 par jour, avec un pic supérieur à 1.000 LPs, le 15 Juillet, et se pérennisant depuis, a été enregistrée. De plus, à partir du 18 Juillet, la présence d’un tremor de basse fréquence, d’une durée cumulée oscillant en 1 h 30 et 4 h 00, suivant les jours, est notée.

Le volcan Turrialba est un stratovolcan costa-ricain qui se localise dans le district de Santa Cruz, canton de Turrialba, province de Cartago. Il se situe dans la « Cordillera Volcánica Central ». Culminant à 3.340 mètres d’altitude, il est, après le volcan Irazú, 3.432 mètres, le deuxième édifice volcanique le plus haut du Costa Rica. Son nom, d’origine indigène, dérive de celui de deux petites agglomérations qui existaient, sur ses flancs, en 1659, date à laquelle elles furent ruinées soit lors de l’arrivée des conquistadors espagnols, soit lors d’une éruption pyroclastique, Turrialba la grande et Turrialba la chica.

turrialba 1.jpgVoisin du volcan Irazu, et assis sur une même base caldeirique, ils sont appelés volcans jumeaux. L’édifice volcanique présente des pentes escarpées sur son secteur Nord et modérées sur son secteur Sud prédominer pentes modérées. Le Turrialba a trois cratères dont le plus grand de 50 mètres de diamètre, le cratère central, le plus ancien, la Boca 2010, à l’Est, et, le plus actif, fumerolles et soufre, la Boca 2012, à l’Ouest. Au cours du XIX° siècle, il est rentré en éruption à plusieurs reprises, – 1847 1853, 1855, 1861, 1864-1865, 1866 -, avec production de coulées pyroclastiques, – nuées ardentes -. Depuis Janvier 2001, le volcan se signale par une activité accrue, émissions de fumerolles denses, une activité volcanique augmentant graduellement depuis 2005. Du 06 au 20 Janvier 2010, le volcan a émis des panaches de cendres et deux villages, La Central et El Retiro, ont été évacués. De même une incandescence sommitale et un panache de cendres ont été observés le 22 Mai 2013 et ont entrainé l’évacuation des hameaux La Picada et La Silvia.

En conclusion, bien qu’une incrémentation de l’activité sismique et vulcanienne, du Turrialba, soit constatée, aucun changement notoire, en surface, dans la zone sommitale, siège des deux cratères principaux et actifs, – Boca 2010 et Boca 2012 -, n’a été constaté : pas d’inflation apparente ni au sommet de l’édifice ni sur les flancs, pas d’évolution dans la composition des fumerolles, aucun comportement anormal décelable dans la structure des plumes émises par les deux bouches cratérales… Toutes les interrogations sont, conséquemment, permises : « Une éruption silencieuse serait-elle en préparation sur le Turrialba ? Une éruption explosive avec nuées ardentes peut-elle se déclencher ? Y a-t-il risques prochains de pluies acides ? »

 31 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Le volcan islandais Katla proche de rentrer en éruption ?

Nous avons tous en mémoire, l‘éruption de l’Eyjafjallajökull en Avril 2010. Bien que ce soit un événement volcanique relativement faible, l’éruption avait causé d’énormes perturbations pour les transports aériens, dans l’Ouest et le Nord de l’Europe, sur une période initiale de six jours en Avril 2010. Des perturbations localisées se sont poursuivies en Mai 2010. L’éruption avait été déclarée officiellement terminée en Octobre 2010, lorsque la neige, sur le glacier, n’avait plus fondu. Du 14 au 20 Avril, les nuages de cendres avaient couvert de vastes zones de l’Europe du Nord. Près de 20 pays avaient fermé leur espace aérien aux avions commerciaux ce qui avait affecté plus de 100.000 voyageurs.

