Gilles Bourdouleix, « comme quoi Hitler n’en n’a peut-être pas tué assez ! »

La prison serait la juste sanction.

 

Gilles Bourdouleix est également visé par une enquête préliminaire pour apologie de crimes contre l’humanité par le procureur de la République d’Angers./AFP/FRANK PERRY, document le Monde.fr.

 

Voir aussi, Gens du voyage, Roms, le problème n’a pas de solution viable,

 

Support Wikipedia C’est un membre de l’UDI le parti de Jean-Louis Borloo qui a tenu ce propos sur les gens du voyage. Gilles Bourdouleix député et maire de Cholet 5ème circonscription de Maine et Loire, mais aussi cofondateur en tant que président du Centre national des indépendants et paysans, CNIP, ce qui explique tout. En fait c’est un pro-fasciste égaré à l’UDI. Sans attendre l’exclusion de son parti, Gilles Bourdouleix démissionna mercredi 24 juillet.

Les faits sont les suivants, dimanche 21 juillet des gens du voyage qui ne sont pas des Roms, mais Français, bien que ce ne soit pas précisé, qui veulent vivre en communauté, donc en marge de la société, installèrent leur campement sur un terrain agricole près d’un stade de Cholet, le long de la route de Nantes. Ce champ, initialement loué à deux jeunes exploitants, fut occupé par 150 caravanes, ce qui provoqua la colère du maire UDI de la ville. On comprend sa révolte comme on comprend que ces gens du voyage exigent un lieu aménagé pour s’installer, or celui de Cholet ne permet que 30 places, fit, qu’ils demandèrent la possibilité d’occuper «l’aire de grand passage» sur la route du Puy-Saint-Bonnet. Gilles Bourdouleix refusa, arguant que la dernière fois, la ville avait dû y ramasser «22 sacs de merde». La réplique des gens du voyage fusa, «bon bah des sacs de merde, vous allez en ramasser alors !». Évidemment, la colère monta, les gens du voyage auraient faits des saluts nazis et des accusations de racisme fusèrent, ce qui provoqua la réplique de Gilles Bourdouleix, «comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez…».

Bourdouleix nie avoir tenu ce propos indiquant avoir répliqué aux gens du voyage «que si j’avais été Hitler effectivement, ils seraient morts», alors les gens du voyage lui avaient fait le salut hitlérien ?

Ce propos de la bouche d’un élu de la république a quelque chose d’intolérable, même si ces gens s’installèrent dans un champ interdit et y firent 32 sacs de merde, ce qui bien sur, est intolérable de ne pas les avoir évacués !

On sait depuis des années, à l’été les gens du voyage principalement tsiganes cherchent des aires pour y passer une période pour de grands pèlerinages évangéliques qu’ils quittent ensuite pour s’installer ailleurs pour l’hiver. Et l’on sait que des municipalités principalement de droite rechignent à prévoir des aires pour qu’ils s’installent, le comportement de Christian Estrosi maire de Nice est emblématique du fait.

Ce n’est pas moins de 43.760 places et 1.864 aires aménagées qui étaient l’objectif fixé il y a treize ans par les pouvoirs publics en matière d’accueil des gens du voyage. Fin 2010, les communes françaises n’avaient toujours pas réalisé la moitié de ces aménagements, selon un rapport publié en octobre 2012 par la Cour des comptes. Aujourd’hui encore, une grande partie des maires manquent à leurs obligations. Le taux de réalisation des aires d’accueil est à peine de 52 %, il est de 29 % pour les aires de grand passage, déclarait Manuel Valls, ministre de l’intérieur, mercredi 17 juillet.

Mélangeant allègrement roms, tsiganes et caravaniers sous le vocable gens du voyage, il est difficile de savoir ceux qui sont Français, et il est aisé ainsi de manipuler l’opinion à quelques mois des élections municipales. Aussi bien l’UMP, que le Front national surfent sur cet amalgame qui n’a d’autre but que politique sachant qu’électoralement, ils ne pèsent pas. Les membres d’une communauté de caravaniers n’ont pas d’influence électorale, ils ne sont pas toujours domiciliés, et donc ne votent pas. Quant aux autres la plupart non Français, ils ne peuvent voter.

