François Hollande : le pire des présidents ?

(à la manière de JM…)

Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

FH : le pire des présidents … mais à la seule exception des autres. Telle aurait probablement été le complément d’appréciation porté par Winston Churchill, à qui l’on doit le « La démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres » devenu proverbial.

Laissez-moi confesser que dans la liste des présidents précédents, le tout dernier justifie à mes yeux pleinement la formule. Une opinion me semble-t-il majoritaire si l’on se souvient des résultats d’un très récent sondage : « 70 % des Français interrogés pensent que NH sera de nouveau candidat. En revanche (c’est le cas de le dire !), 40 % seulement le souhaitent … ». Bis repetita ne placent donc pas toujours !

 

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La Vè République….mot à mot.

Deux livres sur la vie politique française et les "bons mots" des acteurs de la Vème République. 

    

Je viens enfin de lire un livre qui m’avait été offert il y a quelques temps déjà.

Marie-France Lavarini, Jean-Yves Lhomeau

Éditions Calmann-Lévy, Décembre 2009, 316 pages, 16€39

SAVOUREUX !!!

Il s’agit d’un recueil de citations fameuses, sous forme d’abécédaire, de nos célébrités de la Vème République.

Du "je vous ai commmprrris" à la "bravitude" en passant par "bonnet blanc et blanc bonnet" et autres "droit dans mes bottes", sans oublier "l’homme du passif" ou encore "Liliäââne fais les valises", "casse-toi pauv’con"……etc….

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« Vous reprendrez bien un peu de HOLLANDE » ?

 

 

 

 

L’homme normal qui veut sauver la France, François Hollande, vient d’ouvrir un restaurant à Chalons en Champagne, charmante ville située dans la Marne, bien connue pour son archevêché et sa foire agricole.

Vous trouverez l’endroit rapidement : première à Gauche à l’entrée de la ville, et impossible d’en oublier le nom puisque vous arrivez directement : rue de la Grande étape.

L’enseigne de la maison d’hôtes : « Auberge de la grande imposture. »

Bien sûr,  cette auberge  ne ressemble en rien à ces restaurants de Luxe fréquentés par ses prédécesseurs, de Mitterrand à Sarkozy, en passant par Chirac.

 

Pas de canard laqué, pas d’ortolans, pas de tête de veau, quoique la tête de veau, soit un plat de circonstances (n’allez pas chercher la petite bête)

François Hollande est socialiste, et la rigueur est de mise.

Le cadre est « encore » agréable.

Le local est propre, peu d’usure, mais il est vrai qu’il vient juste d’ouvrir après des vacances bien méritées (élections oblige, çà « use son homme » )

Le  service est rapide, les suggestions  ne sont jamais imposées, le « patron », est un homme normal, qui délègue ses pouvoirs sans arrière pensée à sa troupe de mitrons, et de chefs de rang.

Son rôle se limitant à rappeler à l’ordre ses « cuisiniers » quand la sauce tourne au vinaigre

La clientèle toutefois, semble bouder le « menu » ces deniers temps.

Allez, je ne vous fait pas languir plus longtemps, voici ce que vous pourrez trouver, à l’Auberge de l’Imposture, ce dimanche 2 septembre 2012

Menu : (les prix ne sont pas affichés, c’est la surprise du Chef)

Entrées :

Impôts salés, Libertés grillées, assiette de promesses soufflées, petits salaires, salade de baratin, selon la saison, bien sûr.

Plat principal :

Gratinée de petites boulettes issues de l’ENA, fournisseur Bio, réputé dans toute la France.

Contretrefilet d’emplois d’avenir accompagné d’un CDD qui a fait ses preuves. (essayez le au moins une fois, c’est le plat du jour de cette semaine.)

Ou encore : Plateau de promesses napées d’un coulis  indéfinissable, mais agréable au goût.

Salades de saison, assaisonnement « maison », selon l’humeur du patron.

