Suspicion : toutes et tous Andalous à l’endroit des femmes et hommes politiques

El Estudio General de Opinion Publica de l’Andalousie s’est livré à un sondage mené par l’université d’Andalousie. Résultats, les sondés n’accordent pas la moindre confiance à aucune femme politique, à aucun homme politique, et à nul parti, en écrasante majorité. Transmis aussi à Jean-Luc Mélenchon et à Marine Le Pen…

Je suis très critique à l’endroit des sondages : j’ai étudié la sociologie à Nantes et Strasbourg. Mais quand même : on peut prendre le pouls de l’opinion.
Ce qu’ont fait l’Egopa (Étude générale de l’opinion publique andalouse) et l’université de Grenade. La caution universitaire, pour ce qu’elle vaut, reste garantie.

Eh bien, quand on pose les « bonnes » questions et qu’on tente de les valider (selon des techniques que je connais) pour éviter des biais, il est quand même possible de refléter au moins une tendance.

Aparté : un bogue de Come4News, irrésolu depuis la création du site, vous prive d’un article sur Berlusconi justifiant la corruption, les pots-de-vin, &c. : reportez-vous à la presse francophone (dont la québécoise).

77,3 % des Andalouses et Andalous n’ont lus la moindre confiance dans aucun parti politique. En tout cas dans ceux représentés au parlement espagnol. On ne sait s’ils ont la moindre confiance dans les autres, qui n’ont absolument aucune chance d’envoyer un député à Madrid.

53 % ne sont pas satisfaits du fonctionnement de la « démocratie » espagnole, et 27,7 % ne le sont pas du tout (« nada satisfecho »). Additionnez.

Au niveau local, ou plutôt régional, c’est un peu différent. La majorité (60 %) ne sont pas satisfaits de l’action (ne parlons pas d’œuvre) de l’alliance PSOE-IU. Mais à des degrés divers tandis qu’un peu moins du tiers trouvent que c’est convenable.

Ignorance des acteurs et des problèmes, sans doute en large part. Ou connaissance réelle des acteurs et problèmes ? Les deux sans doute, en proportions peu discernables : ceux ou celles qui connaissent trop bien et celles ou ceux qui ne connaissent que très peu ne sont pas départagés.

C’est le genre de sondage qui, bizarrement, n’a pas d’équivalent en France.  Enfin, si. On comprend bien en France que les personnels politiques ne peuvent pas tout, voire ne peuvent rien, surtout lorsqu’ils sont stipendiés à des degrés divers par la finance et les grands industriels.

Mais à quand le grand sondage « populiste » français sur le thème peu porteur pour les annonceurs des « toutes et tous pourris » ?

Lequel n’épargnerait vraiment personne, aucune, aucun. Nominatif.

En fait, il en faudrait deux. Un sur les « pourris », un autre sur les « impuissants » (ou plutôt neutralisés). Avec analyse croisée des résultats.

Sérieusement, qui croit encore au numéro de duettistes Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ?

Qui, en France, croit encore que François Hollande et Nicolas Sarkozy sont plus différents que Carla Bruni et Valérie Trierweiller, toutes deux assidues aux raouts mondains ?

Qui croit encore que Bernadette Chirac (ou Carla Bruni ou Valérie Trierweiller) sont vraiment préoccupées par les causes qu’elles sont censées défendre ?

Vous n’êtes pas de cet avis ? Eh bien, communiquez-le en commentaires.

Ce que je crois, c’est que presque plus personne ne donne crédit à l’adage voulant que « si not’ bon roi savait ça ». Mais vraiment plus quiconque. C’est pifométrique et je conçois fort bien que certaines et certains aient pensé qu’avec un Sarkozy réélu, leurs indemnités de Cotorep, leurs allocations familiales, auraient été revalorisées, alors qu’ils et elles vivent fort mal.  J’en ai des témoignages. Le verbe s’était fait chair en la personne de Nicolas Sarkozy, y compris chez les plus démunis des plus démunis.

