Phoenix

Réalisateur : Christian Perzold

Date de sortie : 28 janvier 2015

Pays : Allemagne

Genre : Drame historique

Durée : 98 minutes

Budget : N.C

Casting : Nina Hoss (Nelly Lenz), Ronald Zehrfeld (Johnny Lenz), Nina Kunzendorf (Lene Winter)

Le festival Télérama a pour but de faire découvrir ou redécouvrir en salle, dans un délai très limité, des chefs d’œuvre de l’année qui vient de s’écouler. Une nouvelle occasion de s’émerveiller, de s’émouvoir, d’être chaviré, remué, saisi par ces merveilles cinématographiques en tout point de vue. Une sélection de films intelligents, dérangeants, divertissants, pour cinéphiles amateurs mais pas que. Tout cela est également pour le grand public, comme une main tendue qu’il faut saisir pour voir autre chose que des blockbusters explosifs et pas très fins. Phoenix fait partie de cet élite, de cet écrémage savamment organisé. 

La guerre a bien fait des malheurs mais Nelly a survécu aux camps de concentration. Dorénavant son but est de retrouver son mari Johannes. Dévisagée par les atrocités commises par les nazis, elle doit subir une opération chirurgicale afin d’avoir une tête potable et reprendre une vie normale. C’est alors sous un tout nouveau profil et sous un nouveau nom, Anna, qu’elle parvient à mettre la main sur son époux, celui-ci a troqué son costume de musicien pour un tablier de serveur au Phoenix, bar miteux où les américains victorieux profitent des joies des bas fonds de Berlin.

Ce qui ressort de ce film c’est un envoûtement long et pénétrant à l’image de cette chanson « Speak Low » berçant la narration plusieurs fois de ses notes. Une vieille chanson d’une autre époque racontant un amour impossible entre un pygmalion et sa muse. Le rythme est lent mais loin d’être un défaut, c’est une véritable force. Il nous envoûte comme un serpent resserrant progressivement son étreinte. Le titre est divinement bien trouvé car il résume à lui seul l’essence du film, celui de la renaissance. Durant cette heure et demie, on suit Nelly, incarnée par une Nina Hoss exceptionnelle, dans sa reconstruction et sa résurrection. Elle, sortie des camps de la mort, sans âme, sans identité, qui subit une chirurgie esthétique miraculeuse et parvient à retrouver un semblant de vie. Sa métamorphose est complète, d’une femme recouverte de bandages, marchant comme une prisonnière hagarde et naïve, elle devient une belle femme flamboyante pleine d’assurance et d’entrain. Une transformation sublimée par la scène finale où le phénix prend son envol, déployant ses ailes de feu, subjuguant les personnes autour de lui.

Phoenix est un véritable jeu de dupes et une étrange histoire d’amour. D’un côté une relation décimée par la guerre, celle de Johannes et de Nelly séparés de force par des militaires froids et hostiles, et de l’autre, une idylle naissante entre le même homme et Anna, la même femme dans une enveloppe différente. Les deux forment un couple de convenance, Johannes est trouble, voit-il en Anna juste un moyen de toucher l’héritage de Nelly ou bien ressente-t-il quelque chose pour elle ? Mais peu importe, cette fraude est pour Anna l’occasion de redevenir Nelly et de se rapprocher de l’homme qu’elle a aimé. Ce Johannes incarné par un Ronald Zehrfeld fantastique, une gueule d’ange sur un corps de rugbyman. Personnage mystérieux, au comportement ambigu, a-t-il vraiment trahi sa femme en la vendant aux nazis pour sauver sa peau comme un lâche et a-t-il vraiment aimée ?

Ce récit est une réflexion sur le retour à la vie normale après une expérience mortelle, destructrice bouleversant la vie à jamais. Une reprise du quotidien marquée par le pardon et faire semblant de rien, que cette sauvagerie n’a été qu’une parenthèse, un cauchemar dont il faut se réveiller. Le réalisateur aime parler de l’histoire allemande, il l’avait si bien fait avec l’Allemagne de l’Est dans Barbara, film réunissant déjà ce casting efficace. Dans Phoenix, il s’agit de l’après guerre, d’une Allemagne en ruines qu’il faut reconstruire. Cette ruine a une connotation forte car elle résume à elle seule la relation entre Nelly et son « Johnny », avec cette scène où leur maison n’est plus qu’un trou béant entre deux immeubles détruits. Phoenix est un film à voir et à revoir.

