Cameroun : les populations exigent la libération de Marafa

 

Longtemps critiqué pour son silence face à la progression de la corruption dans son pays, Paul Biya  le président du Cameroun,  a initié depuis un peu plus de 6 ans aujourd’hui une opération de lutte contre la corruption qui a déjà envoyé derrière les barreaux plusieurs dizaines de hautes personnalités du pays dont un ancien premier Ministre, des anciens secrétaires généraux à la Présidence de la République, ainsi que de nombreux ministres et directeurs de grandes sociétés étatiques.

Seulement, depuis le lancement de cette opération « épervier », rien ne semble évoluer. Jusqu’ici, aucun de ces accusés n’est fixé sur son sort. Plus loin, la justice n’a toujours pas encore réussi à faire rentrer dans les caisses de l’Etat le moindre Franc C.FA ; toutes choses qui font croire à certains camerounais que cette opération d’assainissement des mœurs n’est ni plus ni moins qu’une opération « d’épuration » politique lancée par Paul Biya, pour écarter ses adversaires politiques. Et, depuis quelques mois, les rangs des défenseurs de cette position ne font que grossir. Une situation qui risquerait dans les tous prochains jours de jeter un très grand discrédit sur cette opération pourtant longtemps attendu !

En effet, ce mardi 24 juillet 2012, plusieurs milliers de camerounais de tous bords se sont mobiliser devant le palais de Justice de Yaoundé, pour apporter leur soutien à l’ex-Ministre Marafa Hamidou Yaya, lui aussi arrêter tout récemment. Estimés à un peu plus de 2000 personnes, ces manifestants lançaient sans cesse des slogans du genre «  Prési libérer ! Libérer ! » ou encore «  Marafa notre président ! Nous te soutiendrons toujours ». Des troubles qui ont obligé les forces de l’ordre à prendre des  mesures de sécurité plus strictes. Heureusement, tout s’est passé très pacifiquement.

Longtemps présenté comme le dauphin de l’actuel président du Cameroun, le Ministre Marafa,  incarcéré depuis le mois de Mars dernier n’a jamais cesser de clamer son innocence et se dit jusqu’ici très confiant et serein. Il a d’ailleurs servi à ses compatriotes depuis son arrestation des lettres ouvertes dans lesquelles il dit sa « part de vérité », tout en déplorant le comportement de certains de ses ex-collaborateurs du gouvernement. Un zèle qui a poussé les autorités de Yaoundé à le retirer de la maison d’arrêt de Kodengui pour cette fois le garder dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la Défense. Affaire à suivre !