En 2011 l’éruption du Grímsvötn, la plus importante éruption en Islande des 50 dernières années, avait entraîné des perturbations au trafic aérien en Europe du Nord-Ouest du 22 au 25 mai 2011.

volcan_katla_islande.jpgLe Katla est l’un des plus grands volcans islandais. Il est situé au nord de Vik i Myrdal et à l’Est de l’Eyjafjallajökull. Il culmine à 1.512 mètres d’altitude et est partiellement recouvert par le glacier Mýrdalsjökull. Le canyon Eldgjá fait partie du même système volcanique. La caldeira du volcan Katla a un diamètre de 10 kilomètres et est recouverte par une épaisseur de 200 à 700 mètres de glace. Le volcan entre en éruption normalement tous les 40 à 80 ans. Le débit de la crue causée par l’éruption de 1755 a été estimée entre 200.000 et 400.000 mètres cubes par seconde soit le débit combiné, environ 266.000 de mètres cubes par seconde, de l’Amazone, du Mississippi, du Nil et du Yangtze réunis.

Seize éruptions ont été enregistrées, pour le Katla, depuis 930. La dernière grande éruption a débuté le 12 Octobre 1918 et a duré 24 jours. Il s’agissait probablement d’un niveau éruption Indice d’Explosivité Volcanique VEI 5. En outre, l’éruption de 1918 a entraîné, en raison des dépôts de crues lahariques, une extension de 5 kilomètres de la côte méridionale. Sa dormance actuelle est la plus longue de son histoire éruptive connue.

Eyjafjallajökulm et Katla.jpgLe Katla montre des signes de troubles inquiétants, depuis 1999, aussi il ne serait pas surprenant que le volcan rentre dans un processus éruptif dans un proche avenir. Et l’éruption de l’Eyjafjallajökull en Avril 2010, puis celle du Grímsvötn en 2011, combinées à de multiples séismes superficiels en essaim qui se produisent depuis, pourraient être des signes de son réveil. En outre, l’éruption de l’Eyjafjallajökull, en Mars et Avril 2010, ne peut soulever que des craintes car, au cours des 1.000 dernières années, les trois éruptions connues de l’Eyjafjallajökull ont déclenché, dans un laps de temps de quelques mois à deux à quatre ans, une éruption du Katla.

Au cours de la nuit du 21 au 22 Juillet 2013, des séismes en essaim, d’hypocentre sub-affleurant entre 0,1 et 1 kilomètre de profondeur, se sont produits dans la zone centrale de la caldeira. Serait-ce le fait d’une intrusion magmatique ? Ou un changement de pression dans les zones hydro-thermiques ? Ou l’activité normale d’été du volcan Katla ?

Aucun signe vulcanien ne permet de se prononcer.

 

En complément, un article de 2010, "Un second volcan, en éruption : Islande, terre de glace et terre de feu", de l’auteur, Raymond Matabosch, repris par le CEA-DEA : Dossiers scientifiques/2010-04-26

 

22 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Signes évidents d’une nouvelle éruption, avec explosion et coulée de lave, sur le Fuego de Colima.

Article en relation : Revue de détail des volcans actifs du Mexique. Partie I, le Popocatepetl et le Fuego de Colima

Le volcan de Colima, également connu sous Volcán de Fuego, à environ 485 kilomètres à l’Ouest de Mexico et à 125 kilomètres au Sud de Guadalajara, État de Jalisco, fait partie du complexe volcanique de Colima, actif depuis environ 5 millions d’années, composé de trois principaux stratovolcans composites andésitiques, les Volcans Cantaro, Fuego de Colima et Nevado de Colima et situé à l’extrémité Ouest de la Trans-Mexican Volcan Belt, à la limite Sud du graben de Colima.