Le labyrinthe du silence, film de Giulio Ricciarelli

Sans la persévérance de quelques personnes dont celle d’un jeune procureur, Johann Radmann, (Alexander Fehling), le procès de Francfort 1963-1965 n’aurait sans doute jamais vu le jour. Peu fière de son passé peu glorieux, l’Allemagne de l’après-guerre aurait comme fait le choix de l’amnésie via l’ensemble de ses rouages institutionnels. Elle s’était donnée bonne conscience en s’engageant dans une politique de dénazification induite par le recyclage tous azimuts des hommes et des idées avant de se relever de son désastre. Alors que la génération des coupables était dans cette posture du déni, la jeune génération était gardée dans la plus totale ignorance. 

Ces redresseurs de torts partis seuls contre tous dans cette croisade devront soulever des montagnes pour briser l’omerta qui entoure cette tragédie, dont celle d’Auschwitz, dans laquelle une majorité d’Allemands étaient impliqués sinon par allégeance au troisième Reich du moins par panurgisme. D’ailleurs Johann découvrira, à sa grande déception, que son propre père n’avait pas été épargné par ce courant de pensée tout comme les plus communs des mortels de son entourage d’ailleurs. Seront exhumés des maillons et des maillons de la chaîne de destruction massive propres à conforter la théorie de la "banalité du mal". 

Ce premier film de Giulio Ricciarelli nous plonge à travers cette enquête périlleuse dans un pan peu répandu de l’Histoire nazie. La reconstitution en question s’arrête net à l’ouverture du procès au terme duquel quelque dix-sept SS seront condamnés alors que d’autres continueront de couler des jours heureux sans s’inquiéter. 

Si ce film a le mérite de soulever des questions inhérentes aux génocides dont celle de la valeur du devoir de mémoire, il souffre toutefois de sa longueur. La panoplie sélective des témoignages des survivants en vue du procès contribue aussi à alourdir ce drame d’autant que Giullio Ricciarelli  ne lésine pas sur l’usage de ce qui semble être son outil de prédilection, la grandiloquence musicale. Une des raisons de cette overdose est sans doute en rapport au phénomène naturel qu’est l’inéluctable érosion du thème malgré paradoxalement l’inoxydabilité de l’horreur. A noter un bon casting et un tout aussi bon scénario…

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Pic de pollution : l’Allemagne en grande partie responsable ?

 Et si l’épisode de pollution aux particules fines qu’a connu la France il y a quelques jours n’était pas dû aux automobilistes hexagonaux, mais avant tout à l’Allemagne ? Les autorités outre-Rhin ne semblent pas y croire mais force est de constater que l’Allemagne connaît de nombreuses périodes de pollution de l’air depuis qu’elle compense sa sortie du nucléaire par le charbon.


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Enrôlés de force… Ou les « malgré-nous »…



Ceux qui me connaissent, savent que je suis un scientifique de formation et que les sujets que je traite habituellement, se cantonnent généralement à cette discipline.

Si je viens aujourd’hui parler d’un fait historique qui me tient à cœur, certains de mes futurs lecteurs vont me demander de quoi je me mêle et de quel droit je visse en ce jour sur ma tête une prétentieuse casquette d’historien…

Je n’en ai nullement l’intention, je viens simplement rétablir une vérité, qui touche certains membres de ma famille.

 

J’attendais bien plus, de la visite conjointe du Président allemand Joachim Gauck aux côtés de son homologue français François Hollande, dans le village martyr d’Oradour-sur-Glane. Ce petit village laissé volontairement en ruine de la Haute-Vienne, où furent brûlés vifs 642 de ses habitants en Juin 1944, par la division de l’armée allemande "Das Reich".

J’ai dans ma famille de nombreux alsaciens, dont la plupart sont à présent décédés. J’imaginais ces jours-ci leurs enfants, mes cousins donc, devant leur petit écran, caressant l’espoir d’entendre le président allemand, ou à défaut le français, innocenter en quelque sorte une certaine catégorie de ces soldats alsaciens, enrôlés de force dans les rangs de l’armée allemande… Je veux parler des "malgré-nous"…

 

Immense déception, il n’en fut rien.

 

Pourtant en 1942, 130.000 jeunes alsaciens et lorrains furent enrôlés de force et une petite dizaine d’entre eux faisaient partie de la sinistre division "Das Reich".

