Je ne sais même pas si Jean-Louis Costes et Jean-Jacques Tachdjian, aussi musicien, mais surtout graphiste, se sont croisés, rencontrés, ou même s’ils ont la moindre connaissance l’un de l’autre. Faudrait leur demander… Si, par le plus grand des hasards, l’un ou l’autre tombait sur ces lignes, eh, l’autre ou l’un est très facile à localiser (via leurs sites respectifs).
On se laisse facilement contaminer par la veine foutraque de Jean-Louis Costes, acteur, compositeur, chanteur, écrivain, ou celle de Jean-Jacques Tachdjian, musicien, auteur, graphiste, typographiste, &c. N’est pas Kerouac qui veut (comprend qui peut, comme le chantait Lapointe), mais je vais au moins tenter, comme eux y réussissent, à vous pondre un truc sensé « faire sens ».
En passant sur Wikipédia (pour ajouter une entrée bibliographique absente sur la page d’un célèbre navigateur dont j’ai déjà oublié le nom), il me prend l’idée pas si saugrenue de vérifier si Aïssa Lacheb (écrivain et copain) avait la sienne, de page. Eh bien non. Bon, je me rattrape avec celle de Tachdjian. Indigente, minimaliste en regard de l’œuvre ébouriffante, charnue, prolixe, du Lillois devenu, je le présume, un Tourquennois (voire un Mouscronnois ou Mouscronnais, allez savoir, en tout cas, sa maison d’édition, La Chienne, est sise en la cité du Broutteux, patron de La Brouette, soit Jules Watteeuw dont la prononciation de son picard patronyme m’échappe ; mais, là, je m’égare).
Bref (si j’ose, vu que j’affectionne la verbosité Chichille Talonienne), j’étoffe un peu la page du Jiji Tachdjian. Et voilà qu’en consultant mes courriels, je vois que Jilouie Costes sort un nouvel album CD de compil’ de ses inoubliables titres : Enculé en variété, Rentré bourré, La Gaule du matin, La Danse des crottes, &c.
Le rejeton de Germaine Hocioko, Tachdjian, je le place histoire de lui montrer que j’ai bien ouvert son fabuleux bouquin, Mano’Graphie, ou Manographie selon les occurrences (et de le féliciter au passage pour sa ligature oc que je ne saurais reproduire ici), est aussi porté scato sur les rebords de l’immense cuvette de son œuvre colossale. Aussi maousse-costaude, au moins en nombre, si ce n’est en talent, que celle de Costes (voir ses deux pages Wikipedia, son entrée et l’autre, consacrée à sa seule côtière discographie).
D’où cette amicale suggestion d’étronner de conserve, tout bio ou au moins raisonné, mais avec des pépites sans colorants artificiels dedans.
Il en adviendra sans doute ce qu’il fut et sera de mes géniales et fulgurantes suggestions : soit rien ou si peu, mais qu’importe. J’aimerai avoir pu composer cette phrase en SpaceFreak (« une police pour les vieux machins issus d’une génération de têtes chercheuses qui n’ont trouvé qu’un océan de bêtises mais continuent quand même. »). Mine de rien salé, ce pourrait être du Costes dans le texte.
Où en étais-je donc ? Par où commencer ? Soit poursuivre… Peut-être en signalant que Couverture #4 est dispo ou sur le point d’arriver dans les boîtes aux lettres (impossible, la plupart n’étant pas au format propice pour ces recueils d’affiches dues aux potesses et copinous de Jiji). Cherchez bien, cela doit se mériter. Pour Manographie, idem (mais point ad lib., car les exemplaires se font déjà rares). Au départ, je voulais vous entretenir de ce 224 pages format A4, avec textes en français et en anglais traduits (de Renaud Faroux et Vanina Pinter, par Virginie Nöel) et sans doute de Jiji Tachdjian (himself, lui-même, sauf si, m’étant totalement gouré, Germaine soit en fait la maman de Renaud ou de Vanina, ce qui finalement importe peu : seraient-ils demi-frères et sœur, allez savoir, mais cela ne nous regarde pas).
Il y a tout plein de crobards, certains quelque peu salaces, et de compositions typographiques dans cet ouvrage. Les textes que j’attribue à l’auteur des dits et dites sont introspecto-rétrospectifs. C’est aussi parsemé de trucs piqués à Delépine (non, pas de jeu de mots déplacé) ou E. Morin. Une somme d’éveils, voire de réveils diurnes, vespéraux et nocturnes.
Brisons-là. C’est trop foisonnant pour être contraint dans une chronique de bouquin. En sus, comme je suis marri qu’il ne m’ait point été proposé de glisser mon petit grain de sénevé rehaussé de rhubarbe dedans (qu’est-ce qu’ils ont Morin Delépine, de plus que moi, hein ?), je m’absous de ma flemme : je ne vais pas numériser la page 134 comportant un autoportrait de l’artiste en son flamboyant costume d’El Rotringo (un pseudo paradoxal, le Rotring étant aussi raide et svelte que souple et rondouillard son humaine incarnation à la ville).
Cependant, cependant, ma prose ne saurait se passer d’une illustration. J’ai justement sous la main l’affiche du maître sélectionnée pour la Fête du graphisme à Paris. On lira comme on voudra : Célébrer la vie… ou la ville, ou la Ville (de Lutèce). Tachdjian est volontiers polysémiste. Même polysémicket, mais pas du tout celui de Disneyland (caser ce mot dans vos écrits vous vaut au moins la visite d’un membre de son service de presse…).
Franchement, un parc d’attraction Costes-Tachdjian, c’aurait-une gueule qui emporterait loin. Vais-je lancer une collecte de krofoundingue pour ce faire sans attendre l’assentiment des intéressés ? Oserai-je ? La suite aux prochains numéros de mes héros qui poursuivent les cinq millénaires d’aventures et d’amour du Grand Magic Circus, post-Moïse et paléo-Mao.
Plus molle sera ma chute : vous exhorter, à la Jean Yanne (« bande de petites merdeuses et de petits merdeux », c’est de lui, ou d’un autre ? Oublié… Commentez…), de ressusciter le titi curieux ou la ch’tite pisseuse zaziesque aventureuse qui reste – peut-être – en vous, très peu pour moi. Si je n’ai su susciter votre sagacité et votre envie de vous chatouiller les neurones en trouvant les sites de l’autre et l’un, tant pis pour vous. Tel Alexandre (le Noiraud, foin le Macédonien), je me repique un roupillon.
Mais auparavant, grand prince, bonace, bienveillant, pusillanime, mais généreux, munificent par tocades, je vous indique les pistes : faites .com si vous recherchiez lachienne et eretic-art.
Ou tentez de donner de la fesse au bouc. Éloignez si possible vos mineures progénitures : il sera toujours temps, plus tard, quand Fifille et Fifils se seront fait tatouer du Costes et du Tachdjian sur les lombes, de feindre l’étonnement (ou, vachard, de contorsionner une moue paramnésique total factice).