Le Fuego de Colima, 3.820 mètres d’altitude, d’âge maximal d’environ 50 000 ans, est le plus jeune des trois et est, actuellement l’un des plus bouillants volcans du Mexique et d’Amérique du Nord. Il est rentré en éruption, – écoulements pyroclastiques, colonnes verticales de cendres, coulées de laves en étant ses caractéristiques -, ses grandes éruptions ayant eu lieu en 1913, en 1981, rn 1991 et en 1998-99/2000, toujours en cours, plus de 40 fois depuis 1576. L’une des plus violentes, Indice d’Explosivité Volcanique VEI 5, s’est produite du 20 au 24 Janvier 1913 et des chutes de cendres ont été signalées à Saltillo, à 725 kilomètres au Nord-Nord-Est du complexe volcanique de Colima. Environ 300.000 personnes vivent à moins de 40 kilomètres du Fuego de Colima, ce qui en fait, potentiellement, l’un des volcans les plus dangereux du monde. Le Paleofuego qui présente un cratère en fer à cheval où le cône actif commencent à pousser, représente la partie la plus ancienne de l’édifice. Luhr et Prestegaard, – en 1988 -, ont décrit un dépôt d’avalanche de débris, exposé au Sud de l’édifice, d’âge estimé au radiocarbone à 4.280 ans BP et Komorowski propose qu’au moins 9 effondrements sectoriels sr sont produits au cours des derniers 45 000 ans.

Le Nevado de Colima, également connu sous le nom Tzapotépetl, se situe à 5 kilomètres, au Nord, de son voisin plus actif, atteignant une altitude de 4.271 mètres, est le plus haut des trois édifices volcaniques. Il a un âge approximatif de 600 000 ans. Des paleosols recouvrent un dépôt de coulée pyroclastique datée, au radiocarbone, de 8.100 ans BC, un âge minimum pour limiter l’activité volcanique de ce cône car aucun dépôt jrécent ne lui est connu. Trois épisodes principaux caractérisent cette édifice, – Nevado de Colima I, Nevado de Colima II et Nevado de Colima III –. Au cours de la période Nevado de Colima II, vers 18.500 ans BP, un effondrement sectoriel a donné un dépôt d’avalanche de débris, associé à la formation d’un cratère en forme de fer à cheval, de 4 x 7 kilomètres, ouvert sur l’Est, qui a parcouru, suivant Stoopes et Sheridan, 1992 -, plus de 120 kilomètres depuis sa source jusqu’à la côte du Pacifique, avec un volume total estimé entre 22 et 33 kilomètres cubes, mais selon Capra et Macias, – 2002 -, seulement 20 kilomètres au Sud-Est, barrant le fleuve Naranjo et formant un lac temporaire de 1 kilomètre.

Le volcan Cantaro est fortement érodé et son histoire éruptive est tout à fait inconnue.

Fuego de Colima.JPGL’activité historique du Fuego de Colima est dominée par des phases explosives, dont deux principales éruptions pliniennes survenues en 1818 et en 1913. Après l’activité plinienne de 1913, le volcan a présenté plusieurs phases éruptives s’étalant sur plusieurs années, mais depuis 1998, son activité est devenue plus persistante avec des éruptions vulcaniennes et des extrusions de lave en forme de dôme. L’effondrement partiel des colonnes éruptives vulcaniennes, ainsi que l’effondrement des dômes sommitaux, les coulées de lave et les flux pyroclastiques emplissent ls barrancas, sur une épaisseur de plusieurs mètres dans la zone proximale, jusqu’à 6 kilomètres de distances de l’évent émissif.

Malgré son nom, Fuego de Colima, seulement une fraction de la surface du volcan se situe sur l’État de Colima, et plus de la majorité de sa superficie se localise dans l’État de Jalisco Depuis 1869/1878, un ensemble de dômes de lave parasitaires, collectivement connus comme « El Volcancito », se sont formés sur le flanc Nord-Est du cône principal.