Fromages :

Du Hollande bien sûr, mais un camembert de dépenses publiques bien garni et coulant à souhait, sur du pain gris va s’en dire…

 Desserts :

Flambée des prix, gelée de crédits, coulis de caresses dans le sens du poil.

Tout çà accompagné d’une bouteille de « Château La Rose »,  grand cru classé,  à l’effigie du propriétaire.

 

Ah j’oubliais, TVA (taux relevé) en plus, mais service compris

Sourire assuré en toutes circonstances.

Je signale que le propriétaire de l’établissement a décidé de transformer les 2 étages de son local, en logements sociaux, juste pour montrer l’exemple.

La maison embauche pour la vaisselle, et le nettoyage des locaux, mais ne fait pas crédit.

L’établissement étant très fréquenté par des écologistes, je vous conseille d’arriver en groupe (covoiturage).

La clientèle ?

Celle du terroir, mais on peut apercevoir les jours de banquets festifs, quelques allemands, un tribun bien connu (jamais content), un centriste déchu (pardon déçu), des Ministres gaffeurs, une sénatrice de Marseille qui dit ce qu’elle pense,  un Ministre qui fait du sarkozysme, un autre qui ne pense qu’à recopier ce que tous ses prédécesseurs ont fait avant lui, mais ne vous attendez pas à y rencontrer, la patronne, elle fait la promotion de l’établissement de son cher et tendre concubin, sur Tweeter.

Sur ce : Bon appétit, et rendez vous ce soir à l’Auberge chimérique, d’un grand rêveur qui attend sa première étoile au guide Michelin d’ici…. 5 ans .

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Ils ne passeront pas leurs vacances ensemble … et pourtant !

 

Photographie du fort de Brégançon

 

" Ils ne passeront pas leurs vacances ensemble ", voilà une expression amusante que l’on utilise lorsque deux ou plusieurs personnes semblent ne pas s’apprécier ou du moins avoir des divergences d’opinions. C’est le cas de nos politiques, on se souvient toutes et tous du dernier débat pour le second tour des élections présidentielles au mois de mai dernier entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. 

 

Et bien je dois vous avouer une chose, cette expression est fausse ! En tout cas, même s’ils ne passent pas réellement leurs vacances ensemble, Nicolas Sarkozy et François Hollande séjournent dans le sud de la France à seulement quelques kilomètres de distances. Puis, comme plus on est de fous et plus on rit, un troisième protagoniste s’ajoute dans l’histoire, il s’agit également d’un président de la république, j’ai nommé Jacques Chirac. Toutefois, Monsieur Chirac et François Hollande semblent s’entendre malgré leurs différences d’appartenance à un parti politique. Politiquement parlant, Nicolas Sarkozy devrait être copain avec Jacques Chirac et non ! Ces trois messieurs passent donc de bons moments dans le Var. Il est amusant d’imaginer leur rencontre à la boulangerie du coin. 

 

François Hollande séjourne naturellement au fort de Brégançon, la résidence officielle des chefs de l’état français. Un voyage effectué en train depuis Paris en compagnie de sa femme déjà bien célèbre pour sa maladresse sur un célèbre réseau social, Valérie Trierweiler. Pour être tout à fait précis, le fort de Brégançon se situe dans la commune de Bormes-les-Mimosas. 

 

Nicolas Sarkozy séjourne au Cap Nègre près de la Mer Méditerranée en compagnie de sa femme dont la famille est propriétaire de la maison de vacances de l’ancien chef de l’état. Une dizaine de kilomètres sépare donc les deux derniers présidents.

 

Et Jacques Chirac ? Il est tranquillement à Saint-Tropez avec sa femme dans la propriété d’un riche industriel, François Pinault. Un lieu de vacances que l’ancien président apprécie puisqu’il s’y rend régulièrement depuis son départ de l’Elysée en 2007. 

