Avignon sans Vilar …

 Les "théâtreux" le savent bien, leur Mecque c’est Avignon ! Et ce depuis 1947, le jour où Jean Vilar, mage ou prophète inventait ce festival – de service public –  qu’il voulait populaire, festif, éducatif et novateur.

Depuis 66 ans ces trois semaines en juillet à Avignon, chauffée à blanc par le soleil toujours fidèle ont vu se faire et se défaire tout ce qui est la culture du spectacle vivant et du théâtre en particulier … 

Las ! Avignon, aujourd’hui, oublie l’âme de son inventeur et vit sa vie sans lui … Avignon sans Vilar n’est plus la même … et ce depuis trop de temps déjà.

La preuve une fois encore cette année durant cette 66ème édition pourtant  signifiée par ses Directeurs, Hortense Archambault et Vincent Baudriller, comme étant celle de son fondateur au moment du centenaire de sa naissance … 

Déjà vous ressentez cela lorsque vous réussissez à atteindre le sésame des sésame : l’espace PRESSE du In, largement accessible à tous les "bisous bisous" dûment accrédités à découvrir gratuitement, grâce aux laissez passer largement distribués aux amis, les inédits de la Cour d’Honneur du Palais ; seuls les journalistes des grands supports y ont leur espace réservé et les sourires de circonstance. Les besogneux, rédacteurs de journaux ou magazines plus confidentiels ou pire, se recommandant de C4N sont refoulés ; même pas un tarif réduit !

Tant mieux finalement car heureux possesseur d’une place revendue au marché noir à 50€ pour assister 3h20 durant au spectacle d’ouverture en la Cour, signé du grand Maître Simon McBurney, "Le maître et Marguerite", la majorité des vrais spectateurs de vrai théâtre se sont beaucoup moins amusés que les comédiens qui, en anglais dans le texte, se jouent du fantastique et des images vidéos géantes ou autres effets spéciaux léchant les murs de pierre du palais des papes durant le bal de Satan … On pouvait s’aider des sous titres en français projetés de part et d’autre du plateau mais on perdait alors tout de Google Map ou des inventions pourtant subtiles et vertigineuses du metteur en scène … Applaudissements nourris de la cour aux premiers rangs de la cour … Il est tard, tout est bien confus dans ma petite tête, j’ai sommeil, je vais me coucher …

Les jours qui suivent, je vais découvrir le festival off, certainement plus authentique car défendu par des saltimbanques proches du théâtre populaire souhaité par Jean Vilar.

Mais je vous en reparlerai …

P.Chep