Je peux vous assurer à titre personnel qu’un de mes oncles, faisaient partie de ces enrôlés de force, de ces "malgré-nous" (pas dans la division Das Reich mais il aurait pu) et qu’au moment où il s’est insurgé du haut de ses 17 ans, quelques officiers nazis ont fait irruption chez lui, le menaçant de mort comme opposant au régime et pour s’assurer de ses bons et loyaux services, ont enlevé sa sœur sous les yeux terrifiés de ses parents, pour la conduire soi-disant dans une Kommandantur, afin qu’elle y soit employée jusqu’à la fin de la guerre et qu’on la reconduirait à son domicile, avec un petit pécule, après le conflit…

Non seulement elle ne revint jamais, mais 20 plus tard mon oncle apprenait qu’elle avait "servi" dans un "bordel à soldats" sur le front russe et qu’elle s’était suicidée.

Anecdote sympathique, les officiers avant de quitter la ferme avaient incendié la grange contenant les récoltes, pour punir ces effrontés qui avaient osé critiquer les idées du régime hitlérien.

Je me souviens aussi de ces années où enfant, je questionnais innocemment mon oncle Fritz sur son passé militaire et que ses propos, mourraient dans sa gorge nouée et ses yeux s’emplissaient de larmes…

 

La dizaine de ces "malgré-nous" qui avaient été sévèrement condamnés, après un procès retentissant,  furent toutefois amnistiés en 1953. Cela bien entendu n’enleva rien à l’horreur du massacre d’Oradour-sur-Glane, mais ce jour là, je fus heureux de voir un sourire timide s’esquisser, au coin des lèvres de l’oncle Fritz.

Je pense qu’il aurait été de bon ton que les deux Présidents réhabilitent quelque peu la mémoire de ces enrôlés de force, victimes eux-aussi de la monstruosité nazie, obligés souvent malgré eux à commettre des crimes que la morale, à juste titre, réprouve.

 

Sachez que 40.000 de ces "malgré-nous" ont été considérés comme portés disparus, sans que les familles sachent où et si ils avaient été enterrés et que pour 10.000 autres on n’a jamais eu de nouvelles.

 

A noter que le prédécesseur de François Hollande avait déclaré courageusement en 2010 : "les malgré-nous ne furent pas des traîtres mais, au contraire, les victimes d’un véritable crime de guerre" notre cher Président actuel, a préféré les ignorer avec dédain dans son discours et c’est là l’origine de mon pincement au cœur de ce jour.

 

Je comprends à présent, pourquoi mon oncle Fritz me répondait invariablement lorsque je lui demandais s’il était allemand ou français, "Je suis alsacien !"

Sans doute avait-il compris, qu’il finirait dans l’oubli et qu’il serait à jamais un mauvais français pour les uns et un sale boche pour les autres.

 

GROBSCHNITT: Histoire d’un groupe culte outre-Rhin.

 

Le Rock en Allemagne : un désir viscéral de se forger une nouvelle identité.

La guerre est terminée, le procès de Nuremberg, la dénazification a bel et bien eu lieu, malgré tout l’Allemagne s’enferme dans un mutisme profond. La nouvelle génération se doit de prendre le relais, et tout naturellement c’est dans l’aventure du rock que cette jeunesse allemande va se forger, petit à petit, une nouvelle identité.

Ce qui caractérise la scène rock allemande des années 1960/70 c’est la faculté d’expérimentation dû en grande partie  à l’absence de maisons de disques imposant un certain diktat dans les autres pays européens. Sans doute les premiers musiciens à posséder leurs propres studios, et libres de toute contrainte commerciale et mercantile.

Cette nouvelle génération se retrouve dans la création du courant Krautrock. De Klaus Schulze (batteur de Tangerine Dream) en passant par Karlheinz Stockhausen, Kraftwerk et tant d’autres dont je ne vais pas faire le descriptif sinon l’article en deviendrait imbuvable.

Non je n’ai pas omis volontairement Scorpions, ce groupe méritant également que je lui consacre un article prochainement. Tout comme Tangerine Dream, mais là l’article sera plus complexe tant la diversité des membres ayant fréquenté ce groupe est impressionnante, un gros travail d’archives à prévoir.