 

Mais sinon, que font-ils pendant leurs vacances ? François Hollande doit sans doute passer des vacances mois paisibles que les deux autres, actualité oblige ! Président de la république, un travail à temps plein. François Hollande aurait signé quelques autographes et aurait été aperçu sur la plage du fort de Brégançon.

 

Jacques Chirac affirme avec humour aimer le sport à la télévision et qu’il saluerait volontiers Nicolas Sarkozy s’il le croisait lors d’une sortie à vélo. Nicolas Sarkozy apprécie en effet beaucoup le sport cycliste et aurait été aperçu sur les hauteurs de Bormes-les-Mimosas. 

 

Voilà comment se déroulent les vacances de nos trois derniers présidents de la république, à quand un apéritif les réunissant autour d’un verre et du bol de cacahuètes ? 

Ah, ah…..le candidat élu par rejet du second postulant…..

 

Ainsi, depuis dimanche 6 mai au soir, on voit fleurir un peu partout dans la presse de droite, sur des bloc-notes individuels de droite mais aussi – malheureusement – à la gauche du PS,  cette belle antienne:

"M. Hollande a été élu surtout à cause du rejet de M. Sarkozy"

Quelle commodité de langage pour dénigrer  – illico – le nouveau Président.

Il existe pourtant un bel adage électoral : " Au premier tour, on choisit. Au second tour ON ÉLIMINE".

Donc l’antienne rappelée ci-dessus sert surtout à masquer les vraies questions que la droite devrait se poser:

1) Pourquoi M. Sarkozy n’a-t-il pas été choisi au premier tour ?

2) Pourquoi M. Sarkozy a-t-il été éliminé au second ?  …….

 

Alors, allons un peu plus loin dans l’analyse des faits.

Dès le mois d’août 2007 ( !!!) je relevais que le début du quinquennat de M. Sarkozy présentait d’étranges similitudes avec celui du septennat de M. Giscard d’Estaing.

Je relevait même que l’Historien Max Gallo, ancien Ministre de Mitterrand mais qui avait appelé à voter Sarkozy, déclarait exactement la même chose, au micro de France Inter le 22 août 2007……

La suite ne s’est pas démentie.

Comme M. Giscard d’Estaing qui s’occupait des boutons des vareuses des Gardes Républicains ou du rythme de la Marseillaise, M. Sarkozy s’est occupé de tout pendant cinq ans.

Comme M. Giscard d’Estaing ( les "avions renifleurs", les diamants de Bokassa) M. Sarkozy a fini son mandat avec des histoires non encore élucidées ( Karachi, Kadhafi).

L’un opposait un "démenti catégorique et méprisant", l’autre a parlé de "fables grotesques".

M. Sarkozy s’est même employé à reprendre pour sa campagne des "recettes " employées par M. Giscard d’Estaing, 31 ans plus tôt …("La France Forte", "Aidez-moi", "Aidez la France"…).

Les même causes produisent donc souvent les mêmes effets….. non ?

D’ailleurs ces deux Présidents ont fini leur mandat avec des cotes de confiance et/ou de popularité aussi négatives l’un que l’autre.

La similitude ne s’arrête pas là.

En 1981, le candidat Mitterrand obtenait 1 065 956 voix de plus que M. Giscard d’Estaing qui culminait à 48,24 %.

En 2012, M. Sarkozy s’est retrouvé à 1 131 067 voix derrière M. Hollande en obtenant…48,36 % des suffrages.

On pourrait même rajouter – pour en sourire – que dans les deux cas, M. Chirac s’est prononcé contre les deux Présidents sortant.

La détestation de MM. Giscard d’Estaing et Sarkozy est donc identique à trois décennies d’écart.

Seulement, en 1981, il n’était venue l’idée à personne de claironner que M. Mitterrand avait été élu à cause du rejet – pourtant bien réel – de M. Giscard d’Estaing .

En 1981, M. Mitterrand avait gagné . Point barre.