Mais au moins, vous qui consultezCome4News, répondez en conscience : quelle aurait été votre réponse si un sondage concocté par des universitaires français vous avait été soumis ? Il ne s’agit pas de répondre à la question sous-jacente « où se trouve mon intérêt ou le moins pire des cas de figure ? ». Mais bien à cette autre : que font réellement les politiques pour infléchir votre mode de vie ?  Que peuvent-ils ? Quels intérêts défendent-ils : les vôtres ou les leurs ?

Et personne ne pose la question en ces termes : « femmes et hommes politiques défendent-ils d’abord les intérêts du plus grand nombre ou les leurs ? ». Antan, naguère peut-être, la réponse aurait été différente : des femmes et hommes politiques risquaient leur peau pour des idées, ne s’enrichissaient pécuniairement de la moindre façon. À présent, qu’en est-il ?

Allez, prenons-le autrement : croyez-vous que Jérôme Cahuzac, homme de droite salué par toute la droite ou presque, ait perdu au change en passant de l’état de chirurgien-capilliculteur au statut de maire, président intercommunal, député présidant la commission des finances, puis ministre ?

C’est quand même vous (et moi) qui l’avez permis, autorisé, entériné. Éric Woerth n’est quand même pas descendu dans la rue quand Jérôme Cahuzac est devenu ministre, que je sache ?

Ce n’est pas vraiment étrange : je me sens andalou cette nuit.

J’ai beaucoup fréquenté des femmes et des hommes politiques. J’en ai trouvé de remarquables d’intégrité, en ce sens qu’elles et ils avalaient les couleuvres les moins indigestes. Mais jamais, jamais, nulle part au monde (et j’ai beaucoup voyagé), quelqu’un qui ne soit pas, à un degré ou un autre, moralement compromis. Mais celles et ceux-là n’étaient en fait que le reflet de nous-mêmes. Elles et ils sont ce que nous renvoyons de nous-mêmes. Ne l’oublions pas.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

3 réflexions sur « Suspicion : toutes et tous Andalous à l’endroit des femmes et hommes politiques »

  1. Ah, on apprend que le Premier ministre israélien avait un contrat de plus de 2 200 euros pour se fournir en crèmes glacées. Par an.
    Aux frais du contribuable. Cela ne l’a pas empêché d’être réélu.
    C’était, comme Chirac (réélu aussi) pour les frais de bouche.
    Vanille-pistache casher.
    Et absolument de collagène de cheval dans la composition, ou de porc ?
    Allons donc : mieux vaut rire de leur hypocrisie.

  2. Effectivement, comme beaucoup de, je ne crois plus qu’un homme politique puisse changer le cours des choses; de plus , c’est une fonction hautement corruptible où incompetence et facilité cohabitent quelques soient les partis. Et le pouvoir absolu corrompt , meme les hommes les plus integres (voir Camus), dans la vie civile comme en politique

    Cependant, il y a des hommes et des femmes politiques plus dangereux que d’autres, pour leur pays.

    Ceci dit, peut etre devrait on reduire le cout du politique: suppression du Senat, reduction du nombre de régions, suppression des redondances entre prefectues et conseils generaux, suppression de certains placards à hommes politiques (Agences) ou charges uniquement honorifiques (sans salaire) apres 65 ans, etc

    c’est à dire, s’assurer un fonctionnement democratique à moindre frais! que ceux qui veulent faire de la politique (fils de politique, etc) pensent plutot à trouver un vrai emploi

  3. Le rôle que devraient assumer nos politiques, c’est de préparer et d’engager de bonnes conditions de vie pour tous les citoyens, c’est de savoir bien gérer un état ! Ce n’est pas d’entrer dans la vie des gens, des sociétés, des ménages, de mettre des barrières un peu partout par idéologie et faire des dépenses incontrôlées par pur clientélisme. On comprend alors le résultat des sondages !

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