Donc aujourd’hui je vais vous faire découvrir ou redécouvrir l’un des fleurons de la scène rock allemande, j’ai nommé GROBSCHNITT. J’ai cette chance d’être frontalier et d’avoir souvent fréquenté les scènes rock outre-Rhin. Lors d’une de mes incursion j’ai découvert ce groupe (mythique en Allemagne) théâtral à l’extrême, dégageant une énergie folle, certains concerts pouvant durer jusqu’à cinq heures ! Allez un premier morceau :

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Grobschnitt devient un groupe culte outre-Rhin.

Je ne vais pas m’ingénier à vous livrer la discographie complète de ce groupe, je vais me concentrer sur la meilleure partie qui s’échelonne de 1970 à 1980.

1971, Grobschnitt donne son premier concert, le début d’une belle aventure. De toutes les façons, Grobschnitt était avant tout un groupe de scène favorisant l’improvisation, leurs performances scéniques en deviennent légendaires, tout simplement leur marque de fabrique.

1972, un premier disque « Grobschnitt » sur le label Brain, un grand classique du groupe. J’aime cet album et plus particulièrement une attirance vers l’incroyable morceau « Sun Trip », une merveille sous fond de « duel » de guitares, et force est de constater la qualité des arrangements, qui frise avec la perfection.

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1974 (Ballerman), un album avec une grosse tonalité hard-rock, et il faut écouter la qualité des solos de guitare qu’on peut qualifier de phénoménal ! Là nous découvrons aussi une autre facette du groupe, un humour grinçant qui démystifie la « frilosité » du rock progressif. Bien évidemment en ressort le morceau le plus légendaire du groupe « Solar Music ». Un morceau qui impressionne par sa virtuosité et qui se décline en deux parties. D’ailleurs ce morceau sortira  en deux autres versions, toujours de qualité mais en ayant peut-être perdu ‘l’improvisation qui caractérisait la première version, mais c’est un avis personnel.

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1975, « Jumbo ». Un album qui je dois reconnaitre ne m’a pas marqué.  La musique n’est pas mauvaise, mais on ressent trop par instants la présence d’une inspiration captée chez YES, et plus particulièrement le son de la guitare qui biaise vers le son de Steve Howe. Ce n’est pas un reproche, mais je vais occulter cet album qui en soi n’est pas mauvais, loin de là, mais j’estime qu’il n’est pas marquant dans la discographie du groupe.

 

1977, « Rockpommel’s Land ». Pour ma part le meilleur album du groupe, le plus abouti. Certes l’influence de YES est toujours présente mais malgré tout n’imprègne pas l’album. Pour un groupe plus enclin à s’épanouir sur scène, cet album est un travail remarquable, sans doute le meilleur de Grobschnitt en studio. Un opéra rock méconnu, à ma connaissance le groupe n’a jamais franchi les frontières de l’Allemagne.

Tout y passe, l’humour typique du groupe, les sublimes solos, une musicalité qui ne se dément pas. Pour établir une hiérarchie dans cet album, on peut longuement hésiter. « Anywhere’, un court morceau acoustique sublimé par le solo de guitare. « Rockpommel’s Land », près de vingt minutes, un véritable clin d’œil au rock progressif (qui amorce son déclin), étalant toute une virtuosité instrumentale, sa longueur lui conférant ce côté épique tant apprécié par les fans. « Severity Town » est sans doute le morceau phare de cet album, intensifiant le côté dramatique par toute une série de bruitages pour le moins inquiétant, qui ne font que renforcer l’angoisse à l’arrivée du « mal ». Allez on écoute ce morceau :

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SOLAR MUSIC LIVE : l’un des meilleurs live de tous les temps !

1978 « Solar Music Live ». Indispensable, Grobschnitt dans son meilleur élément : la scène.  Tout simplement exceptionnel, sans doute l’un des meilleurs albums live de tous les temps. Un début à l’image du groupe, oscillant entre son humour, des bruitages, une variation de son de plus en plus étrange, le tout entrecoupé de voix gutturales, et l’apparition délicate de la guitare. Puis au bout d’un long moment (une dizaine de minutes), la guitare passe en mode solo, le tout sans l’ombre d’une percussion. L’apparition de la seconde guitare en devient détonnant, surtout avec le retour des percussions. Tout simplement dantesque ! Allez ouvrez vos esgourdes :

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Le déclin.