En 2012, M. Hollande a gagné. Point barre !

 

 

Les rapports, en France, entre le monde de la politique et celui des affaires

Ce texte fait suite à l’article écrit le 6 avril 2012, par Eelisavaleroy,  et intitulé "Une nouvelle force industrielle", ainsi qu’aux commentaires y relatifs 

 (cf. http://www.come4news.com/une-nouvelle-force-industrielle-682781#pc_229875).

Il se divise en deux volets, le premier étant consacré à l’examen lui-même des rapports entre le monde politique et celui des affaires, et le second à la situation des fonctionnaires.

 

A) Examen des rapports entre le pouvoir politique et le monde des affaires 

 

Si nous regardons la France depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, quels furent – je pose la question – les gouvernements les plus corrompus sous les présidents suivants : Auriol, Coty, De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterand, Chirac et Sarkozy.

 

Quant à moi je l’ignore, mais je pense que l’occupation des postes importants, aux plus hauts échelons de l’Etat et de l’économie, a dépendu, durant les cinquante dernières années, non seulement de l’appartenance à une famille politique (voire même à une secte, songeons aux Francs-Maçons) – chose qui existe depuis longtemps – mais également d’une formation spécifique (comme énarque, notamment).

 

S’ajoute à cela le fait que le rapport à l’argent a changé de fond en comble, depuis la mondialisation, dès les années 1980,  des rapports de production et d’échange. Et ce pour deux raisons : d’abord en raison de la privatisation des entreprises publiques et la délocalisation subséquente des unités de production des nouvelles unités privatisées dans les pays à bas salaires; et ensuite parce que les gens d’aujourd’hui veulent s’enrichir au maximum dans un temps très bref, chose qui ne peut se faire qu’à travers la spéculation boursière; ou, comme ce fut le cas au moment de l’introduction du néolibéralisme, grâce à la privatisation des entreprises publiques par des gouvernements dont les membres se sont enrichis à cette occasion.

 

Si donc il existe, depuis très longtemps, en France, une oligarchie où s’entremêle le monde de la politique et celui des affaires, celle-ci est de plus en plus  orientée vers la spéculation. J’entends par là que si le capitaliste-épargnant-investisseur se rémunérait, autrefois, sur l’intérêt de son épargne ou sur le profit de son investissement, il obtient, aujourd’hui, l’essentiel de ses gains sur la différence des cours boursiers (à la hausse comme à la baisse, ce qui explique qu’un dirigeant peut encaisser des bonus faramineux y compris quand sa propre entreprise fait des pertes, puisqu’il joue sur cette baisse, précisément, au moment de spéculer  – et ce même si une telle action est illégale puisqu’elle relève du délit d’initiés).

 

Or tout cela est possible car le Big Boss se paie une partie de ses bonus avec des stocks options. On dira peut-être que le personnel de l’entreprise en bénéficie lui aussi, parfois, ce qui le pousse à être le plus performant possible.

 

Et cependant, il est une chose que les gens extérieurs à l’entreprise ignorent la plupart du temps : à savoir que les seules personnes qui, au sein de l’entreprise, connaissent véritablement sa situation réelle, sont les membres de la direction : tous les autres (personnel, actionnaires, et, si l’on regarde à l’extérieur de l’entreprise, ses autorités de tutelle s’il s’agit de l’Etat, ou les journalistes) ignorent la situation réelle d’une entreprise. Et parce que les directeurs de l’entreprise peuvent être des escrocs (voir, par exemple, à cet égard, la faillite de la société Enron aux Etats-Unis) ,la direction de l’entreprise va inviter son personnel à être payé en titres de l’entreprise, tout en sachant que leur cours va s’effondrer dans quelques semaines.