De plus, et on ne peut le nier, quelques soient les couleurs politiques des communes, la présence de caravaniers dans un champ au voisinage d’habitations crée un malaise parmi la population ce qui met le maire en grandes difficultés. C’est donc un problème national qui ne trouve pas de solution par le fait qu’ils ne respectent pas les interdictions en s’implantant dans des champs interdits, mais aussi de la part des communes qui ne font pas l’effort d’aménager des aires suffisamment éloignées de leurs habitants, si elles en ont la possibilité.

Or, il apparaît que les aires adaptées ont un fonctionnement administrées pour 40 % d’entre-elles par des sociétés privées, brassant ainsi d’énormes sommes d’argent public. La loi Besson du 05 juillet 2000 oblige les communes de plus de 5.000 habitants à doter ces aires d’équipements qui génèrent des millions aux entrepreneurs spécialisés. Tout n’est donc pas mauvais dans cette obligation de créer des aires pour les gens du voyage, et la Cour des comptes dans son rapport pointe «un secteur d’activité encore inorganisé et en fort développement, qui n’est pas exempt de risques pour les finances publiques et la qualité du service rendu aux usagers», selon Libération.fr .

Le maire Gilles Bourdouleix n’en serait pas à son premier coup, il avait déjà en 2006 menacé de démissionner pour faire évacuer une mission évangélique d’un terrain de sports de la ville. Une stratégie adoptée par de nombreux maires locaux. Les gens du voyage principalement tsiganes ont mauvaise réputation qui n’est malheureusement pas surfaite, ils passent pour des voleurs par la faute de quelques uns.

La vedette parmi les maires à s’opposer à l’implantation dans sa ville de Nice est sans conteste Christian Estrozi député. Sa notoriété le fait intervenir par ses coups médiatiques. Une tribune nationale quoi de plus pour amalgamer tsiganes, roms, et caravaniers ! Les qualifiants de délinquants, il s’est proposé de les «mater» ayant un mode d’emploi, s’ils occupent des terrains sans autorisation.

Les socialistes qui s’indignèrent contre ce propos, Édouardo Rihan Cypel, porte-parole du Parti, accusa le maire de Nice «d’appeler carrément à des pogroms». «On a l’impression d’avoir un milicien et non pas un élu de la République qui s’exprime», déclara le député PS de Seine-et-Marne sur Europe 1. Là, aussi, le mot «progrom» est exagéré, d’origine russe il signifie un assaut, avec pillage et meurtres, d’une partie de la population contre une autre. La dérive verbale atteint des limites qui font le bonheur du FN.

La non solution à ce problème entache la vie politique à chaque période des vacances. Manuel Valls condamna les occupations illégales de terrain d’autant plus qu’il n’hésita, et n’hésite, pas à faire évacuer des camps de Roms par les forces de police. Actions critiquées par la gauche qui ne voit pas de changement de politique entre celle de Sarkozy et celle de Manuel Valls sur ce point.

Sa ville d’Evry est elle même confrontée aux occupations illégales de terrain, et clame, «comprendre la colère d’élus qui voient leur terrain occupé de manière illicite». «C’est bien le laisser-faire qui ne résout rien et la fermeté qui est nécessaire».

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Bruno Le Roux annonça qu’une proposition de loi serait déposée pour que les maires respectent leurs obligations en matière d’aires d’accueil.

Il est certain que l’ouverture des frontières dans l’application de l’espace Schengen favorise le déplacement de gens du voyage bien que, hors Schengen, les Roms Roumains et Bulgares, ont la possibilité en tant que membres de l’Union européenne d’être exemptés de visas !

Cette période de vacances ou l’activité politique est au ralenti favorise l’exagération d’attitudes droitières par le fait des violences de Trappes réduisant le débat politique autour de l’immigration, du voile intégral, et des gens du voyage. Ce n’est pas sans raison que ce climat est propice au matraquage contre le gouvernement et les socialistes. La droite dure lorsqu’elle fut au pouvoir ne résouda rien, et même la politique revendiquée par Sarkozy, montrant ses muscles, à son discours de Grenoble à l’été 2010 n’y a rien changé.