Par la suite  j’ai un peu perdu le fil avec ce groupe, et je dois reconnaitre que je n’ai entendu que l’album « Illégal », ou il ne reste plus que deux membres de la formation première, et cela se ressent, il est bien loin le temps de la flamboyance musicale, la folie permanente qu’engendrait ce groupe légendaire outre-Rhin. Il faut bien reconnaitre que le groupe a adopté un son plus « commercial » au détriment du son « symphonique » qui se voulait l’âme du groupe. Il est vrai que la formation n’a plus rien à voir avec le groupe initial et cela se ressent au travers des compositions. Malgré tout la tournée qui s’en suit démontre une fois encore la place prépondérante de Grobschnitt sur la scène outre-Rhin.

Le 4 décembre 1989 l’histoire de Grobschnitt se termine par un concert mémorable de près de cinq heures à Hagen leur ville natale.

Grobschnitt n’est pas mort !

17 ans après, Grobschnitt est de retour !

 Mais là je ne vais pas me lancer dans une nouvelle approche, désormais cette seconde génération du groupe, avec plusieurs fils des membres fondateurs. La magie fonctionne toujours, et quelque part cette transition n’est pas sans me remémorer la saga familiale qu’est devenue « Ange », avec Christian Descamps infatigable, et son fils Tristan.

Wolgang Jäger  est décédé le 3 mai 2007, à l’âge de 55 ans.

Mist (Volker Kahrs) est décédé le 20 juillet 2008, à l’âge de 57 ans.

 

SOURCES :

-Wikipedia

-Progarchives

-Allusson Hubert

 

 

La Commission européenne déclare la guerre à l’Europe

 Rien ne va plus pour la Commission européenne. 

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Allemagne : la communauté musulmane enfin reconnue

La presse allemande voit en cela un événement «historique»: pour la première fois en Allemagne, la communauté musulmane a été reconnue comme un «organisme public», le même statut dont jouit aussi l’Eglise catholique. Cela signifie qu’à partir de maintenant l’Islam fait officiellement partie de l’Allemagne a écrit le Welt, en paraphrasant l’ancien président fédéral, Christian Wulff, dont la phrase a fait couler beaucoup d’encre outre Rhin.

 Le ministère de la Culture et de l’Education de Hesse (département de Francfort) a reconnu la «Ahmadiyya Muslim Jamaat", une communauté qui compte plus de 35.000 membres en Allemagne, comme un organisme de droit public, en la plaçant légalement sur la même échelle que celle des églises catholique et protestante ou de la communauté juive. La nouvelle n’est pas du tout anodine, puisque ce statut lui confère certains privilèges.

"Ahmadiyya Muslim Jamaat" (littéralement: Ahmadiyya communauté musulmane) peut désormais créer ses propres cimetières par exemple (le premier devrait être faite entre deux ou trois ans), a une meilleure chance de construire ses propres mosquées, ou encore de créer  un nouveau quartier résidentiel, ainsi que de récolter des taxes appropriées: en Allemagne seulement les communautés religieuses reconnues en tant qu’institution de droit public peuvent percevoir à travers les bureaux régionaux de l’impôt, tel que la «taxe sur l’église », qui est une contribution destinée à financer des activités ;  Ahmadiyya, a cependant fait savoir, que pour le moment elle n’a pas l’intention de recueillir cet argent.

La décision ne s’applique que pour la région de Hesse, bien qu’il soit concevable qu’Ahmadiyya a maintenant une bonne chance d’obtenir le statut d’une société publique dans d’autres départements allemands.

Cette reconnaissance vient après des années de débats et de controverses, en effet cela fait déjà un moment que les grandes organisations de la communauté musulmane en Allemagne, qui dispose d’un total d’environ quatre millions de personnes, demandent à être reconnues en tant qu’institution de droit public et critiquent le fait que ce statut ait été conféré pour des communautés plus petites, comme les Témoins de Jéhovah, mais pas à eux.

L’Ahmadiyya Muslim Jamaat est le plus grand mouvement de réforme de l’islam dans le monde, avec des dizaines de millions d’adhérents dans le monde entier.

L’Allemagne compte 36 mosquées avec un minaret et une coupole, parmi eux il ya aussi la première mosquée construite en République fédérale après la Seconde Guerre mondiale, faite à Hambourg en 1957. Auparavant, la région de Hesse avait déjà décidée de proposer dés l’année prochaine des leçons d’islam dans les écoles en collaboration avec l’Ahmadiyya Muslim Jamaat.