 

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Pour en revenir à la France, il est bien clair que les imbrications, en France, entre le monde de la finance et celui de la politique ne datent pas d’aujourd’hui, puisque déjà au XIXe siècle, la Haute Banque (représentée  par les Rotschild, Perier, etc) était de connivence avec les hautes autorités de l’Etat, et notamment au moment de financer ses grands projets d’investissement.

 

Même chose, après la Seconde Guerre Mondiale, puisque durant cette période l’Etat joua un rôle actif à la fois dans la production et la distribution des richesses, et ce dans un environnement marqué par l’intégration de la France, non seulement dans une Europe en train de se faire, mais dans un monde de plus en plus dérégulé sur le plan économique.

 

Quant au gouvernement français lui-même, si une distanciation me paraît avoir toujours existé, entre le Président de la République et ses administrés (et qui n’a jamais été aussi grande que sous Charles de Gaulle), ce qui différencie, à mon avis, le gouvernement Sarkozy des autres, c’est cette tentative de rapprochement (ou de pseudo-rapprochement), de la part du Président d’une part, et,  d’autre part, cette modernité, ce kitsch ou ce glingling que l’on ne trouve nullement chez ses prédécesseurs (à telle enseigne que certains de ses membres sont, de mon point de vue, des parvenus sans scrupule, et qui n’ont, si ce sont de jolies nanas avec leur joli minois, que leur joli petit cul et leur opportunisme intéressé à faire valoir pour se gonfler personnellement les poches et celle de leur famille – qui est ici une famille personnelle et non la famille politique à laquelle tout ce joli monde appartient).

 

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Maintenant, si l’on regarde les choses avec un peu plus de recul, on peut constater :

 

1) que le rêve d’une gauche au pouvoir et travaillant pour le peuple n’a duré que durant les deux premières années du premier septennat de François Mitterand, et que, grâce à lui, tout une gauche caviard a pu truster les bons postes et s’empiffrer grâce à son accès à tous les postes à responsabilité – en quoi elle a démontré, en pareille circonstance, ne pas être meilleure que la droite;

 

2) que les deux grands partis de France que sont, aujourd’hui, l’UMP et le Parti Socialiste : a) se font arroser, avant,  pendant, et après les élections, par les patrons, ou les entreprises, ou tel groupement patronal, sur des caisses noires situées dans les paradis fiscaux (lesquels, pour cette raison même, ont encore de beaux jours devant eux); b) se servent, toutes les fois qu’ils sont au pouvoir, des marchés publics pour faire leur pelote grâce à de fausses factures ou à des adjudications illégales (toutes choses qui, pour être contraires à la loi, n’en existent pas moins – ce qui prouve que la détention du pouvoir corrompt les gens, et notamment quand ceux-ci sont des parvenus);

 

3) que les PDG des grands groupes privés étant du même bord, ou du même monde, que les dirigeants politiques, tout ce beau monde contrôle les leviers de pouvoir aussi bien dans la politique que dans l’économie, ce qui leur permet de s’assurer une jolie rente de situation (les uns en tant que PDG des grandes entreprises, et les autres comme ministres ou grands commis de l’Etat);

 

4) s’ajoute cela une spéculation mondiale qui permet, si les affaires dans ce secteur d’activité sont bien menées par les dirigeants des grands groupes d’affaires, à ces mêmes dirigeants d’accumuler de véritables fortunes; des dirigeants qui d’ailleurs se paient des bonus même si – ainsi qu’on l’a vu tout à l’heure – la situation de l’entreprise dirigée par eux se porte mal (ce qui présuppose qu’eux memes spéculent en bourse contre leur propre entreprise); tout en sachant que l’Etat viendra sauver l’entreprise en raison du risque systémique qu’elle représente, vu son importance, pour le reste de l’économie.

 

Et si l’Etat ne sauve pas les grandes banques ou les grandes entreprises industrielles en difficulté, faute d’argent pour le faire, ce sont des capitaux étrangers qui s’en chargeront. Avec ce résultat que des pans entiers de l’économie française passeront en mains étrangères.