Fuego de Colima 1.jpgLe volcan Fuego de Colima, est en éruption depuis le 21 Novembre 1998. Celle-ci a débuté après plusieurs mois de tremblements de terre localisés sous la partie basale du volcan. Elle a été suivie par des explosions et des chutes de pierres émanant du sommet. Le dôme de lave a continué à croître et à se répercuter sur le Sud-Ouest du cratère, produisant des coulées pyroclastiques dévalant à une vitesse estimée à 90 kilomètres/heure et atteignant des distances de 4,8 kilomètres dansla Barranca la Cordoue. Sa croissance a été accompagnée, quelques mois plus tard, par une série de coulées de lave qui ont dévalé, en cascade, sur plus de 3.100 mètres de distance, le flanc Sud-Ouest de la montagne et, à partir du 10 Février 1999, par un changement du type effusif-explosif avec éjection de projectiles incandescents sur des distances plus ou moins égales à 3,5 kilomètres de la zone cratérale. Depuis lors, ponctué par des écoulements de lave fluide, la croissance du dôme s’est pérennisée.

Entre Février 2002 et Février 2003, une coulée de lave fluide, continue s’est étalée, sur des kilomètres. En Mars et Juin 2005, une éruption explosive a détruit le dôme de lave et créé un cratère de 260 mètres de large et de 30 mètres de profondeur. Un nouvel épisode de la croissance du dôme de lave dans le cratère a été initié dès Février 2007, si bien que lors de survols de l’édifice volcanique, les 01 Août et 08 Novembre 2008, une augmentation significative du volume du dôme de lave a été aisément observée. A partir de Mars 2010, celui-ci développe une incrémentation de son volume d’environ 2.000 mètres cubes par jour, ce conduisant à de fréquentes chutes de pierres et à des panaches, occasionnels, de cendres. Le 7 Novembre 2010, selon l’analyse de l’imagerie satellitaire, un panache de cendres à atteint une altitude de 6,7 kilomètres et a dérivé sur 19 kilomètres au Sud-Ouest. En Janvier 2011, les journaux locaux ont rapporté, dans leurs colonnes, « des panaches de poussière se levant sur le Colima », probablement de la lave pulvérisée, agitée par des glissements de terrain au niveau du dôme sommital.

Fuego de Colima 2.jpgAprès 2 ans de calme relatif, selon des articles de presse, un comité consultatif de scientifiques a indiqué qu’une éruption phréatique s’est déroulée le 06 Janvier 2013, qu’un panache de cendres et de téphras a progressé jusqu’à une hauteur de 2 kilomètres au-dessus du cratère et que des chutes de cendres ont été signalées dans la ville d’Atenquique, à 20 kilomètres à l’Est du Fuego de Colima. Les explosions se sont succédées ensuite, le 10 Janvier détruisant le dôme de lave sommital, le 13 Janvier légèrement plus faible que les deux précédentes, le 19 et 20 janvier avec production de petits panaches de cendres s’élevant sur quelques centaines de mètres , une série d’explosion poussant les responsables du Parc National a instaurer une zone d’exclusion d’un rayon de 5 kilomètres. Suivant l’analyse de l’imagerie satellitaire, le 29 Janvier, un panache de cendres émis par le volcan Colima, a dérivé, à une altitude d’au moins 3 kilomètres, sur 55 kilomètres au Nord-Est, des cendres tombant sur plusieurs communautés et une anomalie thermique a également été détectée sur la partie sommitale de l’édifice volcanique. Selon des articles de presse, à même date, vers les 04 h 00 heure locale, des résidents dans un rayon de 20 kilomètres ont rapporté un grand bruit, secouant la terre et faisant cliqueter les fenêtres cliquetis.