Actualité économique du 24 mai

 

Rémunération des patrons : le gouvernement abandonne

 

Pierre Moscovici, le ministre de l’économie, a annoncé ce vendredi dans le quotidien Les Echos que le gouvernement auquel il appartient allait abandonner l’idée d’une loi encadrant le salaire des dirigeants des grandes entreprises. Il compte sur une autorégulation. L’Afep et le Medef ont d’ores et déjà annoncé que des propositions seraient bientôt mises sur la table. La principale mesure devrait être le "say on pay", une règle anglo-saxonne déjà appliquée en Suède, en Norvège et en Suisse depuis le début de l’année, qui prévoit que les assemblées générales d’actionnaires aient un droit de vote sur les salaires des dirigeants. Mais l’encadrement des rémunérations et des stock-options, l’interdiction des retraites chapeau, et la limite du cumul des mandats, devraient passer à la trappe. La gauche de la gauche n’apprécie pas du tout ce revirement de situation.

 

D’autant plus que les propos de François Hollande lors de la conférence des 150 ans du parti social-démocrate allemand, à propos de la politique de Gerhard Schröder dont il a vanté quelques mérites alors même que le bilan reste très mitigé outre-Rhin. Sa politique entre 2003 t 2005 a conduit une diminution des indemnités chômage tant dans la durée que dans le montant, un chômeur est dans l’obligation d’accepter un emploi qu’on lui propose, parfois rémunéré à un euro par heure, et le salaire minimum n’est que de 382 euros par mois. En conséquence, le taux de chômage a diminué de plus de trois points, mais la proportion de travailleurs pauvres a augmenté de 20% entre 2006 et 2010.

 

L’économie allemande va mieux

 

Après un premier trimestre où l’économie allemande avait été rattrapée par la crise de ses partenaires dans la zone euro et avait évité la récession grâce à une hausse de la consommation privée compensant la baisse des exportations et des investissements, les signes montrent que la deuxième trimestre s’annonce mieux. Le climat des affaires et le moral des consommateurs, soutenus par un niveau d’emploi élevé, de bons accords de hausses des salaires et une inflation en baisse, sont en progrès. Selon les spécialistes, la croissance outre-Rhin devrait s’accentuer considérablement au deuxième trimestre, à la faveur d’une "énorme" reprise de la construction après son recul de 2,1% au premier trimestre. Le gouvernement d’Angela Merkel table sur une croissance de 0,5% en 2013.

 

En bref
 

La compagnie aérienne chinoise Air China a commandé 100 appareils Airbus A320 pour un prix de sept milliards d’euros. Livraison entre 2014 et 2020. Ce vendredi, Sri Lankan Airlines a commandé à la compagne française dix Airbus pour un montant d’environ un milliard d’euros. Livraison prévue entre 2014 et 2023.

 

 

 

 

 

 

Quand, en France, on  »snobait » le foot allemand…

 Cette année est celle de la consécration Outre-Rhin. En effet, avec une finale de ligue des champions 100% allemande on doit reconnaitre la valeur et la puissance de ces clubs tels que le Bayern Munich ou le Borussia Dortmund mais aussi de l’ensemble du championnat germanique.

On a constaté une vraie montée en puissance des clubs allemands depuis quelques années déjà. Cela coïncide en fait avec le construction ou l’aménagement de leurs stades. De magnifiques enceintes ont été sorties de terre, belles et surtout fonctionnelles. La stratégie commerciale des clubs allemands a été alors de  »garder » le plus longtemps possible les jours de matchs, le supporter aux abords du stade pour qu’il consomme régulièrement les produits des commerces affiliés au club.

Mais cette  »stratégie » est possible si il existe déjà une culture foot, ce qui est le cas en allemagne. Les stades sont toujours pleins, quelque soit l’affiche du match. Cette même culture est bien moindre en France, qui n’est pas réellement  »un pays de Foot », il faut l’avouer.

C’est dommage car c’est cette passion, cet attachement entre le supporter et son club qui participe grandement au développement économique de celui-ci.

Evidemment, il n’y a pas que ça qui explique cette nouvelle suprématie allemande.

Les bases techniques ont toujours été présentes dans ce championnat à mon avis mais ce n’est pas ce qu’affirmaient les  »experts » français il y a peu encore.

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