La France peut commencer à livrer des armes aux rebelles anti-gouvernementaux de la Syrie sans l’accord de ses partenaires de l’Union européenne, a dit le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

Il y a un « déséquilibre » en Syrie parce que la Russie et l’Iran envoient des armes au président Bachar al-Assad tandis que les rebelles n’ont pas les armes pour lutter contre le gouvernement, a expliqué Fabius aujourd’hui aux médias locaux.

La France travaille avec le Royaume-Uni sur la problématique et veut aller de l’avant dans une réunion de l’UE pour discuter de l’embargo sur les 27 membres du bloc et l’envoi des armes à la Syrie, a ajouté Fabius.

Le conflit syrien a tué plus de 70.000 personnes et l’Organisation des Nations Unies a affirmé ce mois-ci que 1 million de réfugiés ont fui vers le Liban, la Jordanie, la Turquie et d’autres pays.

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a dit aujourd’hui aux journalistes de Londres que bien que la politique de la Grande-Bretagne était en grande partie similaire à celle de la France, elle n’a pas l’intention d’envoyer des armes mortelles pour les rebelles. « Nous sommes sur la même longueur d’onde dans beaucoup de choses », a indiqué Hague. « Nous n’avons pas l’intention pour le moment de faire quelque chose de différent de ce que j’ai annoncé au parlement la semaine dernière notamment la fourniture de véhicules blindés et des gilets pare-balles ».

« Il n’y aura pas d’aide militaire mais plutôt un soutien non létale », a confirmé un brigadier de la guerre terrestre à l’Institut international d’études stratégiques et ancien officier de l’armée britannique. « Notre soutien comprendra des véhicules Range Rover blindés à destination des rebelles qui pourront les utiliser pour déplacer les victimes, mais aussi de déplacer leurs commandants en soutien contre les attaques ».

Le premier ministre britannique David Cameron s’était déjà exprimé dit il y a deux jours en disant qu’il pourrait envisager des circonstances dans lesquelles la Grande-Bretagne pourrait avoir à prendre des mesures indépendantes en Syrie si elle est incapable de parvenir à un accord avec ses partenaires européens sur les étapes futures.

« Ce n’est pas hors de question que nous pourrions avoir besoin de faire les choses à notre manière », a expliqué Cameron à un comité de parlementaires. « Nous avons une politique étrangère indépendante. Si, par exemple, des mesures doivent être prises pour apporter des changements en Syrie, et que nous sentons que nos partenaires européens ont été le tenant en arrière, nous aurons à changer d’approche ».