Ainsi continuant jusqu’au 25 Avril 2013, se succèdent les explosions, les éjections de cendres, les coulées de lave, les tremblements tectonico-volcaniques et les petits éboulements de roches et l’incrémentation du volume du dôme de lave sommital…. Sans que le processus éruptif, l’éruption du Popocatepetl catalysant toutes les énergies, ne soit trop intriguant… selon des articles de presse et des indiscrétions, les explosions se perpétuent et leur nombre augmente, tout particulièrement depuis début Juillet, les panaches de vapeur d’eau, de gaz et de cendres se densifient, des incandescences, – probables flux pyroclastiques sur quelques centaines de mètres autour du cratére -, sont visibles par la population, des chutes de cendres sont signalées autour du Fuego de Colima et une coulée de lave visqueuse, sur plusieurs centaines de mètres, s’allonge et s’étale lentement, en mille feuille, sur la partie supérieure du flanc Est du Volcan Colima. Tous les signes le laissant à penser, une nouvelle éruption violente pourrait-elle se produire au cours des prochains jours ?

 19 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

18 Juillet 2013 : Les volcans du Kamtchatka en éruption, 2ième partie

Suite de : 18 Juillet 2013 : Les volcans du Kamtchatka en éruption.

 

Le volcan Kizimen.


Le volcan Kizimen, un stratovolcan conique andésitique et andésito-basaltique, avec un petit dôme de lave au sommet atteignant une altitude de 2.485 mètres, est situé, sur le versant Ouest de la partie Sud du Tumrok Ridge, à 115 kilomètres de Milkovo et à 265 kilomètres de Petropavlovsk-Kamchatsky. D’âge Holocène, il est l’un des plus jeunes édifices volcaniques du Kamtchatka.

Depuis sa formation, vers 8.500 ± 200 BC, des éruptions catastrophiques, Indice d’explosivité Volcanique VEI 4 ou 5, avec probable destruction du bâti volcanique, avalanches de débris, coulées pyroclastiques et importantes de cendres et de tuf, ne cessent de se produire : 8.050 BC, 6.400 ± 50 BC, 4.400 BC. Ses plus récentes éruptions, bien que violentes, en 850, de Décembre 1927 à Janvier 1928 et du 11 Novembre 2010, toujours en cours, n’atteignent qu’une Indice d’Explosivité volcanique VEI 2 ou 3. Potentiellement dangereux, un événement catastrophique, Indice d’Explosivité Volcanique VEI 4 ou 5, est toujours à craindre.

Depuis début Juillet 2013, une activité sismique modérée se poursuit concomitamment à la croissance d’une extrusion, en partie sommitale, générant une incandescence continue, des avalanches chaudes sur les versants Ouest et Est du cône volcanique. Un dense panache de vapeur d’eau et de gaz accompagne ce processus. En outre, les données satellitaires révèlent une anomalie thermique, probable coulée de lave, sur la partie haute du Kizimen. Le code aviation est maintenu à l’orange.


Le volcan Karemsky.


Le volcan Karemsky, implanté dans la partie centrale de la zone volcanique orientale, à 115 kilomètres de Petropavlovsk-Kamchatsky, est un cône régulier, au versant Nord nappé de coulées de lave récentes, chapeauté d’un cratère sommital de 200 mètres de diamètre et d’un second plus petit. D’une hauteur relative de 900 mètres, il s’érige est au centre d’une caldeira de 6,5 x 5 kilomètres qui s’est formée, vers 7.800/7.700 ans B.P, suite à l’émission d’un volume de 13 à 16 kilomètres cubes de laves rhyodacito-dacitiques, – une caldeira recoupant, au Sud, une caldeira plus ancienne, 40 000 ans BP, l’Akademii Nauk abritant le lac Karymskoe, de 3 kilomètres de diamètre pour une profondeur d’environ 60 mètres, et, au Nord, un ancien volcan, le Dvo -, et dont l’escarpement des remparts varie de 50 à 150 mètres.