 

5) Pour le reste, si, comme dans le cas de Total, les grands groupes financiers ou industriels français ont une vocation internationale (dans le pétrole, le gaz, etc), une partie de l’argent encaissé par eux le sera sur des caisses situées, à l’étranger, dans les paradis fiscaux, lesquelles pemettront le financement occulte des partis politiques et des campagnes menées par eux.

 

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A part cela, il existe aussi, en France, une ancienne noblesse et une ancienne bourgeoise qui vit sur la rente de son patrimoine (terres, actions, obligations, biens immobiliers, ect.) et qui participe elle aussi, en échange de bas taux d’imposition sur les gros revenus ou la fortune, au financement des campagnes des partis politiques.

 

En résumé,on peut considérer que la France a, à sa tête, aujourd’hui, deux sortes de riches : les anciens riches (dont l’exemple le plus frappant, est, aujourd’hui, Mme Bettencourt, héritière de l’Oréal reprise par Nestlé) et les nouveaux riches.

 

Or ces nouveaux riches, en France, ne font pas fortune de la même façon, par exemple, qu’aux Etats-Unis puisque là les Bill Gates, Steve Jobs, et Cie y créent des business dans l’informatique, ou dans d’autres secteurs industriels grâce à un fort esprit d’entreprise; alors qu’en France, par comparaison, l’esprit d’entreprise consiste principalement, pour les dirigeants des grands groupes : a) à délocaliser les unités de production dans les pays à bas salaire toutes les fois que les possibilités le permettent; b) à serrer au maximum les salaires du personnel et à augmenter très fortement les cadences de travail avec un volume restreint de main d’oeuvre; c) à puiser dans la caisse de l’entreprise, voire à endetter celle-ci au maximum si les opérations financières menées (notamment dans le domaine de la spéculation) sont en train de tourner court.

 

 

B) Situation des fonctionnaires

 

 

En règle générale, la question est de savoir si les fonctionnaires sont plus compétents et mieux payés (comme enseignants, infirmiers, médecins, ingénieurs, cheminots, etc . – puisque tout employé d’une collectivité publique est, d’une certaine façon, un fonctionnaire) lorsqu’ils travaillaient dans le secteur privé plutôt que dans le secteur public.

 

A cette question, certains répondront que la privatisation des services concernés ne peut qu’améliorer leur efficience, et donc aussi le revenu des prestataires de service. Mais quant à moi, je ne suis pas de cet avis, à condition que le gouvernement d’un pays ne vide pas l’Etat de sa substance en privatisant tous les services d’un côté et en allégeant les impôts des riches de l’autre.

 

Je vais vous donner un exemple qui fait sourire les gens à chaque fois que j’en parle : J’ai vécu en Suisse à une époque où étudier  dans une école publique était plus difficile qu’étudier dans des écoles privées, au motif que les diplômes du secteur public étaient d’un niveau si élevé (je pense ici au baccalauréat), que les enfants des riches qui ne parvenaient pas à suivre les cours dans les écoles publiques, étaient envoyés par leurs parents dans des écoles privées afin qu’ils puissent compenser leur retard moyennant finances.

 

Cela prouve donc que l’enseignement public était d’un très bon niveau (aujourd’hui je n’en sais rien), et que donc les enseignants dispensant cet enseignement l’étaient aussi.

 

Mais si vous videz les caisses de l’Etat, il est évident que les enseignants, ou bien iront dans le privé, afin de mieux gagner leur vie s’ils en ont la possibilité; ou bien seront précarisés s’ils ne peuvent pas le faire et si l’Etat n’a plus d’argent pour les payer convenablement.

 

Et moins l’Etat aura d’argent dans ses caisses, plus, en corollaire, il existera, en son sein – si les autorités désirent que l’Etat se gère comme une entreprise privée – des garde chiourmes chargés de contrôler que les gens de terrain soient performants, et qui les licencieront s’ils ne le sont pas.

