Madame la colonelle vous salue (nazi) bien !

 

Pendant que l’Assemblée Nationale débattait du génocide arménien (débat malheureusement largement de circonstance…électorale),  une "information" LAMENTABLE est passée quasi totalement inaperçue !

L’épouse d’un Colonel de Gendarmerie se livrait tranquillement au commerce surprenant de figurines nazies  et autres "babioles" !

Elle avait ouvert un site de commerce par internet sur lequel elle proposait , gentiment…, des statuettes de 12 pouces de hauteur (30,5 cm) de célébrités comme Hitler, Göring ou Rommel !!!

Cette "brave" femme  proposait également des uniformes, des armes et des insignes évoquant le IIIe Reich …..

Elle n’y allait pas de main morte la colonelle, vendeuse émérite sur internet.

Elle ne tarissait même pas d’éloges sur son dernier "produit":

«Un tout nouveau Rommel … Le meilleur jamais réalisé à ce jour. Tout semble parfait, de la sculpture et peinture du visage au Télémètre Binoculaire périscopique entièrement en métal. Splendide!»

Le tout pour 119,90 € . Quand on aime, on ne compte pas, n’est-ce pas ?!

Et cette dame, tout à fait "brave" n’avait pas vu malice à domicilier son "beau" commerce à son logement, c’est à dire au logement de fonction de son Colonel de mari !!!

Un certain adage voudrait que "dans la gendarmerie, tous les gendarmes rient".

Mais cette fois la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN) ne rigole plus et le militaire va devoir "expliquer pourquoi le siège social de la société titulaire du site a été domicilié dans son logement de fonction ».

On reste en effet confondu,

1) qu’une brave Française se lance dans un tel commerce.

2) qu’elle le fasse depuis une caserne de gendarmerie.

Mais plus confondant encore est le fait que la Gendarmerie Nationale n’avait rien vu, rien su.

En effet, elle n’a réagi qu’à la suite d’une plainte déposée en bonne et due forme par  le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA) .

Dans notre grande naïveté, on croyait que la Gendarmerie disposait:

– d’un Département cybercriminalité du service technique de recherches judiciaires et de documentation (STRJD).

– d’un Département informatique et électronique de l’institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN).

Avec, depuis 2002, une formation spécifique dans le domaine des nouvelles technologies au profit d’enquêteurs spécialisés.

Bonjour le résultat !!!!

Mais le plus fort dans tout ça, c’est que la législation française ne semble pas claire.

L’article R645-1 du Code Pénal réprime en effet le fait  de porter ou d’exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant les uniformes, les insignes ou les emblèmes qui ont été portés ou exhibés par les nazis, mais leur vente n’est pas interdite !

Pourtant, le 6 décembre 2002, Pierre Lellouche, aujourd’hui Ministre, avait déposé  à l’Assemblée Nationale un Rapport qui comportait un paragraphe sur le sujet.

Le 28 mai 2008, 62 Sénateurs avaient déposé une proposition de loi visant à sanctionner la vente d’objets liés au nazisme ou à d’autres auteurs de crimes contre l’humanité.

Mais tout cela est resté lettre morte jusqu’à aujourd’hui.

Nos parlementaires, au lieu de s’occuper (du moins certains, puisqu’ils n’étaient que 50 en séance sur 577 le soir du vote) de l’Arménie, seraient mieux inspirés de légiférer enfin sur la question remise au mauvais goût du jour par l’épouse du Colonel !