karymsky.jpgC’est l’un des volcans les plus actifs de la zone orientale. Son style éruptif, de type vulcanien, à certaines périodes vulcanien-strombolien, se caractérise par des éruptions explosives et explosives-effusives. Son processus éruptif se manifeste manifestations, principalement, par des coulées de lave, des flux pyroclastiques et des avalanches chaudes limités au périmètre de la caldeira, et par l’émission de panaches de cendres et des retombées de cendres, – Milkovo à 90 kilomètres au Nord-Ouest et Petropavlovsk-Kamchatsky à 115 kilomètres au Sud-Sud-Est -, de téphras et de lapillis. Si les plumes de vapeur d’eau, de gaz et de cendres s’élèvent une hauteur de 2,5 à 3 kilomètres au dessus de la zone cratérale, les colonnes éruptives peuvent atteindre 10 kilomètres d’altitude. Une telle activité représente, essentiellement pour les compagnies aériennes locales qui empruntent ce couloir, un réel danger.

En éruption quasi continue depuis le 15 Novembre 2001 avec la croissance d’un dôme de lave qui donne naissance à des coulées et qui explose en produisant des nuées ardentes, l’activité sismique est, depuis le 5 Juillet 2013, modérée et les données satellitaires montrent que l’édifice volcanique bénéficie d’un calme tout relatif dans son activité vulcanienne. Toutefois, le code aviation est maintenu à l’orange.


Le volcan Bezymianny.


Bezymianny.jpgLe volcan Bezymianny, dacitique, andésito-basaltique, basaltique mais à prédominance andésitique riche en augite et en hornblende, est situé au centre du complexe volcanique Klyuchevskaya, à 40 kilomètres de Klyuchi et à 350 kilomètres de Petropavlovsk. Longtemps considéré comme éteint, le volcan a entamé une nouvelle phase éruptive à partir du 22 Octobre 1955, entrant dans une violente éruption se terminant le 01 Mars 1957 mais suivie de 50 autres éruptions dont la dernière, commencée le 17 Décembre 2009 et toujours en cours en Juillet 2013. Son sommet est constitué d’un dôme de lave érigé dans une caldeira en fer à cheval ouverte sur le Sud-Est, de 1,3 x 2,8 kilomètres et de 700 mètres de profondeur qui s’est formée, le 30 Mars 1956, lors d’une intense éruption latérale pulvérisant le flanc Sud-Est.

Le volcan constitue un danger potentiel pour les compagnies aériennes internationales et locales car ses panaches éruptifs peuvent s’élever à une altitude de 8 à 15 kilomètres au-dessus du dôme de lave sommital et s’étendre sur des centaines de kilomètres dans toutes les directions. Des risques modérés résultent des émissions de panaches de cendres, des chutes de cendres – Klyuchi à 40 kilomètres à l’Ouest-Nord-Ouest, Ust’-Kamchatsk à 125 kilomètres au Nord-Est, Ust’-Khairyuzovo à 290 kilomètres au Nord-Ouest, Ichinsky à 315 km à l’Ouest-Sud-Ouest -, des coulées pyroclastiques, des avalanches chaudes et des lahars.

La forte activité sismique qui affecte le Tolbachinsky Dol, tout proche, masque celle du Bezymianny. Selon les données obtenues par les systèmes vidéos, une émission assez faible de vapeur d’eau et de gaz peut être observée. Les données satellitaires montrent le volcan était obscurci par les nuages. Le code aviation est maintenu au jaune.


Le volcan Gorely.


Gorely.jpgLe volcan Gorely de type volcan-bouclier, andésitique et andésito-basaltique, occupant la partie centrale d’une caldeira de 13×12 kilomètres est situé dans le sud du Kamchatka, à environ 70 kilomètres au Sud-Ouest de Petropavlovsk-Kamchatsky. Plusieurs complexes composent la structure volcanique globale : l’ancien volcan Pra-Gorely mesure 20 à 25 kilomètres de diamètre ; une caldeira de 12 km de diamètre ; une épaisse couche de ignimbrites totalisant un volume de 100 kilomètres cubes ; des cônes de scories post-caldeira ; l’édifice moderne ou « Young Gorely » composé de trois grands cônes superposés et imbriqués et de 11 cratères associés formant une ligne de crête intra-caldeira d’orientation Nord-Ouest/Sud-Est ; et un complexe de 40 cônes subsidiaires, avec des coulées de lave sur les flancs, implantés sur les versants du « Young Gorely ».