 

Ce qui parfois n’a rien à voir avec la qualification professionnelle de l’enseignant, puisque c’est là un moyen – déguisé – pour l’Etat, de dégraisser ses effectifs.

 

Et ce qui vaut pour l’enseignant vaut également pour le médecin, l’infirmier, le technicien ou l’ingénieur de  France Télécom. Etc. etc.

 

Or ce garde-chiourme, quand bien même il serait une parfaite nullité dans le secteur qu’il est chargé de contrôler, n’en est pas moins payé par l’Etat en raison de l’économie qu’il lui fait faire de cette façon.

 

ET le système de devenir totalement vicieux quand ceux qui veulent monter dans la hiérarchie liciencient un maximum de subordonnés – quitte, pour cela, à réorganiser les unités qu’ils dirigent – et en faisant travailler plus ceux qui continuent à oeuvrer au sein de l’unité concernée. 

 

J’ajoute que la réorganisation des unités ne sert, le plus souvent, qu’à cela, et pas du tout à améliorer les compétences de chacun.

 

Quant au pantouflage de ceux qui se ramassent de jolis salaires à ne rien faire, s’il est bel et bien une réalité – comme le soulignent certains intervenants dans les articles publiés sur C4N -, force est néanmoins de constater qu’il est en diminution. De même, d’ailleurs, que le doublement ou le triplement des mêmes activités au sein d’une meme entreprise ou d’une même adiministration.

 

On précisera qu’un tel phénomène ne peut valoir que parmi des groupes publics ou privés suffisamment élargis pour permettre aux directeurs de tel ou tel département, ou de telle ou telle unité (police, gendarmerie, sécurité du territoire au sens large, etc.) de "se tirer dans les pattes" en marchant sur les plate-bande du voisin, puisque chaque responsable désire avoir sa part du gateau, ainsi qu’une notoriété qui dépendra forcément de la largeur du champ de compétences qui lui a été attribué.

 

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Ceci étant, les temps me paraissent avoir changé à propos de la manière dont les entreprises ou les banques ayant pignon sur rue engagent leurs cadres supérieurs.

 

A cet égard je voudrais rappeler ici qu’à une certaine époque, en Suisse, un cadre de haut niveau, pour être engagé dans une grande banque ou une grande entreprise, devait : a)  grader à l’armée (qui, en Suisse, est, mis à part quelques services très spécialisés, une armée de milice),  et b) être du bon parti politique (qui était à cette époque le parti radical).

 

Or les entreprises ou les banques se sont rendu compte, une fois plongées dans une concurrence opérant désormais à l’échelle mondiale, que le temps perdu par ces cadres, durant les nombreuses semaines passées à l’armée (et bien qu’elles fussent payées par des assurances spécifiques plutôt que par l’entreprise elle-même) représentait une charge pour elles puisque ceux-ci ne généraient  aucun revenu, durant tout ce temps, pour le compte de l’entreprise.

 

Tant est si bien qu’avec le temps, les dirigeants de ces entreprises en sont venues à engager, comme cadres supérieurs, des gens au bénéfice de diplômes spécifiques (notamment en gestion d’entreprise).

 

Et pareillement des administrations publiques, puisqu’elles aussi sont gérées, depuis récemment, selon les mêmes normes que les entreprises privées.

 

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Pour autant – et je me permets d’insister sur ce point – il n’existe pas que des effets positifs associés aux nouvelles méthodes de gestion, que ce soient dans les entreprises privées ou publiques – ou, sur un autre plan, que soit dans l’industrie, la banque-assurance, ou l’administration.

 

Prenons l’exemple d’un postier : chaque postier, aujourd’hui, doit faire sa tournée, le matin, en y consacrant tant de minutes, lesquelles ont été chronométrées sur la base d’un système stakhanoviste.