Le Gorely est l’un des volcans les plus actifs du Kamtchatka Sud. Ses principaux dangers sont les panaches et les retombées de cendres, – Paratunka à 45 kilomètres au Nord, Petropavlovsk-Kamchatsky à 70 kilomètres au Nord-Est, Yelizovo à 70 kilomètres au Nord -, les explosions phréatiques et les lahars.

Le volcan est rentré en éruption le 2 Juin 2010, éruption toujours en cours en Juillet 2013, et son activité sismique se maintient à des niveaux modérés avec, par intermittence, la détection de tremblements volcaniques. L’imagerie satellitaire montre une anomalie thermique faible au niveau d’un nouvel évent apparu, sur la paroi intérieure Sud-Est, entre le 21 et le 25 Novembre 2012. Suivant les données obtenues par les systèmes vidéos, une activité fumerollienne, faible à modérée, composée de vapeur d’eau et de gaz-vapeur faible est observable en continu. Le code aviation est maintenu au jaune.

18 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Le Laacher See menace-t-il réellement l’Europe ?

 Situé en Allemagne, entre Bonn et Coblence, le lac volcanique Laacher See se réveille en moyenne tous les 10.000 à 12.000 ans selon les experts. Cela fait 12.900 ans qu’aucune éruption n’a eu lieu. Ce volcan menace-t-il réellement l’Europe ?

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Mythologie ou énigme : De l’Atlantide à la terre de MU

thumb-l-atlantide---le-mythe-de-la-cite-engloutie-1564.gif Les mythes, de la mythologie à la réalité archéologique (..)

L'Atlantide, en grec ancien signifiait "l'île d'Atlas", exerce toujours une véritable fascination. Tout comme le moins célèbre continent perdu de Lémurie, baptisé également "Terre de MU", et pour finir notre pèlerinage, une petite plongée dans la cité d'Ys (..)

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Les Équatoriens fuient le Tungurahua

 

Le volcan Tungurahua, après une courte accalmie, devient à nouveau menaçant, obligeant les milliers d'habitants des régions les plus proches à évacuer leur maison.

Des vulcanologues provenant de tout le pays ont été dépêchés sur place, leurs conclusions sont alarmantes puisque, après avoir constaté le regain d'activité du Tungurahua accompagné de projection de matières incandescentes, ils ont décidé de maintenir l'alerte à son plus haut niveau pour toute la région.

Ce matin encore, le volcan a été le siège d'une très importante activité explosive, avec apparition de fontaines de lave et de très importantes chutes de cendres sur de nombreux villages, tels Bilbao, Choglontus, El Manzano, Pillate et Cusùa.

Les autorités estiment qu'environ 20.000 personnes devront être évacuées, mais la plupart des éleveurs refusent d'abandonner leur ferme, car ils craignent que se reproduisent les importants vols de bétail dont ils avaient été les victimes lors des précédentes évacuations.

Ainsi, malgré l'imminence d'un désastre naturel, les hommes continuent à beaucoup plus se méfier des autres hommes.

Nous avions déjà traité ce sujet au début du mois de janvier, nous vous invitons à lire cet article :

http://www.come4news.com/on-evacue-les-populations-au-pied-du-tungurahua-1199942598.html

ou, si vous aimez les images et comprenez l'espagnol :

http://fr.youtube.com/watch?v=fSEZy2GkrsY

Importante éruption volcanique en Colombie

Le volcan Galeras, dans le département de Nariño dans le sud du pays, a explosé à 20 heures 06 heure locale, jetant la population de la ville de Pasto dans les rues.

Ce volcan est sous surveillance depuis plusieurs mois, mais les alertes passées qui n'ont pas été suivies d'éruption ont fait que la population locale s'est peu à peu acclimatée au monstre grondant.

Mais cette nuit, précédé d'une violente secousse sismique, le volcan Galeras a explosé en projetant dans les airs une colonne de feu et de cendres tandis qu'une forte odeur de souffre se répandait dans les localités avoisinantes.

Des familles entières se sont alors précipitées sur les routes pour tenter de fuir les environs du volcan, ce qui a provoqué le chaos et les incidents que l'on peut imaginer. Pendant ce temps, les experts essayaient de calmer les fuyards en leur expliquant que l'éruption actuelle n'était encore qu'une éruption moyenne et qu'elle ne représentait pas de danger dans l'immédiat. Des appels ont été lancés pour que les gens rentrent chez eux et permettent l'évacuation des populations les plus exposées.

Les vulcanologues sont déjà à pied d'oeuvre pour évaluer l'état du volcan et décider des mesures de précaution que les autorités devront mettre en place.

Des photos et une vidéo prises par une caméra de surveillance sont consultables aux adresses suivantes, quand on voit la violence de l'explosion et la proximité du volcan, on comprend que les gens aient préféré partir immédiatement :

http://intranet.ingeominas.gov.co/pasto/Fotografías

http://intranet.ingeominas.gov.co/pasto/Imagen:Erupcion_volcan_galeras_17_ene_2008.mpg

 

On évacue les populations au pied du Tungurahua

 

Plus de 1000 personnes ont été évacuées en Équateur à cause de l'éruption du volcan Tungurahua. Ce volcan de 5.029 m d'altitude, situé au centre du massif des Andes équatoriennes à 140 km au sud de la capitale Quito, est entré en activité en 1999 et, depuis lors, a alterné des périodes de grande activité et d'autres d'un calme relatif.

Mais, depuis plusieurs jours, le volcan connaît un réveil inquiétant. Le Tungurahua  est bien connu des vulcanologues, puisque c'est un strato-volcan parmi les plus actifs de l'Équateur.

La ville de Baños, située au pied du volcan, avait déjà été évacuée lors de l'éruption de 1999 qui s'était finalement avérée modérée. L'éruption actuelle, principalement explosive, pourrait avoir d'autres conséquences sur les populations, et les autorités espèrent qu'elles accepteront de fuir à nouveau leurs terres.

L'institut de géophysique équatorien a déjà enregistré lundi 67 épisodes sismiques avec d'importantes émissions de gaz et de cendres. Mardi, il a enregistré 110 séismes et 114 explosions d'intensité modérée. Ce qui fait dire aux spécialistes que le pire est peut-être à venir.

C'est pour cela que le gouvernement équatorien a demandé aux populations qui vivaient à proximité du volcan d'abandonner volontairement la région par souci de précaution. On espère que des aides sont prévues pour accueillir ces populations déplacées, car, comme toujours, ce sont les plus pauvres qui sont les premières victimes de toutes les calamités.

Violente éruption volcanique au Yémen.

Le gouvernement yéménite a fait appel à l'aide de l'OTAN suite à l'éruption d'un volcan sur l'île de Jabal al tair, petit îlot dépourvu de population, mais qui abrite des installations militaires chargées de l'observation et du contrôle des nombreux navires qui naviguent à proximité des cotes du Yémen.

Selon l'agence de presse yéménite SABA, la garnison militaire a dû être évacuée, car l'île d'une longueur de trois kilomètres et qui est située à environ 115 kilomètres du Yémen a rapidement été recouverte par la lave et le magma.

La flotte de l'OTAN qui était présente dans les parages a assisté à la violente explosion qui s'est produite à 19 heures, heure locale, projetant des matières en fusion à plusieurs centaines de mètres d'altitude, et des cendres volcaniques à plusieurs milliers de mètres.

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