 

Mais le problème est que certains postiers étant aujourd’hui des intérimaires qui ne cessent de permuter, d’un jour sur l’autre, durant les tournées qu’ils ont à effectuer, ils ne connaissent, au départ, ni les personnes à qui ils doivent livrer lettres, recommandés, argent, ou paquets, ni les lieux (rue, immeuble, étage de l’immeuble, appartement de l’étage) où ces personnes résident.

 

Or à l’époque, quand la Poste était un servire public et que le postier était un employé à vie, il connaissait toutes les personnes et leur lieu de résidence, ce qui lui faisait gagner du temps au moment de la distribution du courrier ou des paquets.

 

Voilà un exemple qui montre que le nouveau management ne tient nullement compte des effets positifs associé à un ancien système qui avait, certes, ses aspects négatifs.

 

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L’ Ordre et la Morale de Mathieu Kassovitz

1988.  Mitterrand à l’ ÉlyséeChirac à Matignon. La France occupe la Nouvelle-Calédonie et encourage ses ressortissants à migrer sur l’île, afin de rendre la population Kanaks minoritaire. Un classique.
Les affrontements se répètent, jusqu’à la fameuse prise d’ otage de la gendarmerie d’ Ouvéamoi j’ avais 14 ans, et à l’époque, comme tout le monde, je pensais que les Kanaks était des cannibales dégénérés.

 

"Le vendredi 22 avril 1988 au matin, à Fayaoué, sur l’île d’Ouvéa, deux jours avant le premier tour des élections présidentielles, des indépendantistes kanaks et membres du FLNKS, attaquent la gendarmerie (les 3 gendarmes permanents étant récemment renforcés par 28 gendarmes mobiles), dans le but de l’occuper jusqu’au jour du deuxième tour en prenant les gendarmes en otage. L’attaque dégénère (un des officiers refuse d’être pris en otage, prend son arme et tire) et quatre gendarmes sont tués par balles et trois indépendantistes blessés. …Les vingt-sept autres gendarmes, désarmés, sont pris en otage et séparés en deux groupes. Le premier groupe, mené par Chanel Kapoeri, se rend dans le sud de l’île à Mouli, où les otages sont finalement libérés trois jours plus tard, à la demande des « vieux » et des coutumiers. Le second groupe de seize otages conduit par Alphonse Dianou (ancien séminariste s’occupant des jeunes du FLNKS) est emmené dans une grotte près de la tribu de Gossanah."

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Je vote pour Mickey !

 

 

 

 

Les présidentielles approchent à grands pas, la campagne bat son plein et pourtant, le peuple français ne s’est jamais autant senti en décalage avec le pouvoir politique. Petites phrases assassines d’un camp à l’autre, provocations incessantes, bassesses de cours de récréation, etc, bref, le cirque politico-médiatique n’a de cesse que de rabaisser une institution pourtant estimée il y a quelques années. 

Aujourd’hui le constat est simple. L’élection est dans quelques semaines, et franchement, ce bal quinquennal est à mille lieux des préoccupations des Français. Soyons réalistes, l’élection qui approche est en net décalage avec les interrogations du peuple, les politiciens jouant avant tous les vendeurs de poissons en tous genres pour se faire entendre, tandis que le français de base cherche lui à se faire entendre dans cette cacophonie braillarde. 

Voila donc pourquoi, et après mûre réflexion, j’ai décider moi aussi de voter, mais pour le coup de voter Mickey !

 

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Sarkozy : les voeux et l’épieu

L’ennui, avec la presse, en général, c’est qu’elle fait bien peu appel à la mémoire (hors nécrologies de vedettes). Pas toute la presse. L’un des exercices de style du Canard enchaîné, c’est de se plonger dans les archives. Avec la recension des incipit et explicit des vœux présidentiels depuis le 31 décembre 2007, le Canard en dit bien davantage sur Nicolas Sarkozy que bien d’autres de ses discours ou d’analyses tierces.  

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